Lutte anti-racisme : des étudiants nous écrivent
« Le 25 mai 2020, un drame s’est produit et a chamboulé la planète entière. Nous parlons évidemment du décès de George Floyd, un Afro-Américain victime, une fois de plus, de la brutalité policière et du racisme systémique qui sévit aux États-Unis. Malheureusement, la mort de cet homme en est une parmi tant d’autre et représente un des plus gros enjeux des sociétés occidentales. En effet, encore à ce jour, plusieurs individus et communautés doivent faire face au racisme et aux préjugés de façon quotidienne, et ce, en restant contraint à souffrir en silence. Bien que nous aimons porter un regard critique sur nos voisins du Sud, nous ne devons pas nier que ce fléau sévit même chez nous, ici, au Québec.
Les nombreux et récents débats sur la laïcité qui ont mené à une montée de l’islamophobie, le profilage racial à Montréal-Nord ou les préjugés qui accablent les communautés autochtones ne sont que quelques exemples des problèmes de racisme présents dans notre province. Bien qu’il soit tout à fait normal d’être gêné d’en parler par peur de blesser ou par honte d’avouer que notre société n’est pas aussi ouverte d’esprit que l’on aimerait penser, nous ne devons pas avoir peur de dénoncer ces injustices ni de revendiquer une société plus égalitaire. Les grands esprits de ce monde comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Gandhi nous ont appris que le dialogue et le désir d’écouter l’autre sont la meilleure voie vers une meilleure cohésion sociale. Se voiler la face ne fait qu’entretenir des inégalités sociales au point que la situation s’envenime et que les tensions deviennent incontrôlables : les émeutes qui ont présentement lieu aux États-Unis en sont un parfait exemple.
En tant que futurs professionnels de la santé, mais, avant tout, en tant qu’humains, nous sommes conscients que nous ne pouvons pas rester impassibles devant cette problématique et aimerions que la FMSS nous encourage dans les démarches de lutte anti-racisme. D’ailleurs, la médecine est une profession intimement liée avec les enjeux sociaux, car elle donne la chance de côtoyer, sur une base régulière, toutes les classes sociales et, particulièrement, les personnes en contexte de vulnérabilité. Il y va de notre devoir de réaliser que notre portée va aller au-delà des soins que nous prodiguerons à nos patients et que nous devons être de réels acteurs de changement dans notre société.
Pour conclure, nous espérons que cette courte lettre ouverte incitera au dialogue et nous permettra de trouver des pistes de solution pour permettre à la FMSS et à notre communauté étudiante de mettre sur pied des projets qui amèneront des changements positifs. N’oublions pas que la meilleure façon de rendre hommage à George Floyd est de lutter quotidiennement contre le racisme pour éviter que ce genre d’atrocité se reproduise. Laisser sa mort sombrer dans l’oubli serait contraire aux valeurs d’humanisme, de compassion et d’égalité qui encadrent la profession médicale.
Yaniss Heniche (vice-président aux affaires externes de l’AGÉMUS Saguenay – automne 2020)
Oliver Salko-Boilard (président de l’AGÉMUS-Saguenay)
Rachel Côté (vice-présidente aux affaires externes de l’AGÉMUS Saguenay)
Olivier DeGrâce (représentant de la cohorte 2022)