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Célébration annuelle de la recherche et des études supérieures

L’UdeS souligne plusieurs contributions remarquables en recherche

L'événement institutionnel a emprunté la formule talk-show cette année.
L'événement institutionnel a emprunté la formule talk-show cette année.
Photo : Michel Caron - UdeS

Sans la recherche, il n’y aurait pas d’imagerie médicale, de traitements contre le cancer, de cadres juridiques, de dictionnaires. Ces esprits visionnaires qui font avancer la société donnent beaucoup. Le 19 avril, l’UdeS leur a rendu la pareille lors d’un événement bien spécial.

Depuis 2007, l’Université de Sherbrooke souligne annuellement le travail des personnes de sa communauté de recherche qui se sont le plus démarquées au cours de l’année. Cette remise de prix s’est formalisée en 2017 en devenant la Célébration de la recherche et des études supérieures.

Les deux interviewés à briser la glace : le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, et le Pr Pierre Cossette, recteur.
Les deux interviewés à briser la glace : le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, et le Pr Pierre Cossette, recteur.
Photo : Michel Caron - UdeS

Cette année, les chercheuses et chercheurs primés ont reçu les honneurs dans une formule revisitée de style talk-show. L’événement sympathique était animé par le talentueux Mathieu Nuth, professeur à la Faculté de génie et directeur de département. Les deux interviewés qui ont cassé la glace, les professeurs Pierre Cossette et Jean-Pierre Perreault, ont échangé sur différents thèmes entourant la recherche et les études supérieures, et ont partagé quelques anecdotes sur leur propre parcours.

Entretiens et remise de prix se sont succédé durant la soirée décontractée, qui a notamment dirigé les projecteurs sur les doctorantes Isabelle Lessard et Oluwaseunnla Adelusi, lauréates des finales internes 2023 de Ma thèse en 180 secondes et Three Minute Thesis.

L’événement a aussi été l’occasion de souligner les mérites d’une trentaine de chercheuses et de chercheurs ayant reçu un prix prestigieux en recherche au cours de la dernière année. Les applaudissements ont également retenti au dévoilement des gagnantes et gagnants du Concours de vulgarisation scientifique 2023 de l’UdeS.

De plus, l’équipe du magazine Québec Science était sur place pour remettre à l’équipe du professeur Sébastien Rodrigue le prix Découverte de l’année 2022 pour ses travaux sur la résistance aux antibiotiques.

Voyez toutes les photos de l'événement!

Les 11 étoiles de la soirée se sont partagé 9 prix, d’une valeur de 4000 $ chacun, dans 3 catégories.

Prix de la recherche et de la création

Cette récompense souligne des découvertes, publications scientifiques ou œuvres de création significatives publiées au cours de l’année.

Raconter l’histoire en fouillant celles des livres

Josée Vincent et Marie-Pier Luneau
Département des arts, langues et littérature
Catégorie Sciences humaines et sociales

Professeures Josée Vincent et Marie-Pier Luneau
Professeures Josée Vincent et Marie-Pier Luneau
Photo : Michel Caron - UdeS

Support privilégié de la connaissance et de l’émancipation, le livre sous ses multiples formes doit son existence à des gens aux métiers spécialisés, souvent des touche-à-tout, dont les trajectoires sont aussi fascinantes que méconnues.

Ce sont quelque 400 parcours, de la Nouvelle-France à nos jours, qui sont racontés dans le Dictionnaire historique des gens du livre au Québec, un ouvrage phare pour résumer l’histoire du livre au Québec et surtout celle des personnes et institutions qui l’ont façonnée. Or pour sortir de l’ombre ces femmes et ces hommes passionnés, les professeures Josée Vincent et Marie-Pier Luneau ont dirigé un projet herculéen : deux décennies de travail, une armée de chercheurs et chercheuses, des collaborations multiples, une collecte de données historiques aussi impressionnante que pertinente.

À travers les parcours des gens du livre, c’est littéralement l’histoire du Québec qui se déploie. Ce dictionnaire permet une formidable avancée des savoirs, tant sur le plan national qu’international, en histoire du livre et de l’édition, domaine où l’Université de Sherbrooke s’est taillé une place de chef de file. Par cette réalisation hors du commun, les deux professeures ouvrent aussi la voie à de nouvelles thématiques de recherche, comme la place des femmes et des groupes sociaux minorisés dans le milieu du livre.

