Quand la communauté prend sa santé en mains
Adopter et consolider de saines habitudes de vie est une démarche bien personnelle. Chacun peut toutefois profiter grandement de l'expérience des autres en partageant certaines activités pour améliorer sa propre santé. C'est selon cette prémisse qu'est née la nouvelle Coop santé de l'UdeS, coopérative de solidarité.
Les personnes qui en deviendront membres seront appelées à déterminer les actions et les initiatives les plus utiles en vue de prendre en charge leur santé. Parmi ses premiers projets, la Coop santé compte étendre à la communauté étudiante le programme Universanté, jusqu'à maintenant réservé aux membres du personnel.
Nouvelle mentalité
La création de la Coop santé constitue une première en Amérique et s'inscrit dans la foulée d'autres initiatives promues par l'Université pour tirer avantage de la démarche coopérative, explique l'un des initiateurs du projet, Gaston Stratford, adjoint au recteur. « Le projet est né d'une vision du recteur pour mieux équilibrer notre rapport au monde de la santé, qui est une préoccupation de tous les instants. On parle souvent de santé en ciblant le rôle de l'État ou celui du privé, particulièrement dans le domaine curatif. Or, une approche coopérative est complémentaire puisqu'elle donne aux membres d'une communauté un puissant moyen collectif de prise en charge de leur santé, explique-t-il. La voie coopérative nous responsabilise davantage, et le fait d'agir en groupe nous rend plus forts pour combler nos besoins. La Coop santé permettra ainsi d'assurer l'avenir à long terme d'un programme comme Universanté, en élargissant sa base de financement. »
Un avis que partage pleinement le professeur Pierre Gauthier, l'un des fondateurs du programme Universanté, qui a emboîté le pas au projet de coopérative, et qui souligne l'apport exceptionnel de Gaston Stratford dans sa mise en place. « Un tel projet vise aussi à renforcer le sentiment d'appartenance des membres à l'organisation et contribue à livrer le message que l'adoption de saines habitudes de vie fait partie des valeurs importantes de l'UdeS, estime le professeur Gauthier. Plusieurs étudiants disaient souhaiter pouvoir profiter d'un programme comme Universanté. La Coop santé nous donne cette opportunité, qui vient bonifier la formation donnée à nos étudiants. Je suis d'ailleurs convaincu que l'adoption de saines habitudes chez nos étudiants améliorera leurs études comme leur employabilité au terme de leur programme. »
Échange et formation
La Coop santé entend tirer profit des nombreuses expertises disponibles au sein de la communauté universitaire, et prévoit offrir des services complémentaires à ceux qui existent déjà. En fonction des besoins identifiés par ses comités et dans la mesure de ses moyens, la Coop santé proposera de dresser votre bilan de santé, vous conviera à des séances d'information sur la promotion de la santé, et mettra sur pied des stratégies en matière de saines habitudes de vie, que ce soit en activité physique, en nutrition, en santé psychologique ou en prévention du tabagisme et de la toxicomanie, par exemple.
Les initiateurs de la Coop santé souhaitent également créer un lieu d'échange et de formation au sein de la communauté universitaire. Ainsi, des professionnels ayant des pratiques complémentaires – tels que médecins, infirmières, kinésiologues et psychologues – pourraient profiter de cette opportunité.
« Les projets développés compteront également sur la participation des spécialistes et des étudiants de plusieurs facultés dont le domaine de recherche touche à la santé. Par exemple, des stagiaires pourront éventuellement contribuer à certaines initiatives, tout comme des chercheurs qui pourront mener différents projets en association avec la Coop santé », signale le professeur Gauthier.
Coop de solidarité
Le projet de Coop santé s'est développé au cours des derniers mois. Au printemps, 23 personnes et organisations ont agi comme pionniers pour jeter les bases du projet, dont la constitution a été officialisée en juillet. Parmi ces pionniers, on retrouve notamment le président du conseil d'administration de l'Université, Alban D'Amours, le recteur Bruno-Marie Béchard, le directeur du Service du sport et de l'activité physique, Christian Gagnon, le responsable du Service de santé et du Service de psychologie et d'orientation, Michel Roy, le directeur de l'IRECUS, Michel Lafleur, ainsi que des personnes morales comme la Coopérative de l'Université de Sherbrooke, le REMDUS et la FEUS. Pour sa part, l'Université s'est ajoutée comme membre fondatrice de soutien corporatif, le 2 octobre.
Pour Gaston Stratford, le choix de faire de la Coop santé une coopérative de solidarité confère à l'organisme des avantages indéniables, puisqu'elle permet la cohabitation de diverses catégories de membres. En plus des utilisateurs qui s'unissent pour satisfaire leurs besoins, toute autre personne ou société intéressée à ce que la coopérative atteigne ses buts peut agir comme membre de soutien. « De cette manière, nous pourrons nous allier des partenaires qui endossent les projets de la Coop santé, et dont la programmation initiale sera franchement novatrice parmi les coopératives de santé du Québec », précise Gaston Stratford.
La Coop santé comptera sur l'adhésion volontaire de membres qui verseront une seule fois à vie une contribution modique pour obtenir leurs parts de qualification. Pour les membres utilisateurs, la contribution demandée aux étudiantes et étudiants sera de 10 $ – équivalant à une part – tandis que pour les employés, les membres associés et les membres de soutien individuels, la contribution sera de 20 $.
Assemblée d'organisation
Jusqu'à maintenant, la mise en place de la Coop santé a compté sur les directions de la FEUS, du REMDUS, de la Coop de l'UdeS et du programme Universanté pour mener les principales discussions et établir sa mission fondamentale. La coopérative tiendra son assemblée générale d'organisation le jeudi 15 novembre, à 16 h, au Carrefour de l'information. Les points à traiter concernent notamment l'adoption des règlements et l'élection du c.a. Lors de cette rencontre, seuls les membres fondateurs auront droit de vote, mais le public est invité à y assister.