Justice, prison et continuum carcéral
Quatrième conférence biennale de droit pénal
Amphithéâtre (A8-334)
Centre judiciaire Jean Melanson (A9-130)
Salle multifonctionnelle (A9-162)
Faculté de droit | Campus principal de Sherbrooke
4 et 5 mai 2023
Comité scientifique :
- Dominique Bernier, professeure, Département des sciences juridiques, Université du Québec à Montréal
- Véronique Fortin, professeure, Faculté de droit, Université de Sherbrooke
- Anne-Marie Boisvert, professeure, Faculté de droit, Université de Montréal
- Marie Manikis, professeure, Faculté de droit, Université McGill
- Julie Desrosiers, professeure, Faculté de droit, Université Laval
- Marie-Ève Sylvestre, doyenne et professeure, Faculté de droit, section de droit civil, Université d’Ottawa
Réunissant une quarantaine de conférencières et conférenciers francophones et anglophones issus de plusieurs disciplines, la conférence explorera l'univers carcéral, à l'intérieur et à l'extérieur des murs de la prison.
En 1975, dans son ouvrage Surveiller et punir, Michel Foucault écrivait, non sans ironie, que la prison était « la peine par excellence, dans une société où la liberté est un bien qui appartient à tous de la même façon » (Foucault 1975, p. 268). Il y écrivait aussi que les techniques pénitentiaires n’étaient pas confinées à la prison, mais utilisées par d’autres institutions sociales, de manière à constituer un « continuum carcéral » (Foucault 1975, p. 304). L’année suivante, de passage à Montréal, dans une conférence sur les alternatives à la prison, Foucault s'intéressait cette fois aux fonctions carcérales, qui elles aussi se diffusent bien au-delà des murs de la prison (Foucault 1976, dans Lafleur 2020).
À l’intérieur des murs de la prison, la situation des personnes détenues a été plus urgente que jamais dans les dernières années, plusieurs organismes dénonçant avec vigueur des violations répétées des droits. Tout récemment encore, l’enquêteur correctionnel fédéral, Ivan Zinger, affirmait que la surreprésentation des Autochtones dans les établissements correctionnels « reste l’un des problèmes les plus urgents en matière de droits de la personne au Canada, et témoigne de l’échec des politiques publiques au fil des décennies successives (…) » (Zinger, décembre 2021). À l’extérieur des murs de la prison, on a vu se développer des outils et techniques — Foucault parlerait des dispositifs ayant des fonctions carcérales— visant à contrôler et restreindre les populations jugées à risque.
Dans ce contexte, il est important de s’intéresser aux enjeux contemporains entourant l’univers carcéral, à l’intérieur et à l’extérieur des murs de la prison. Quel est l’état du droit canadien en matière carcérale? Le carcéral en dehors du pénal, que les auteurs américains Beckett et Murakawa (2012) ont appelé shadow carceral state, est-il un phénomène en vogue au Canada et ailleurs dans le monde? Les droits des personnes détenues sont-ils respectés dans les prisons et pénitenciers? La peine, notamment en droit canadien, peut-elle se penser sans la prison? Les alternatives à la prison sont-elles une diffusion des fonctions carcérales ou une décroissance du contrôle social? Et qu’entendons-nous par alternatives à la prison? Par abolition de la prison? Voilà tout autant de questions, et bien d’autres, auxquelles répondront les conférencières et les conférenciers qui présenteront lors de la 4e conférence biennale, laquelle contribuera à l’avancement des connaissances sur les théories, politiques, normes et pratiques carcérales.
Hébergement
Les participants de la Biennale bénéficient d’un tarif préférentiel de 169,95 $ + taxes par nuitée à l’hôtel Le Président. Vous pouvez obtenir ce tarif en appelant au 819 563-2941 et en mentionnant le code de groupe « 441707 » lors de votre réservation. Vous devez réserver votre séjour à l’hôtel avant le 4 avril 2023 afin d’obtenir ce tarif et vous aurez à fournir un numéro de carte de crédit au moment de la réservation. Vous pouvez annuler votre séjour jusqu’au 4 avril 2023. Après cette date, le plein paiement sera exigé.
Il vous est également possible de réserver un hébergement aux résidences de l’Université de Sherbrooke.
Quoi faire et où manger à Sherbrooke?
Pour des suggestions d’activités et de restaurants dans la région, vous pouvez consulter le site de Destination Sherbrooke.
Conférencières et conférenciers
Programme
La conférence se tiendra en anglais et en français et bénéficiera d’une traduction simultanée.
Jeudi 4 mai 2023 | ||
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Heures | Séance | Thème du panel |
12 h à 13 h | Accueil et inscription | |
13 h à 14 h 10 | 1 | Conférence d’ouverture par Marion Vannier, Senior Lecturer en Criminologie, University of Manchester, Royaume-Uni |
14 h 30 à 15 h 50 | 2 | Panel A : La prison dans la prison : privation de liberté résiduelle et inadmissibilité à la libération conditionnelle
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Panel B : Conditions carcérales et dignité des détenus
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16 h 10 à 17 h 30 | 3 | Panel A : Continuum carcéral : entre les murs et l’argent
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Panel B : Alternatives à l’incarcération : perspectives foucaldiennes, féministes et économiques
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17 h 30 à 19 h | 4 | Cocktail et hommage à la professeure Lucie Lemonde |
La conférence se tiendra en anglais et en français et bénéficiera d’une traduction simultanée.
Vendredi 5 mai 2023 | ||
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Heures | Séance | Thème du panel |
9 h à 10 h 20 | 5 | Les réformes qui ne suffisent pas : contrôle du corps, accompagnement culturel et incarcération autochtone
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10 h 40 à 11 h 40 | 6 | Panel A : Virage punitif et enfermement
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Panel B : Ceux et celles en dehors des murs : proches des personnes incarcérées, avocates et avocats de la défense et intervenants communautaires
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13 h à 14 h 20 | 7 | Panel A : Droits humains, nécropolitique, biosécurité et prisons
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Panel B : Continuum carcéral de l’immigration
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14 h 40 à 16 h | 8 | Risques et privation de liberté
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16 h à 16 h 15 | Mot de clôture |