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Témoignage d'inspiration : la vision inclusive de Pre Yanouchka Labrousse

Photo prise lors de la pratique de Pre Yanouchka Labrousse au Centre de pédiatrie sociale de l'Envol, qui illustre l'importance que peut avoir l'interaction d'une enfant avec un médecin à qui elle peut s'identifier.
Photo prise lors de la pratique de Pre Yanouchka Labrousse au Centre de pédiatrie sociale de l'Envol, qui illustre l'importance que peut avoir l'interaction d'une enfant avec un médecin à qui elle peut s'identifier.
Photo : fournie

Dès ses débuts, la Faculté compte sur des bâtisseurs passionnés et déterminés. Parmi eux, des personnes de la communauté noire contribuent à marquer l’histoire. Yanouchka Labrousse, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS), en sait quelque chose, son père étant du nombre.

Au-delà des frontières

Fille de parents immigrants haïtiens, Pre Labrousse témoigne avec éloquence de l’effervescence de cette période des années 60 où son père Henri Labrousse et sa mère Yannick Rouzier fuient la dictature du président d’Haïti, François Duvalier, pour rejoindre le Québec.

Issus d'une terre porteuse d'une farouche histoire de courage et de liberté confrontée à une dure réalité, ses parents ont bravement entrepris le voyage vers l'inconnu, portant avec eux leurs compétences et leurs espoirs.

Ils sont accueillis à bras ouverts dans une communauté universitaire en ébullition. Son père y termine sa résidence en médecine, sa mère, ses études en orthopédagogie. Ils découvrent une communauté vibrante et ouverte, qui contribue activement à l’évolution du Québec.

Ils y fondent leur famille et y mènent leur carrière, Dr Labrousse (père) devenant professeur à la Faculté et prenant part à son développement notamment comme coordonnateur d'enseignement, tout en pratiquant la médecine interne et l'endocrinologie.

Héritage inspirant

Aujourd'hui, Yanouchka Labrousse, médecin de famille à l’hôpital Charles-Le Moyne, parle avec passion de cette époque vécue par ses parents. Cet héritage précieux lui inspire détermination et action.

Mon enfance et mon adolescence ont été enrichies par cette dualité entre mes racines haïtiennes profondément ancrées et ma vie québécoise à part entière.

Pre Labrousse embrasse le privilège de se trouver à l’intersection de ces deux cultures phares qui savent transformer la survivance minoritaire en art de vivre. C'est ce qui entretient sa soif d'équité et ce qui lui procure l’avantage de savoir concilier différentes visions.

Grâce à cela, à son tour, elle collabore avec cohésion et lucidité au développement de l’enseignement de la médecine. Dans sa grande implication dans le programme de formation médicale en Montérégie (PFMM), elle accorde une importance capitale à la qualité de la formation des futurs médecin ainsi qu'à l’équité, à la diversité et à l’inclusion. Elle contribue notamment à la création d’ateliers au sujet de l’antiracisme.

Ouverture du dialogue

Pre Labrousse est à même de constater que les étudiantes et les étudiants ont soif de rapprochement interculturel.

Le dialogue est ouvert, surtout grâce aux jeunes, qui nomment avoir besoin de se reconnaître dans toutes les sphères de la société, et ce, pour le bien-être collectif. Elles et ils ont envie d’entendre parler des enjeux de racisme et d'exprimer leur propre vécu.

Elle est consciente que le défi n’est pas gagné d’avance et qu’il y a encore beaucoup à apprendre, mais elle croit au dialogue.

Le parcours remarquable de Yanouchka Labrousse témoigne de la richesse de la diversité culturelle. Elle est un exemple inspirant de ce que l'on peut accomplir lorsque l’on ose dire les choses, poser des gestes et, à l’instar de ses parents, contribuer à l’évolution de la collectivité.