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Centre d'amitié autochtones et continuité des soins

En cette période de conscientisation quasi-mondiale sur le racisme et les disparités sociales, en pleine pandémie de la COVID-19, les enjeux de santé autochtone sont encore davantage pertinents. Pour les acteurs de la FMSS désireux de s’impliquer en santé autochtone, le premier pas est souvent d’entamer le dialogue avec des personnes autochtones dans leur environnement immédiat, travailler un partenariat authentique, et débuter une action par de petits projets pilote. Un des rôles du BRS est de faciliter le partage sur ces expériences et ainsi encourager les petites graines de projets à pousser dans plusieurs milieux de soins, d’enseignement et de recherche.

Un des projets en cours :

 Le Centre d’amitié autochtones du Saguenay (CAAS) a mis en œuvre un projet-pilote dès 2016 pour que des soins de santé primaires soient offerts directement au Centre d’amitié. Ce projet a été porteur et, en janvier 2019, le CAAS, avec Pre Sharon Hatcher - doyenne associée et directrice médicale de l’enseignement au CIUSSS du Saguenay-Lac-St-Jean, a souhaité le relancer afin d’offrir une continuité et un canal de communication plus direct pour accéder aux soins.  La clinique Miro Matisiwin offre ainsi des soins culturellement adaptés aux Premières Nations à Saguenay. Les patients peuvent recevoir des soins médicaux et psychosociaux dans un lieu sécurisant et établir un lien de confiance durable. Un partenariat initial a été établi avec le GMF-U de Chicoutimi en lien avec du soutien administratif, par exemple l’implantation du DME à la clinique Miro Matisiwin.

« Les cinq médecins font vraiment partie de l’équipe, rapporte Marilyn Plourde, travailleuse sociale au CAAS. Les patients les appellent maintenant par leur prénom. Elles passent du temps dans la zone d’accueil et elles démontrent une véritable ouverture à la culture. C’est impressionnant comment cela peut influencer les interventions et les patients. Trois des médecins qui viennent sont de jeunes médecins et c’est formidable de voir cela! »

Kate Bacon, agente de liaison au CAAS, ajoute que la clinique Miro Matisiwin offre « des soins de santé respectueux des valeurs des Autochtones, nous permettant de prendre soin de soi sans avoir peur du jugement et de déranger. C’est merveilleux le temps consacré à chaque patient, pour nous mettre à l’aise et pour aller au fond de ce qu’on voudrait dire. C’est une approche holistique qui couvre non seulement la santé physique, mais la santé émotionnelle, psychologique et spirituelle. »

Depuis, le projet continué à évolué. En décembre 2019, des résidents I du GMF-U de Chicoutimi ont commencé à accompagner les médecins lors de leur bureau au Centre d’amitié. Plusieurs formations sur l’histoire et la culture des Premiers Peuples ont été données au personnel de la Direction de l’enseignement, recherche et innovation du CIUSSS. Lorsque la pandémie au COVID-19 a frappé et que les membres du CAAS ne pouvaient plus se déplacer en personne à la clinique Miro Matisiwin, des corridors de service ont été établis et consolidés avec le GMF-U.  Plus récemment, une démarche de recherche collaborative est en cours afin d’identifier les besoins en matière de santé de la clientèle vulnérable du CAAS et les impacts à l’ère de la pandémie au coronavirus.

Voici un bel exemple où la responsabilité sociale est ancrée dans la communauté et où des stratégies innovantes sont mises en place pour mieux desservir les besoins des populations.