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Expertises

Le CIDIS bénéficie de liens institutionnels et d’un réseau de collaborateurs interdisciplinaire qui lui permettent de mobiliser les experts cliniques, les gestionnaires et les scientifiques nécessaires au développement et à la mise en œuvre de projets d’appui au développement international en santé.  

Depuis 2001, la FMSS est également un Centre collaborateur désigné de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) pour le développement de ressources humaines en santé.

« L’obstacle le plus sérieux à la mise en œuvre des plans nationaux de traitement n’est plus d’ordre financier, mais consiste dans un manque de ressources humaines. »

«C’est dans les pays où les besoins relatifs sont les plus importants que le personnel sanitaire est le moins nombreux. »


- OMS, 2006

Le CIDIS souligne fortement que les systèmes de santé ne peuvent fonctionner sans personnel de santé. Au-delà de l’enjeu majeur de la pénurie des ressources humaines, la carence en ressources humaines spécifiquement formées pour faire face aux besoins en soins de santé primaires vient amplifier le problème. Trop souvent dans les pays à revenu faible et moyen (PRFM), la formation des professionnels médicaux et paramédicaux ne les prépare pas à répondre de façon optimale aux problèmes de santé que présentent les populations à servir, à travailler au sein d’équipes de soins interdisciplinaires avec une approche communautaire, ni à prendre en charge une large variété de problèmes complexes dont ceux de santé mentale.  Ainsi les femmes et les enfants, principaux utilisateurs des structures de soins de santé, souffrent de façon disproportionnée du déficit d’adéquation de la formation médicale.  

Pour assurer la distribution de soins de santé le plus près des personnes dans le besoin, diminuer les inégalités et favoriser l’accès à des soins de qualité, l’Université de Sherbrooke soutient depuis plusieurs années la formation de professionnels de la santé.  

Voici quelques illustrations : 

  • Renforcement des compétences cliniques et professorales (formation initiale et continue, formation en approche par compétence) de médecins, infirmières et sages-femmes. 
  • Révision de curricula et programmes de stages pour une formation adaptée aux besoins des populations avec une approche par compétences.
  • Accompagnement organisationnel et pédagogique des institutions d’enseignement.
  • Soutenir la direction des ressources humaines du ministère de la Santé dans l’élaboration de plans et d'outils de formation continue interdisciplinaire.

« L'accès universel à la santé sexuelle et reproductive est essentiel non seulement pour parvenir à un développement durable, mais aussi pour faire en sorte que ce nouveau cadre réponde aux besoins et aux aspirations des populations du monde entier et conduise à la réalisation de leur santé et de leurs droits humains. »

OMS, 2021

L’équipe du CIDIS reconnait le caractère multidimensionnel du concept de Santé et droits en matière de sexualité et de reproduction (SDSR). Une des dimensions centrales dans la réalisation du droit à la santé de manière générale concerne précisément les droits sexuels et reproductifs, c’est-à-dire la capacité des femmes et des filles à prendre des décisions libres et éclairées concernant leur sexualité et à recevoir tout l’éventail des services de santé sexuelle et reproductive sécuritaires au travers de politiques appropriées. Les droits sexuels et reproductifs, en particulier pour les femmes vivant différentes formes de vulnérabilité (pauvreté, exclusion, marginalisation, etc.), comptent toutefois parmi les droits les plus bafoués au niveau international, justifiant la priorisation de cet enjeu par le CIDIS. 

Qui plus est, les droits sexuels et reproductifs sont largement reconnus comme vecteurs d’émancipation pour les femmes, de développement durable pour les communautés et de meilleure représentativité dans les institutions politiques, dépassant ainsi largement le cadre strict de la sexualité individuelle pour inclure des aspects sociopolitiques ayant des retombées majeures pour l’ensemble de la société.

Voici quelques illustrations : 

  • Former et accompagner le perfectionnement clinique des professeur(e)s, superviseur(e)s et encadreur(e)s ainsi que la prestation de soins en matière de SDSR et d’égalité de genre.
  • Appuyer la mise en place d’espaces sécuritaires dédiés aux femmes enceintes ou survivantes de violences. 
  • Soutenir des centres de santé de première ligne et des acteurs communautaires dans la mise en œuvre des stratégies avancées en matière de SDSR. 
  • Accompagner des centres de santé de première ligne lors des activités de recensement des besoins en SDSR et de monitorage.
  • Réalisation de projets de recherches-actions portant sur la SDSR (ex. exploration des facilitateurs et des barrières à la réalisation du droit à la santé sexuelle et reproductive, et évaluation des innovations permettant d’améliorer l’accès aux services).
  • Développer et implanter des approches novatrices (ex. télémédecine, « self-care interventions », etc.) en matière de prestation des services de SDSR pour ce qui est des interventions de lutte contre des crises sanitaires comme la pandémie de COVID-19.

