Aller au contenu

Mot de la direction | Novembre 2020

Mort de Joyce Echaquan : notre responsabilité pour faire bouger les choses

Déjà un mois que nous avons tous été ébranlés par la vidéo de Joyce Echaquan et les propos dégradants tenus par le personnel hospitalier à son égard. Sa famille et les membres de sa communauté espèrent que cette triste histoire fera bouger les choses. Mais comment ? En tant qu’institution formant des professionnels de la santé, nous sommes particulièrement interpellés.

Très présent au départ dans les médias, on ressent l'attention sur cet enjeu retomber alors qu'à l'inverse il nécessite une attention accrue. Il nous apparaît donc essentiel de poursuivre cette conversation.

Les grands chefs Atikamekw ont demandé au premier ministre Legault lors d’une rencontre début octobre d'imposer une formation au futur personnel soignant afin de le sensibiliser aux réalités des Autochtones. Ils font écho à la recommandation 24 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada faite il y a 4 ans déjà :

« Nous demandons aux écoles de médecine et aux écoles de sciences infirmières du Canada d’exiger que tous leurs étudiants suivent un cours portant sur les questions liées à la santé qui touchent les Autochtones, y compris en ce qui a trait à l’histoire et aux séquelles des pensionnats, à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, aux traités et aux droits des Autochtones de même qu’aux enseignements et aux pratiques autochtones. À cet égard, il faudra plus particulièrement, offrir une formation axée sur les compétences pour ce qui est de l’aptitude interculturelle, du règlement de différends, des droits de la personne et de la lutte contre le racisme. »

Face à cette demande, et à la situation actuelle, nous sommes appelés à une réflexion. Comment les évènements des dernières semaines nous interpellent-ils ?  Que pouvons-nous changer dès aujourd'hui pour établir des ponts ?

Nous vous invitons à exprimer vos idées sur le fil de conversation Yammer et répondre à ces questions.

Le racisme systémique est un terme qui a fait couler beaucoup d’encre. Pour mieux comprendre ce dont il s’agit, je vous invite à prendre cinq minutes pour regarder cette vidéo intitulée « Briser le code », qui explique le concept de façon non culpabilisante.

Les membres de l’équipe du BRS se joignent à moi pour reconnaître qu’il existe des aspects à même les systèmes qui peuvent entraîner les micro-tensions, de la discrimination et des iniquités notamment à travers les soins de santé. Cette reconnaissance est essentielle et constitue une première étape pour améliorer les choses. Les membres de la communauté facultaire, éducateurs, soignants et chercheurs sont dans une position favorable pour identifier et agir sur le système d’éducation et de soins. Nous devons répondre à la main tendue par l’Assemblée des Premières Nations Québec–Labrador qui nous invite à s’engager avec les Premières Nations contre le racisme et la discrimination dans leur PLAN D’ACTION SUR LE RACISME ET LA DISCRIMINATION publié en septembre 2020.

Pour contribuer à la réflexion, nous vous proposons ce Bulletin du Bureau de la Responsabilité Sociale portant sur la thématique de la santé des autochtones dans une approche « rien à propos de nous sans nous ».

Nous vous invitons aussi à visiter notre tout nouveau site web, et la page de la thématique Santé autochtone.

Luce Pélissier-Simard

Directrice par intérim du BRS, pour l'équipe du BRS