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De l'insécurité bien cachée?

Je viens de faire une prise de conscience à la suite de la rupture d’avec ma copine. Elle me reproche de la surveiller sans cesse et de chercher à la contrôler. Elle m’a dit qu’elle étouffe avec moi et qu’elle a besoin de liberté. Elle me reproche aussi de ne pas lui faire confiance et que c’est peut-être ce qui l’a fait souffrir le plus le temps que nous avons été ensemble.

Sur le coup, je me suis dit qu’elle réalisera avant longtemps qu’elle m’aime et que mes comportements sont simplement des démonstrations de mon amour pour elle. Maintenant, c’est moi qui réalise que je suis peut-être allé trop loin et qu’elle ne reviendra pas. Ce n’est pas la première fois que l’on me quitte en me faisant sensiblement les mêmes reproches. Je commence maintenant à comprendre les raisons de son départ. Je réalise que je suis un gars jaloux.

J’ai eu beaucoup de peine à la suite de cette rupture et je ne comprenais pas pourquoi elle était partie. J’ai rencontré un psychologue pour voir plus clair dans tout ça, car ce n’était pas la première fille qui me quittait en me disant les mêmes choses. Au début, je justifiais mes comportements jaloux en disant que c’était la faute d’Annie. Elle était trop collante avec les autres gars, elle les regardait trop souvent, elle côtoyait des gars dans ses travaux d’équipe…  Bref, si j’étais jaloux, c’était de sa faute.

De son côté, Annie est devenue tendue. Elle se surveillait sans arrêt pour être sûre de ne pas me rendre jaloux. Elle en est même venue à arrêter de faire des choses qu’elle aimait de peur de me faire fâcher. Vous vous rendez compte, elle avait peur de moi! Je réalise maintenant que ce n’était pas Annie qui avait le problème, mais moi. Si j’étais jaloux, c’est que j’avais peur qu’elle me quitte et c’était cette insécurité qui était le problème. Je la rendais responsable de mes craintes et je lui donnais la responsabilité de me rassurer en ne faisant rien qui pourrait me déranger.

Pourtant, cette insécurité m’appartenait et c’était à moi à m’en occuper. Je ne pouvais pas empêcher Annie de vivre pour que je ne vive pas d’insécurité. De plus, elle ne faisait rien qui justifiait une telle jalousie. Ses comportements avec les autres gars étaient corrects, rien de déplacé. Pourtant, ma jalousie m’amenait à la questionner sur ses allées et venues, à la surveiller, bref, à la contrôler. Le contrôle était pour moi une façon de m’assurer de ne pas souffrir. Comme je surveillais tout ce qu’elle faisait, je me donnais l’illusion qu’elle ne pourrait rien faire qui me fasse du mal. Je me suis trompé. Ce n’est pas en contrôlant ceux qu’on aime qu’on s’assure qu’ils nous aiment et qu’on s’évite de souffrir. La preuve, c’est qu’Annie est partie à cause de ce contrôle.

Je réalise que la confiance dans le couple est un ingrédient essentiel et que j’aurai à apprendre à faire confiance à l’autre. J’aurai aussi à travailler sur mon insécurité qui est en fait une peur d’être abandonné et de souffrir. Je devrai donc prendre le temps de calmer cette peur. Mon psychologue et moi, nous y travaillons! J’espère donc pouvoir vivre une prochaine relation dans laquelle amour et liberté vont se côtoyer!

Mélanie Thibault, psychologue
Service de psychologie et d’orientation


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