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Au cours de ses recherches sur le cancer

Un chercheur de l’Université de Sherbrooke découvre la cause d’une maladie de la peau

Sherbrooke, le jeudi 10 avril 2008 – Le professeur Richard Leduc, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’Université de Sherbrooke et membre de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS), a découvert la cause d’une forme rare d’ichtyose, une maladie de la peau. Cette découverte est publiée dans le numéro d’avril de la revue scientifique Journal of Biological Chemistry.

Les ichtyoses sont des maladies cutanées caractérisées par l’accumulation de squames épidermiques. La peau prend l’aspect d’écailles de poisson, explique le dermatologue Bruno Maynard, également professeur de la FMSS. « Les ichtyoses sont héréditaires et les manifestations apparaissent durant les premiers mois ou les premières années de la vie et persistent à l’âge adulte. L’ichtyose vulgaire est la plus fréquente et elle affecte une personne sur 250. » Le professeur Richard Leduc, à travers ses recherches, a découvert la cause d’une ichthyose, nommée ichthyose avec hypotrichose, qui associe une ichtyose à une raréfaction des cheveux et des poils. C’est la mutation d’une enzyme appelée matriptase qui engendre la maladie.

Quand le hasard fait bien les choses

Cette découverte est tout de même le fruit d’une coïncidence. Récemment, le professeur Leduc orientait ses recherches vers le rôle de la matriptase dans le développement de cellules cancéreuses. En consultant la littérature scientifique sur cette enzyme, il est tombé par hasard sur les travaux de chercheurs d’Israël qui rapportaient la mutation dans le gène de la matriptase, sans toutefois démontrer la conséquence de cette altération. Sans hésitation, il décide alors de poursuivre plus à fond les recherches par des essais en laboratoire. En collaboration avec le professeur Pierre Lavigne, Richard Leduc et son équipe découvrent que la mutation fait en sorte que les cellules de la peau des patients atteints de la maladie produisent une enzyme complètement inactive.

Le rôle de chercheur consiste à trouver des réponses aux questions qui germent des découvertes scientifiques, indique le professeur Leduc. « Les gens ont parfois l’impression que les chercheurs se limitent à leurs propres recherches et qu’ils ont un champ d’action plutôt restreint, ce qui est souvent faux. Quand nous avons vu la possibilité de recréer cette mutation de la matriptase dans notre laboratoire, nous avons tout de suite voulu élucider ses conséquences. » Le chercheur ajoute que ces recherches permettront de mieux comprendre le rôle de cette enzyme, non seulement dans cette maladie bénigne, mais aussi dans des désordres plus graves tel le cancer.