« Il ne peut y avoir de santé sans santé mentale »

- Prince et al., 2007

Les projets soutenus par le CIDIS témoignent de l’importance qu’accorde l’équipe de santé mentale à l’atteinte du meilleur état de santé possible. Les problèmes de santé mentale comptent pour 14 % du fardeau de la maladie dans le monde (Prince et al., 2007). À titre indicatif, la dépression est à elle seule la quatrième cause d’invalidité au plan international (Kastler, 2011). Les différents rapports de l’Organisation mondiale de la santé depuis 10 ans montrent que les problèmes de santé mentale sont présents dans toutes les sociétés, y compris au sein des pays en développement. Particulièrement dans ces derniers, le manque de ressources et la pénurie de professionnels qualifiés limitent l’accès à des services en santé mentale. Ce sont ces mêmes constats que les experts en santé mentale du CIDIS ont faits au Mali dans le cadre de la réalisation du projet DÉCLIC (Achim et al., 2018; Benoit et al., 2018; Terradas et al., 2018). 

À travers ses différents projets, l’équipe de santé mentale du CIDIS travaille à promouvoir la santé mentale et à soutenir le dépistage, l’évaluation et l’accompagnement des personnes vulnérables, dont les survivantes de violences basées sur le genre, les femmes à risque de dépression post-partum et les individus en état de stress post-traumatique. 

Voici quelques illustrations : 

  • Mise sur pied d’équipes de travail interdisciplinaires, s’intéressant aux problèmes de santé mentale et aux difficultés d’adaptation psychosociale.
  • Création d’outils de dépistage des principaux troubles de santé mentale et de difficultés d’adaptation psychosociale pouvant être utilisés par les agents de santé de première ligne.
  • Formations et renforcement des capacités d’agents de santé de première ligne pour favoriser le dépistage, l’évaluation, et l’accompagnement des personnes vulnérables (p. ex., développement de modules de formation consacrés aux facteurs de risque et de protection liés à la condition des femmes et des filles au Mali, à l’évaluation de la santé mentale d’une personne, au trouble de stress post-traumatique ainsi qu’aux techniques d’entrevue et soutien thérapeutique). 

« Les technologies numériques sont une composante essentielle et un catalyseur de systèmes de santé durables et d'une couverture sanitaire universelle. »

- WHO, 2019

Les investissements dans la santé numérique destinés à renforcer l’ensemble des systèmes de santé peuvent accélérer les efforts engagés pour lutter contre les maladies, ce à quoi s’engage directement le CIDIS. La santé numérique (ou santé digitale) englobe le recours aux technologies de l’information et de la communication (TIC) sous toutes leurs formes, exploitables à des fins sanitaires. Il peut s’agir d’outils de télésanté, du dossier médical personnel informatisé, d’applications mobiles conçues pour sensibiliser les utilisateurs (professionnels ou usagers) ou d’appareils connectés à Internet.

La santé numérique joue ainsi un rôle de catalyseur pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD), objectifs auxquels souscrit le CIDIS. Dans la mesure où elle permet aux pays à revenu faible et intermédiaire de passer d'un système de soins cloisonnés par maladie à un système de santé intégré et résilient, la santé numérique transforme la manière dont les soins de santé sont dispensés et vécus pour les rendre accessibles à un maximum de personnes et en particulier aux plus vulnérables. L'innovation numérique a le pouvoir d'accélérer l'équité en santé - et la sécurité humaine en général - en rendant les systèmes de santé plus solides, plus résilients et, en définitive, plus efficaces.

Voici quelques illustrations : 

  • Soutien à l’implantation d’un dossier médical informatisé pour la continuité des soins.
  • Mise à disposition de tableaux de bord à travers la collecte de données fiables en temps réel pour la recherche et la gestion des ressources.
  • Accompagnement des professionnels de santé pour l’accès à des bases de connaissances de type « bibliothèques numériques ».
  • Développement d’innovation de type « intelligence artificielle », système d’aide à la décision clinique en adéquation avec les pratiques médicales.