Combattre l’ennemi sur son terrain

Richard Leduc et Pierre-Luc Boudreault
Département de pharmacologie-physiologie
Catégorie Médecine et sciences de la santé

Professeurs Pierre-Luc Boudreault et Richard Leduc
Professeurs Pierre-Luc Boudreault et Richard Leduc

Photo : Michel Caron - UdeS

Face à la pandémie de COVID-19 en 2020, plusieurs équipes de recherche ont voulu développer des stratégies pour nous protéger de l’infection, limiter la transmission ou offrir des options de traitement. C’est dans ce contexte que trois chercheurs de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke, les professeurs Richard Leduc, Pierre-Luc Boudreault et feu Éric Marsault, en collaboration avec des équipes de recherche de University of British Columbia et de Cornell University, ont voulu innover.

Plutôt que de conférer une immunité à l’organisme comme le font les vaccins, l’approche de l’équipe visait à bloquer directement l’entrée du virus dans les cellules de l’hôte en ciblant une de ses protéines et non le virus lui-même comme la grande majorité des antiviraux sur le marché actuellement. L’avantage est énorme : pouvoir s’affranchir des risques associés à la mutation du virus.

En mars 2022, l’équipe a démontré que le traitement au N-0385, une molécule bioactive capable d’inhiber l’activité enzymatique de la protéase TMPRSS2, réduisait l’infection à la COVID-19. Pour la première fois, une molécule dirigée contre une enzyme humaine s’est avérée efficace pour combattre l’infection par le SRAS-CoV-2, ouvrant ainsi la voie au développement de traitements pour lutter contre la COVID-19.

Il faut le mentionner, cette extraordinaire découverte, publiée dans la très prestigieuse revue scientifique Nature, s’est concrétisée dans le difficile contexte du confinement, pendant lequel l’équipe a dû composer avec des pénuries de matériel et des ressources humaines limitées, en plus de subir l’immense perte d’un membre de l’équipe, le professeur Éric Marsault.

Déjouer les pièges de la quantique

Stefanos Kourtis
Département de physique
Catégorie Sciences naturelles et génie

Professeur Stefanos Kourtis
Professeur Stefanos Kourtis
Photo : Michel Caron - UdeS

L’état quantique d‘une particule peut être lié à celui d’une autre particule, quelle que soit la distance qui les sépare. C’est l’intrication quantique. En fait, l’intrication entre différentes parties d’un système est une corrélation qui n’existe pas dans notre conception classique du monde. Par exemple, la mesure d’une partie d’un système intriqué peut influencer instantanément l’état d’une autre partie du système à très grande distance. Ajoutons ici la règle de Born qui stipule qu’une mesure d’un système dans un état de superposition quantique réduit ce même état à une configuration non quantique. En outre, une mesure partielle d’un sous-ensemble des composants d’un système quantique diminue le caractère quantique d’un état quantique. Comment ces mesures partielles d’un état quantique influencent-elles son intrication?

C’est une réponse à cette question qui a motivé les recherches récentes du professeur Stefanos Kourtis. Grâce à son expertise multidisciplinaire en physique quantique et en systèmes complexes, il a formulé une théorie de l’intrication sous mesures partielles d’un système quantique. Cette théorie a été ensuite vérifiée expérimentalement en utilisant des ordinateurs quantiques.

En plus de faire l’objet de deux publications scientifiques prestigieuses (Nature et Physical Review Letters), élaborées dans le cadre du doctorat de Jeremy Côté qui travaille sous la supervision du professeur Kourtis, ces travaux représentent un grand pas en avant dans la compréhension et la manipulation de cette propriété fascinante qu’est l’intrication quantique. Qui sait ce qu’il nous réserve pour la suite?

Prix tremplin en recherche et création

Ce prix souligne la contribution exceptionnelle de professeures et professeurs en début de carrière.

Lumière sur l’effet de l’écran chez les enfants

Caroline Fitzpatrick
Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire
Catégorie Sciences humaines et sociales

Professeure Caroline Fitzpatrick (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)
Professeure Caroline Fitzpatrick (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)

Photo : Michel Caron - UdeS

Tablette, téléphone, télévision, ordinateur, console de jeux : les écrans occupent une place prépondérante dans notre quotidien… et celui des tout-petits. L’utilisation grandissante des écrans chez ces derniers et son impact sur leur développement intéressent fortement la professeure Caroline Fitzpatrick, également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des médias numériques par les enfants. Avec son équipe, elle cherche à savoir si ces habitudes en matière de médias numériques peuvent contribuer ou nuire au bien-être, à la réussite scolaire et à la santé des enfants.

