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Chemin parcouru sur le sentier de la réconciliation

Des étudiantes et étudiants mobilisés, une faculté engagée pour la santé et le mieux-être des Premiers Peuples

Un Shaputuan érigé par l’Institut Tshakapesh au site de formation de Saguenay
Un Shaputuan érigé par l’Institut Tshakapesh au site de formation de Saguenay
Photo : Marie-France Grenier

Le Bureau de la responsabilité sociale (BRS) profite de ce Mois national de l'histoire autochtone pour mettre en lumière les initiatives visant à en apprendre davantage sur les cultures et les traditions des Premières Nations, des Inuit et des Métis. Conscientes et conscients des injustices, nous avons la responsabilité de soutenir leur parcours sur le chemin de l'autonomisation avant tout pour eux, mais aussi dans le but d'un mieux vivre ensemble dans une société bienveillante!

Nous avons une opportunité de rapprocher nos cultures, de redéfinir les nouvelles relations que nous souhaitons avec les personnes qui ont foulé et protégé cette terre avant nous. La dernière année a été fébrile en activités diverses pour sensibiliser la communauté facultaire concernant la santé et le mieux-être des Premiers Peuples.

Sharon Hatcher, directrice du BRS et coresponsable de la thématique Santé et mieux-être des Premiers Peuples.

Guy Drouin
Guy Drouin
Photo : fournie

Soulignons tout d'abord l'embauche à temps plein d'un agent de liaison et coordonnateur aux affaires autochtones, Guy Drouin, qui s'est concrétisée en décembre 2022 pour contribuer à créer des ponts avec les communautés et pour venir soutenir le parcours des personnes étudiantes issues des Premiers Peuples.

Bilan éloquent

Des activités porteuses ont impliqué les quatre sites de formation et campus de la FMSS en 2022-2023 et en voici des exemples convaincants.

Les 29 et 30 septembre dernier, réunis à Alma, les membres du Département de médecine de famille et de médecine d'urgence se sont vu offrir des ateliers de formation en collaboration avec des partenaires autochtones dans le cadre de leurs journées départementales. Afin de souligner la journée nationale de la vérité et de la réconciliation, les participantes et participants ont pu vivre une cérémonie traditionnelle suivant une présentation sur l'historique des pensionnats par Dre Louise-Josée Gill, coresponsable de la thématique Santé et mieux-être des Premiers Peuples au BRS.

En collaboration avec le Programme de formation médicale à Saguenay, un Shaputuan (tente traditionnelle innue) a été érigé par l'Institut Tshakapesh sur le terrain de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), afin de faire vivre une immersion dans la culture innue à toute personne intéressée, qu'elle soit membre de la communauté universitaire ou citoyenne. Des « ateliers des couvertures » ont été offerts par l'organisme Uashashkutuan pour les journées du programme de doctorat en médecine (octobre) et un second pour tous les programmes confondus (novembre), soit ergothérapie, physiothérapie, études médicales postdoctorales et sciences infirmières.

Sharon Hatcher est accompagnée par des représentantes étudiantes pour la mini-école à Uashat Mak Mani-utenam
Sharon Hatcher est accompagnée par des représentantes étudiantes pour la mini-école à Uashat Mak Mani-utenam
Photo : fournie

Deux mini-écoles des sciences de la santé ont également été organisées dans les communautés de Uashat Mak Mani-utenam et d'Opitciwan pour permettre d'exposer les élèves des niveaux primaire et secondaire aux diverses professions de la santé. L'UQAC et le Cégep de Chicoutimi ont également participé lors de ces activités de sensibilisation-promotion à Opitciwan. Cette collaboration avec les institutions d'enseignement de la région permet d'offrir plus d'options (techniques en soins infirmiers et inhalothérapie, soins préhospitaliers d'urgence, entre autres) aux communautés autochtones à proximité.

En un mot, ces activités à haute valeur ajoutée constituent souvent, pour la plupart des personnes étudiantes, une première réelle expérience de contact avec les communautés, en plus d'exercer un pouvoir mobilisateur et transformateur dans leur parcours de formation.

Sensibiliser et modifier les perceptions

Le Groupe d'intérêt en santé autochtone (GISA) est un groupe étudiant interprogramme très actif. Il y en a quatre à la FMSS, soit un par site/campus. Les différents GISA ont multiplié les actions de sensibilisation-mobilisation pour s'engager de façon active dans un processus de rapprochement et d'apprentissage des réalités autochtones.

