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Pour lutter contre plusieurs pathologies, incluant divers cancers

Compréhension du rôle de la caspase 7 dans la mort cellulaire

Le professeur Jean-Bernard Denault

Le professeur Jean-Bernard Denault


Photo : Robert Dumont

Une équipe de chercheurs de l’Université de Sherbrooke a ouvert une avenue de recherche inexplorée jusqu’à présent sur l’apoptose, c’est-à-dire la mort cellulaire. Cette avancée est prometteuse pour le traitement de plusieurs maladies, incluant diverses formes de cancer. L’équipe du professeur Jean-Bernard Denault, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, a démontré le rôle de la caspase 7, une enzyme, dans les mécanismes qui gèrent la durée de vie d’une cellule.

L’un des mécanismes importants liés à la longévité d’une cellule est l’apoptose, un processus que l’on décrit souvent comme un suicide cellulaire permettant de préserver la santé de l’organisme entier. La mort cellulaire par apoptose est impliquée dans de nombreuses maladies. Un excédent d’apoptose peut provoquer des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Inversement, un déficit d’apoptose peut causer des cancers ou encore des maladies auto-immunes.

«Les caspases peuvent influencer l’issue de l’apoptose : contribuer ou nuire», commente le professeur Denault, qui est également chercheur au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS. «Elles sont des armes cellulaires à double tranchant, car en plus de leur rôle dans la mort cellulaire et la réponse immunitaire qui est nécessaire au bien-être de l’organisme, elles participent malgré elles à différentes pathologies. Il y a donc un intérêt certain à bloquer leurs actions néfastes. Mais comment y arriver sans abolir leurs effets protecteurs?»

Ces travaux de l’équipe du professeur Denault ont été publiés récemment dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Science et seront présentés pour la première fois aux Gordon Research Conferences en Italie, le 17 juin.

Une visée thérapeutique

Bien que certains médicaments soient en développement, il n’existe actuellement aucun médicament sur le marché qui utilise les caspases pour modifier le comportement des cellules.

«Les résultats du professeur Denault et de son équipe élargissent considérablement ce que nous savons sur le rôle des caspases dans la mort cellulaire», explique Luc Paquet, directeur de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke et vice-doyen au développement et aux partenariats de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. «Plusieurs avenues thérapeutiques pourront être investiguées à la suite de ces travaux, ici à Sherbrooke et partout dans le monde.»

D’ailleurs, des membres de l’équipe se penchent déjà sur de nouvelles approches thérapeutiques qui cherchent à utiliser les caspases pour bloquer les effets néfastes de l’inflammation démesurée, sans toutefois empêcher la réponse immunitaire normale et nécessaire pour contrer les infections.

Cette visée d’application concrète des travaux de recherche fondamentale vers des applications cliniques s’inscrit dans l’approche de recherche dont s’est récemment dotée la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.


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