En poste au Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire de la Faculté d’éducation depuis tout juste 2020, elle se distingue d’emblée par sa remarquable productivité scientifique et son excellence en recherche. À la croisée de plusieurs disciplines telles que la psychologie, l’éducation, la santé publique et la pédiatrie, ses travaux apportent un éclairage des plus pertinents face à des enjeux actuels complexes.

Forte de l’établissement d’un vaste réseau de collaborations fructueuses, la professeure Fitzpatrick représente par ailleurs un modèle d’engagement sur le plan de la formation de la relève, laquelle participe activement à ses recherches.

Un espoir contre les cancers résistants

Lee-Hwa Tai
Département d'immunologie et de biologie cellulaire
Catégorie Médecine et sciences de la santé

Professeure Lee-Hwa Tai
Professeure Lee-Hwa Tai
Photo : Michel Caron - UdeS

Très agressif, le cancer du sein triple négatif touche particulièrement les femmes de moins de 40 ans et celles qui sont issues des minorités visibles. Les personnes atteintes de cette maladie difficile à traiter peuvent compter sur les travaux pionniers d’une étoile montante du domaine de l’immuno-oncologie, la professeure Lee-Hwa Tai. À partir de cellules cancéreuses extraites auprès de chaque patiente, la titulaire de la Chaire CRMUS (Centre de recherche médicale de l’UdeS) de recherche translationnelle en immunothérapie travaille au développement d'un vaccin thérapeutique personnalisé, une approche des plus innovantes pour le traitement de cancers résistants. Elle espère pouvoir amorcer des études cliniques d’ici quelques années.

Évoluant depuis 2016 au sein du Département d’immunologie et de biologie cellulaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Lee-Hwa Tai est l’auteure d’un nombre impressionnant de publications scientifiques citées par les pairs. Elle agit également à titre de directrice de l’axe cancer du Centre de recherche du CHUS.

Rapidement, cette jeune chercheuse s’est hissée au rang des scientifiques les plus prometteurs à l’échelle nationale et même internationale sur le plan de la recherche translationnelle en immunothérapie, une approche intégrée et pratique qui assure un pont entre la recherche fondamentale et la recherche clinique.

Prix de la meilleure thèse de doctorat

Ce prix reconnaît l'excellence de travaux de recherche de 3e cycle dans trois grands secteurs de la recherche.

Gouverner le développement des robots par le droit

Charles-Étienne Daniel
Faculté de droit
Catégorie Sciences humaines et sociales

Charles-Étienne Daniel
Charles-Étienne Daniel
Photo : Michel Caron - UdeS

L’arrivée des robots interactifs utilisant l’intelligence artificielle, comme les robots d’assistance, les drones et les voitures autonomes, suscite de nombreuses questions de gouvernance. Leur autonomie croissante et leur imprévisibilité potentielle pourraient représenter des défis pour nos sociétés. Un cadre normatif s’impose.

C’est dans ce contexte que le doctorant en droit Charles-Étienne Daniel, aujourd’hui professeur en droit et technologies, a développé des outils d’analyse qui permettront de mieux diagnostiquer les forces et les limites qu’offre le droit pour gouverner le développement de la robotique interactive. Totalisant 699 pages, sa thèse propose une réflexion étoffée sur les moyens à envisager pour assurer un encadrement responsable de ces innovations technoscientifiques. Ce travail remarquable et de longue haleine offrira un réel accompagnement aux parties prenantes qui souhaitent prendre les bonnes décisions à l’égard des technologies de rupture à venir.

La thèse de Charles-Étienne se démarque sur plusieurs points. Son caractère interdisciplinaire mariant droit et génie est l’une de ses grandes qualités, selon les deux membres du corps professoral ayant supervisé la recherche, la professeure de droit Louise Bernier et le professeur de génie électrique et informatique François Michaud.

Pour ce travail pertinent portant sur un sujet contemporain et dont les retombées seront immédiates, l’UdeS remet à Charles-Étienne le prix de la meilleure thèse de doctorat dans la catégorie Sciences humaines et sociales.

Préparer l’imagerie du futur

Francis Loignon-Houle
Département de médecine nucléaire et radiobiologie
Catégorie Médecine et sciences de la santé

Francis Loignon-Houle (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)
Francis Loignon-Houle (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)

Photo : Fournie

Travailler sur l’infiniment petit à poser les bases d’une technologie de pointe qui pourrait sauver de nombreuses vies : c’est ce qu’a réalisé Francis Loignon-Houle, doctorant en médecine nucléaire et radiobiologie, dans le cadre de sa thèse.

