Mois de la sensibilisation à la cybersécurité
Votre recherche attire l’attention… et les risques!
Photo : Michel Caron - UdeS
« Vos derniers travaux ont capté notre intérêt. J’aimerais discuter avec vous d’un partenariat avec notre équipe de recherche. » Le courriel qui vient d’entrer dans votre messagerie attire immédiatement votre attention. L’expéditrice est une chercheuse reconnue à l’international, en provenance d’une université de renom, et les possibilités de collaboration semblent prometteuses. Mais cette offre intéressante peut cacher des risques réels : données compromises, découvertes détournées, réputation ternie… dans un monde où le savoir canadien attire l’attention, la vigilance est de mise.
Nos avancées dans des domaines comme l’intelligence artificielle, l’énergie, les biotechnologies, les matériaux de pointe ou les technologies médicales, aérospatiales et quantiques, entre autres, placent le Canada en tête de l’innovation mondiale.
Cette position fait de la recherche canadienne une cible de choix pour quiconque souhaite exploiter ses découvertes à des fins commerciales, stratégiques ou militaires.
Si la recherche universitaire canadienne est autant convoitée à l’échelle mondiale, c’est parce qu’elle a de la valeur, ce qui la rend vulnérable.
Patricia Fournier, vice-rectrice adjointe au développement de la recherche à l’UdeS
L’ingérence étrangère, ça n’arrive pas qu’aux autres
En recherche, l’ingérence étrangère n’a rien d’un scénario d’espionnage hollywoodien, mais ses effets, eux, sont bien réels.
Des personnes extérieures aux équipes de recherche et à l’Université, comme des représentantes et représentants de gouvernements étrangers ou d’organismes à but non lucratif, des collaboratrices et collaborateurs du secteur privé, des professeures et professeurs invités, peuvent parfois chercher à collaborer pour servir leurs propres intérêts.
Financement douteux, contrat opaque, partenaires commerciaux aux offres trop avantageuses… les menaces d’ingérence étrangère revêtent différentes formes et s’infiltrent de manière insidieuse dans le quotidien des équipes de recherche.
Personne n’est à l’abri d’exposer des informations confidentielles par inadvertance, et la vigilance devient essentielle pour protéger la recherche, les équipes et l’Université.
Éric Ouellet, vice-recteur adjoint à la sécurité de l'information et chef de la sécurité de l'information organisationnelle à l'UdeS
Et les répercussions, poursuit-il, peuvent être lourdes de conséquences autant pour les chercheuses et chercheurs que pour l’UdeS : vol et perte de contrôle sur les données, exploitation non souhaitée des résultats, atteinte à la réputation, et même pertes de collaborations établies.
Sécurité et ouverture : un équilibre à trouver
L’ouverture et la collaboration internationales sont pourtant essentielles au progrès scientifique et à l’avancée des connaissances. Devant les risques d’ingérence étrangère, comment protéger la recherche sans freiner les collaborations internationales qui la font avancer?
Il ne s’agit pas de se méfier de tout, mais de se poser les bonnes questions. Qui sont mes partenaires, d’où vient le financement, comment nos données sont-elles protégées, que pouvons-nous diffuser sans risques?
Patricia Fournier
Une culture de sécurité partagée intégrée à toutes les étapes du projet de recherche est nécessaire pour préserver la confiance envers le milieu universitaire et sa crédibilité.
Chaque membre de la communauté de recherche a un rôle à jouer dans la vigilance et la protection de la recherche,
Éric Ouellet
Photo : Michel Caron - UdeS
Sensibiliser, accompagner, protéger
Les Lignes directrices sur la sécurité nationale pour les partenariats de recherche ont d’ailleurs été mises en place en 2021 par le gouvernement fédéral pour intégrer les questions de sécurité nationale dans l’établissement, l’évaluation et le financement des partenariats de recherche.
À l’UdeS, le Service d’appui à la recherche, à l’innovation et à la création (SARIC) joue un rôle clé dans cette démarche.
Son équipe de sécurité de la recherche, en collaboration avec le Vice-rectorat à la recherche, gère depuis 2003 un processus systématique de vérification diligente de tous les partenariats de recherche de l’UdeS. Elle dispose des outils et de l’expertise pour évaluer les risques et offrir un accompagnement adapté.
L’équipe collabore aussi étroitement avec celles de la Sécurité de l’information et du Service de la mobilité, de la sécurité et de la prévention (SMSP) afin d’harmoniser les approches et assurer une vision intégrée de la sécurité à l’échelle de l’Université.
En somme, la recherche canadienne est précieuse, et son ouverture au monde est essentielle pour son avancement. La protéger, c’est préserver la confiance, la réputation et la valeur de nos découvertes, tout en permettant aux équipes de continuer à collaborer et innover en toute sécurité.
Pour sécuriser vos projets de recherche et adopter les bonnes pratiques, consultez les ressources disponibles.
Chaque année, le Mois de la sensibilisation à la cybersécurité se tient en octobre.