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Entre timidité et complicité : l'évolution d'une relation familiale

Je m’appelle Simon et j’aimerais vous parler de la relation que j’ai eue avec mon père.

Mon père a toujours été un homme très occupé. Il travaillait beaucoup, de sorte qu’il était présent à la maison presque uniquement les fins de semaine. Je n’avais pas un lien très étroit avec lui, car c’était un homme plutôt renfermé. Je ne me souviens pas qu’il m’ait dit qu’il était fier de moi ou qu’il m’aimait. À l’adolescence, mes rapports avec lui ont été plutôt conflictuels. Il me critiquait et me répétait souvent que je n’avais pas de jugeote comme il disait.

Il y a un an, lorsque je suis entré à l’université, notre relation s’est modifiée. Il a commencé à me demander si j’aimais mon domaine d’étude. Je suis en droit et je souhaite devenir avocat. Au début, je croyais qu’il voulait s’insinuer dans mes affaires pour me critiquer comme par le passé. Après quelques mois, je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas. Il s’intéressait vraiment à ce que je faisais. Il a aussi commencé à me parler de lui ou plutôt de son travail : il est ingénieur civil. Notre relation s’améliorait, mais je restais sur mes gardes. Je ne comprenais pas ce changement de sa part.

Il y a quelques mois, il m’a invité à aller à la pêche avec lui. J’ai failli tomber de ma chaise. Nous n’avions jamais fait d’activité ensemble par le passé, alors vous comprendrez ma surprise. J’ai décidé d’accepter son invitation, même si j’étais inquiet. Deux inconnus dans une chaloupe, ça se dit quoi?

Mon père a pris les devants et il m’a parlé de lui comme il ne l’avait jamais fait. J’ai appris qu’il était un homme gêné qui avait peur de montrer ses émotions. Il s’est souvent senti malheureux, surtout de ne pas arriver à être proche de ceux qu’il aime. Je lui ai demandé comment il se faisait que maintenant il arrivât à me dire tout cela. Il m’a répondu simplement qu’un jour il en a eu assez de se sentir mal et il a entrepris une démarche avec un psychologue.

Depuis ce temps, il a appris à se connaître et à apprivoiser ses peurs. Il se sent plus heureux ainsi.

Je lui ai dit que ça me faisait beaucoup de bien qu’il me parle ainsi, car j’apprenais à le connaître et surtout à me faire une idée plus juste de qui il est en réalité.

Jean Lafontaine, psychologue

Coordonnées du Service de psychologie et d'orientation

Tél. : 819 821-7666
Courriel : spo@USherbrooke.ca 


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