« Le concept de soins de santé primaires permet d’organiser la dispensation des soins de santé selon des modalités qui constituent le meilleur moyen non seulement d’améliorer l’équité, mais encore de répondre aux autres besoins essentiels et aux attentes de la population. »

OMS, 2008

Les systèmes de soins basés sur les soins de santé primaires sont plus performants, plus efficaces, tiennent compte des besoins des communautés et des populations et diminuent les iniquités.   L’équipe du CIDIS croit qu’un renforcement des soins de santé primaires permettrait de dépasser les difficultés et les limitations actuellement rencontrées par les approches verticales d’intervention et de financement, par type de maladie ou de traitement. L’approche globale, à la fois préventive et curative enracinée dans la communauté des soins de santé primaires permet d’offrir sous un même toit, pour un même patient ou une même patiente, les soins pour l’ensemble de ses problématiques de santé, et de faire de même pour ses enfants et les autres membres de sa famille.  C’est pourquoi les interventions en soins de santé primaires sont priorisées par le CIDIS, qui met à profit son expertise là où les besoins sont les plus criants.

Voici quelques illustrations : 

  • Renforcement de la vocation universitaire des milieux cliniques de première ligne pour que ceux-ci puissent : 

     

    • Offrir des soins de qualité adaptés aux besoins des populations desservies et en particulier les plus vulnérables.
    • Servir de lieu d’enseignement clinique permettant aux stagiaires de réduire le fossé entre la théorie et la pratique et de favoriser une bonne intégration des connaissances.
    • Contribuer à des activités de recherche et à leurs implications pratiques et sociales en termes d’amélioration de la qualité des soins cliniques et de la santé de la population.

« Des données de faible qualité sont utilisées pour éclairer les décisions sur l'allocation de ressources de santé limitées - ce qui nuit à la qualité de ces décisions. »

- WHO 

L’équipe du CIDIS croit fermement que les changements sociétaux dans le domaine de la santé passent par le renforcement de la production et de l’utilisation des données probantes. Le recueil, l’analyse et le partage des données sanitaires fiables sont au cœur du mandat du CIDIS et permettent à la fois de consolider les projets appuyés et d’assurer leur déploiement effectif, mais également de favoriser un enrichissement de la recherche axée sur le changement. Le CIDIS ancre ainsi sa mission et ses expertises dans une perspective de transfert des connaissances et d’autonomisation des communautés au travers du contrôle de ses données et savoirs scientifiques. Cela se fait notamment avec la valorisation de la recherche appliquée en santé mondiale ainsi que le suivi-évaluation des projets que nous soutenons.

Voici quelques illustrations : 

  • Réalisation d’activités de recherches-actions et d’évaluations avec les acteurs impliqués dans le système de soins (populations, professionnels, gestionnaires de la santé et décideurs politiques).
  • Soutien aux activités de documentation de données cliniques.
  • Soutien aux activités de promotion, de vulgarisation et de partage des connaissances dans le but d’améliorer la qualité des soins en première ligne avec une participation active de la communauté.
  • Renforcement des capacités en matière de recherche appliquée auprès des partenaires académiques et cliniques.

 « La capacité de gouvernance ou de direction au niveau national et à tous les autres niveaux est considérée comme étant essentielle au succès des efforts de développement de la santé. »

- OMS

L’équipe du CIDIS valorise la mise en place de structures de gouvernance souveraines, participatives et égalitaires dans le domaine de la santé publique. Nous soutenons ainsi, au travers notamment du plaidoyer politique, l’autonomisation des formes et modalités de gouvernance mises en place et permettant une prise en compte directe des besoins des individus et des collectivités. Le plaidoyer politique qui accompagne les projets soutenus par le CIDIS valorise ainsi la prise en compte des enjeux d’égalité, de représentativité et d’assainissement des fonctions de gouvernance politique. Croyant profondément dans les mécanismes de gouvernance participative, autant dans les services de santé publique que dans la recherche s’y intéressant, nous soutenons ainsi les projets à forts potentiels de changements sociaux et d’émancipation des collectivités.

Voici quelques illustrations :

  • Plaidoyer auprès d’autorités gouvernementales pour le soutien à la délocalisation des activités académiques de recherche, d’enseignement et de prestation de soins dans les milieux communautaires à l’extérieur des hôpitaux universitaires et des grands centres urbains.
  • Appui à la mise en place de conventions-cadres entre des institutions de formation et des centres de santé de première ligne à des fins de création de lieux de stages académiques.
  • Plaidoyer pour la réalisation d’un arrêté ministériel permettant la création d’une filière de formation supérieure (DES de Médecine de famille/Médecine communautaire).