Aller au contenu

Le récit que vous allez lire s’inspire de faits vécus. Qui sait? Peut-être vous y reconnaîtrez-vous?

Il y a quelques années, si on avait demandé à mes copines de décrire le genre de personne que j’étais, probablement qu’elles m’auraient décrite comme une fille fonceuse et très active s’impliquant dans toutes sortes d’activités, prenant souvent le leadership dans les groupes et n’ayant pas peur de faire valoir ses idées. Cela aurait été et serait encore un portrait assez représentatif de moi… sauf quand je tombais en amour…

Je devenais alors une tout autre personne. Je ne savais plus quoi dire, quoi faire, quoi être. Je cherchais constamment à deviner ce que mon copain du moment attendait de moi. J’en venais à ne plus trop savoir moi-même qui j’étais et ce que j’espérais d’une relation amoureuse. J’étais prête à devenir ce qu’il voulait que je sois, pourvu que j’aille l’impression d’être aimée en retour. Cela m’a occasionné plusieurs déceptions amoureuses. Mes « ex » avaient été attirés par la personne dynamique et indépendante qu’ils connaissaient. Ils ne s’attendaient pas à retrouver, dans l’intimité, une fille bouleversée et inquiète quand ils avaient à me quitter momentanément. Cela aboutissait invariablement au cercle vicieux suivant : plus je m’accrochais, plus ils cherchaient à se distancer, et plus ils s’éloignaient ainsi, plus je me cramponnais à eux, et cela jusqu’à ce que ça casse. J’ai expérimenté ainsi toute la gamme de relation, du « bon Jack » qui veut m’aimer pour ce que je suis, à l’abuseur qui ne cherche qu’au fond à exercer un pouvoir absolu sur autrui.

Malgré toute cette abnégation de ma personne, jamais je n’ai eu le sentiment d’être aimée réellement comme j’aspirais tant au fond de moi. La dernière relation a été particulièrement destructrice et j’ai dû aller chercher de l’aide. C’est là que j’ai commencé à réaliser que mon grand besoin d’être aimée par un gars provenait en fait du peu d’estime que j’avais pour la femme que je suis. Je voulais en quelque sorte que le gars m’aime pour deux.

Depuis, j’ai commencé à regarder, accueillir, considérer la femme en moi. Dans mes relations affectives avec les hommes, je me perds moins de vue. Et lorsque je ne peux identifier immédiatement ce que je veux ou ne veux pas, je m’accorde du temps pour sonder mon désir réel. Je m’en laisse de moins en moins imposer. J’ai découvert ainsi une source d’amour inattendue et nourrissante : l’amour de moi. Je sais que lorsque je tomberai en amour à nouveau, je m’attendrai à ce que cet homme aime la femme que je suis, tout simplement.

Johanne Bernatchez, psychologue
Service de psychologie et d’orientation
819 821-7666


Informations complémentaires