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Publications dans le magazine « Diplomatie »

L’expertise de nos chercheurs au service de la Diplomatie internationale

Photo : Aerion24news

La professeure Geneviève Dufour et David Pavot ont récemment chacun signé un article dans le prestigieux magazine Diplomatie à l’occasion du 47e numéro consacré à la géopolitique du commerce. Piloté par la professeure Michèle Rioux, directrice du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CÉIM) de l’UQAM, ce numéro spécial a demandé la collaboration de plusieurs spécialistes qui proviennent de différentes universités de la province. Il est en effet plutôt rare que des chercheurs québécois aient le privilège d’écrire dans ce magazine franco-français de renommée.

Dans la section Commerce et mondialisation, la professeure Geneviève Dufour s’est ainsi penchée sur L’OMC : une organisation sur le déclin?

Dans son texte, la professeure Dufour considère qu’il est exagéré de considérer l’OMC comme une organisation sur le déclin. « Malgré les difficultés qu’elle connaît et les défis qu’elle doit relever, l’OMC remplit la majorité des cinq fonctions que sa Charte constitutive lui a attribuées. Certes, malgré une performance enviable en ce qui concerne une majorité de ses fonctions, l’OMC piétine dans le domaine des négociations. » L’article contextualise les échecs en matière de négociation en abordant le mode décisionnel propre à l’OMC. « Tous les membres ont une voix. Qui plus est, la majorité des décisions doivent être prises par consensus, ce qui signifie que chaque membre de l’OMC peut s’opposer à l’adoption d’une décision. En outre, les négociations étant conduites en paquet et suivant la maxime rien n’est convenu tant que tout n’est pas convenu, les membres de l’OMC cherchent l’atteinte d’un résultat unique. Dans ces conditions, on peut se demander si d’autres organisations internationales arriveraient à mieux faire. » Finalement, Geneviève Dufour ne manque pas de rappeler les réussites des deux conférences ministérielles de Bali et de Nairobi, tout en s’attardant sur le blocage de la conférence de Buenos Aires et les raisons de la situation actuelle quant aux idées de réformes de l’OMC.

Et Comment le dollar américain domine-t-il le commerce mondial? C’est la question que pose David Pavot dans la section L’enjeu monétaire

« À la fin de la seconde guerre mondiale, les Statuts du FMI ont fait de l’or – et du dollar indirectement – le pivot d’un système monétaire mondial stable basé sur des taux de change fixes. Ce système a implosé au milieu des années 1970, laissant la place à un monde dérégulé, fondé sur la loi de l’offre et de la demande, et laissant le cours des monnaies fluctuer. » Comme l’explique David Pavot, le dollar demeure toutefois la monnaie de référence des échanges mondiaux malgré cela et malgré l’émergence de monnaies concurrentes. Selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux (BRI), il est en effet utilisé dans 88 % des transactions commerciales internationales. Le dollar occupe donc toujours une place centrale, renforcée par la politique internationale des États-Unis. « Lorsque Washington adopte des sanctions économiques à l’égard de certains pays, leur effet extraterritorial empêche n’importe quel tiers d’utiliser le dollar – au risque de sanctions financières majeures – faisant de la monnaie américaine un outil de puissance insoupçonné. Évidemment, certains enjeux actuels comme les dévaluations opérées par la Chine ou encore l’émergence des cryptomonnaies remettent en cause ce rôle hégémonique. »

Mentionnons aussi que deux professeurs de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke ont eux aussi collaboré à ce dernier numéro du magazine. En effet, Pr Mathieu Arès a signé un article s’intitulant La renégociation de l’ALÉNA : dormir avec un éléphant, tandis que Pr Serge Granger s’est prononcé sur L’Inde dans le commerce international : l’urgence d’agir.