Sous la supervision des professeurs Roger Lecomte, Réjean Fontaine et Serge Charlebois, le jeune chercheur a mis son esprit visionnaire au service de l’imagerie médicale afin de trouver des solutions pour améliorer la vitesse des détecteurs utilisés dans les appareils de tomographie d’émission par positrons (TEP). Ce type d’imagerie 3D est couramment utilisé en recherche et dans le milieu clinique pour, entre autres, détecter les cancers.

Sa recherche combinant médecine nucléaire et génie électrique et informatique s’est attardée à exploiter un concept d’avant-garde bien connu de la communauté de recherche, mais pas encore formalisé : le temps de vol ultrarapide de photons. L’étudiant a réussi à formaliser ce concept hautement prometteur en identifiant les obstacles physiques et technologiques, et en élaborant des solutions originales, certaines totalement insoupçonnées, pour en surmonter les barrières.

Qualifiée d’avancée primordiale pour la prochaine révolution en imagerie médicale TEP, cette thèse reçoit les honneurs tant pour la pertinence de son contenu que pour la qualité de l’écriture. L’UdeS remet donc fièrement à Francis Loignon-Houle l’un des deux Prix de la meilleure thèse de doctorat 2022 dans la catégorie Sciences de la santé.

Mieux se défendre contre les virus

Simon Boudreault
Département de biochimie et de génomique fonctionnelle
Catégorie Médecine et sciences de la santé

Simon Boudreault (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)
Simon Boudreault (qui n'a pu être des nôtres le 19 avril)

Photo : Michel Caron - UdeS

Dans le corps, une lutte silencieuse oppose les cellules humaines et les virus. Ce champ de bataille fournit de l’information précieuse sur les mécanismes employés par les virus pour échapper à notre système immunitaire et remporter ce combat essentiel à leur survie.

Pour sa thèse, le doctorant de biochimie Simon Boudreault a étudié l’épissage alternatif, un processus crucial qui survient à l’intérieur des cellules humaines. À travers trois études publiées dans des revues scientifiques reconnues du domaine, l’étudiant a mis en lumière une relation particulière entre la protéine virale μ2 et le complexe U5 de la cellule, qui affecte le fonctionnement de ce dernier ainsi que l’habileté des cellules à se défendre lors d'une infection par réovirus, le virus étudié.

Cette découverte est d’une grande importance, puisqu’elle démontre clairement que les infections virales sont plus complexes que ce qu’on pouvait imaginer en ce qui touche l’expression et la régulation des gènes de la cellule infectée. Grâce à ces travaux codirigés par le professeur et vice-doyen Martin Bisaillon et un chercheur de l’Université de Montréal, le professeur Guy Lemay, le développement de nouveaux antiviraux ciblant la machinerie d’épissage pourrait être envisagé.

Pour ce travail exceptionnel ayant contribué à défricher un domaine en pleine expansion, l’Université de Sherbrooke remet à Simon Boudreault l’un des deux Prix de la meilleure thèse de doctorat dans la catégorie Sciences de la santé.

Tout donner contre les maladies du cerveau

Guillaume Theaud
Département d’informatique
Catégorie Sciences naturelles et génie

Guillaume Theaud
Guillaume Theaud

Photo : Michel Caron - UdeS

Grâce aux algorithmes développés en neuroinformatique, l’imagerie médicale vise maintenant à améliorer le sort des personnes atteintes de maladies neurodégénératives, l’Alzheimer et la sclérose en plaques.

Pour Guillaume Theaud, doctorant en informatique, un angle mort avait toutefois échappé à la recherche. En effet, dès ses premières armes en laboratoire alors qu’il n’était qu’au baccalauréat, il a remarqué que les données utilisées pour développer ces algorithmes provenaient uniquement de sujets jeunes et en santé. Cela ne reflétait pas la réalité de la recherche clinique et appliquée, qui teste les outils informatiques également sur des sujets âgés ou atteints de pathologie.

Dans le cadre de sa thèse, Guillaume a donc entrepris de développer des méthodologies et des outils adaptés à tous ces profils de patients. Parmi les innovations créées, l’outil TractoFlow a déjà été téléchargé des milliers de fois dans quatre pays. Le professeur ayant supervisé les travaux, Maxime Descoteaux, ne tarit pas d’éloges à l’endroit de cet étudiant prolifique aux idées pratiques, qui a laissé sa marque dans son laboratoire. Une « superstar », pour reprendre ses mots!

Pour cette thèse remarquable ayant mené à des contributions scientifiques importantes, l’UdeS est honorée de remettre à Guillaume Theaud le Prix de la meilleure thèse de doctorat 2022 dans la catégorie Sciences naturelles et génie.



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