Que ce soit par une éducation sur les impacts dévastateurs causés par la colonisation européenne sur les modes de vie, rites, coutumes et traditions ancestrales des Premiers Peuples ou par une plus grande sensibilisation sur les inégalités en santé et services sociaux vécues par les personnes issues des Premières Nations, toutes ces actions ont pour but d'atteindre le cœur des gens pour les amener à modifier leurs perceptions et préjugés et ainsi de favoriser la rencontre.

En particulier, le GISA a offert, en collaboration avec le BRS, le visionnement du film Devoir de mémoire, suivi d'une discussion avec Emmanuelle O'Bomsawin (psychiatre de descendance Wabanaki) et Sylvie Roy (psychologue de descendance Atikamekw). De plus, les GISA ont tenu des kiosques afin d'informer et de sensibiliser la communauté sur les enjeux de santé et de mieux-être des Premiers Peuples sur les différents sites de formation. Et, surtout, les GISA ont été le moteur de l'organisation des mini-écoles de médecine et des sciences de la santé.

La guide culturelle Shania explique les détails de la construction et la raison d’être du wigwam lors de la visite culturelle de la communauté Mi’kmaq d’Elsipogtog, en octobre 2022.
La guide culturelle Shania explique les détails de la construction et la raison d’être du wigwam lors de la visite culturelle de la communauté Mi’kmaq d’Elsipogtog, en octobre 2022.
Photo : fournie

Voici quelques autres exemples de séances de mobilisation étudiante organisées par les GISA :

  • Visionnement du film Cheval indien
  • Soirée d'échange avec Jocelyn Sioui, auteur du livre Mononk Jules
  • Journée nationale de la vérité et de la réconciliation (30 sepembre) :
    • Distribution de chandails orange 
    • Texte, pensée, message et reconnaissance territoriale lus par une personne étudiante en médecine membre du comité en début des cours offerts sur le site de formation de Moncton lors de cette journée spéciale
  • Fin de semaine d'immersion culturelle au site Aventure Plume Blanche
  • Visite culturelle de Mashteuiatsh
  • Rencontre virtuelle avec Gaëtan Gionet, oncle d'une étudiante membre du comité, qui a partagé les légendes et coutumes Mi'kmaq avec le groupe (feu sacré, Pow-wow, Smudging)
  • Témoignage virtuel de Dr Jean-Pierre Arseneau à propos des postures et attitudes à adopter pour accueillir et favoriser l'établissement d'un lien durable avec les membres des Premiers Peuples dans une relation de soins et de respect ainsi que dans la pratique de la médecine de famille
  • Visite culturelle de la communauté Mi'kmaq d'Elsipogtog au Nouveau-Brunswick
  • Échange avec Joanna Martin, Mi'kmaq originaire de la communauté de Gesgapegiag, qui est venue s'entretenir avec les personnes étudiantes au sujet de son expérience comme femme autochtone dans le réseau de la santé et comme coordonnatrice de l'accès aux services pour les Premiers Peuples au sein du réseau de santé

Recherche pour la santé et le mieux-être des Premiers Peuples

Le 2 juin dernier, un midi-causerie sur la recherche auprès des populations autochtones a été organisé dans le cadre de l'un des six thèmes fédérateurs de recherche de l'UdeS, à savoir Santé : promotion, prévention et approches de précision.

Cet échange, réunissant Pre Chantal Doré de l’École des sciences infirmières, Jean Vollant, Innu originaire de Pessamit et consultant en sécurisation culturelle à l’UdeS, et Guy Drouin, coordonnateur aux affaires autochtones de la FMSS, visait à permettre aux personnes intéressées par la recherche Pour et Avec les Premiers Peuples de mieux saisir la sensibilité et l’engagement requis pour mener des études auprès des communautés autochtones.

Journée nationale des peuples autochtones

Le 21 juin est une occasion de plus d'aller à la rencontre des cultures autochtones, en célébrant la Journée nationale des Autochtones, une journée pour reconnaître et honorer la culture, les contributions et les réalisations des peuples autochtones au pays. Cette journée nous rappelle l'importance de continuer à travailler ensemble pour édifier un avenir inclusif, équitable et respectueux de toutes les cultures autochtones.

Il est essentiel de reconnaître que la réconciliation ne se limite pas à une seule journée, mais doit être un engagement constant tout au long de l'année.

C'est en nous engageant un pas à la fois sur le sentier de la réconciliation que nous parviendrons à agir en alliés pour favoriser une sécurisation culturelle dans les soins et, progressivement, pour retrouver l'harmonie entre les peuples.

Guy Drouin