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Traductrice et réviseure chez OXO Innovation

Entrevue avec Stéphanie Lévesque

Brièvement, quel a été votre parcours professionnel?

J’ai terminé mes études à l’Université de Sherbrooke en 2014 en obtenant un baccalauréat en traduction. À la suite de mes études, j’ai travaillé un an au Texas dans une entreprise qui développait un système de gestion pour les concessionnaires. C’était une occasion en or comme première expérience de travail pour moi. J’ai beaucoup appris de ce travail et j’ai dû sortir de ma zone de confort! J’ai ensuite travaillé pendant un an et demi dans une agence de traduction à Montréal. J’ai quitté cet emploi pour une autre agence où j’ai travaillé pendant huit mois jusqu’à ce que mon patron actuel me contacte sur LinkedIn pour travailler chez OXO Innovation, où je travaille depuis comme traductrice.

Qu’est-ce qui vous a motivé à poursuivre des études en traduction professionnelle?

Stéphanie Lévesque
Stéphanie Lévesque
Photo : Fournie

En fait, depuis que je suis jeune, j’ai un fort intérêt pour les mots, la lecture, l’écriture et les langues. Au secondaire, j’ai fait un programme de langues modernes. J’ai poursuivi au Cégep dans un programme préuniversitaire axé sur les langues. Je ne connaissais pas du tout le domaine de la traduction avant d’avoir mon premier cours portant sur ce sujet. J’ai eu la chance d’avoir un bon enseignant qui m’a fait aimer le domaine et j’ai découvert que la traduction combinait tous mes champs d’intérêt. J’ai aussi fait un voyage avec ma famille à Cuba peu de temps avant de m’inscrire à l’université où nous avions rencontré une famille ontarienne. Puisque mes parents ne parlaient pas anglais, j’ai fait le rôle d’interprète, ce qui a concrétisé mon intérêt pour la traduction et les langues. C’est ce qui m’a mené au baccalauréat en traduction de l’Université de Sherbrooke!

Comment est l’insertion en emploi dans le domaine après les études?

De mon expérience, cela a été plutôt facile de me trouver un emploi puisque j’ai eu l’occasion d’aller au Texas grâce à une offre d’emploi qui avait été publiée sur le site de l’Université de Sherbrooke. Cependant, je crois que si j’étais restée à Montréal, cela aurait été plus difficile étant donné que je n’ai pas fait de stage durant ma formation. De ce que je remarque dans le domaine, l’insertion dans le marché du travail peut être plus difficile due au fait que les entreprises recherchent des traducteurs chevronnés qui ont de l’expérience, ce qui rend la concurrence forte dans le domaine. Sinon, les contacts aident beaucoup à obtenir un emploi en étant référé par quelqu’un de l’interne.

À quoi ressemble une journée type, quelles sont vos tâches?

Pour ma part, je suis en télétravail depuis que je travaille pour OXO innovation, et beaucoup d’agences fonctionnent aussi de cette façon. C’est un aspect que j’aime beaucoup de mon travail puisque j’habite en région et la plupart des agences de traduction se trouvent dans les grandes villes. Le télétravail me permet donc d’avoir accès à plus d’offres d’emploi! L’horaire est très flexible et me permet de gérer mon temps en fonction des projets que je dois faire. Je commence ma journée en regardant mes courriels et les assignations de projets qui m’ont été attribués. La distribution des textes est faite par le gestionnaire de projets, qui lui est en relation avec le client afin de déterminer les besoins de celui-ci. Ensuite, le gestionnaire nous achemine le projet avec les tâches que je dois faire et je lui retourne une fois le tout terminé. Les projets sont différents d’un client à l’autre et varient entre 50 à 200 000 mots et même quelques fois 1 million de mots. Il y a toujours des délais associés à un projet et c’est à moi de gérer mon temps et mes projets pour effectuer mes mandats. Durant mes journées de travail, je fais soit de la traduction ou de la révision de texte de l’anglais vers le français. Je crée parfois des guides de styles ou des procédures pour certains comptes. Je dois aussi faire des rétroactions de révisions aux traducteurs. Étant donné que les clients et les projets sont très variés, le travail n’est pas routinier comme on pourrait le croire.

Dans le cadre de votre emploi, travaillez-vous plutôt seule ou en équipe? À quoi ressemble l’horaire de travail?

Le travail de traductrice est plutôt solitaire étant donné que ça demande beaucoup de concentration. Cependant, en agence, c’est un mélange de travail seul et en équipe puisque certains mandats sont tellement gros que nous devons les diviser parmi plusieurs traducteurs de l’équipe. C’est dans ces moments qu’on va s’entraider pour trouver des solutions, certains termes précis ou des tournures de phrases qui nous donnent de la difficulté. On utilise des guides de styles et des références linguistiques pour rendre le texte plus fluide entre les membres de l’équipe. Pour les plus petits projets, il est plus probable qu’on soit seul pour travailler. Parfois, certains clients demandent à avoir une équipe attitrée à temps plein sur un projet et cela demande une plus grande collaboration.

Quels éléments aimez-vous le moins dans votre travail?

Il y a peu de choses que j’aime moins dans mon travail. Un élément que je trouve dommage est que tous les projets sont dus pour « hier ». Étant donné que la traduction est la dernière étape d’un projet, les demandes sont souvent faites à la dernière minute et les délais sont très courts. C’est donc un aspect qui est plus stressant du travail de traducteur.

Selon vous, quelles sont les compétences à avoir pour être une bonne traductrice?

Selon moi, ce serait d’avoir une bonne connaissance de la langue vers laquelle on traduit, mais surtout maitriser sa langue maternelle. Il faut rester à l’affût et connaître les outils d’aide à la traduction afin de fournir une traduction fluide et fiable qui ne détonne pas de la version originale. De plus, je dirais qu’il faut être minutieux, ponctuel et avoir une bonne gestion de son temps.

Quel élément de la formation a été le plus utile sur le marché du travail?

Pour ma part, tout a été utile dans ma formation! J’ai beaucoup appris durant mes études sur un grand éventail de sujets et de particularités de la traduction, dont l’histoire et les technologies linguistiques. Je referais ma formation n’importe quand pour parfaire certaines notions qu’on a vues!

En ce qui concerne le salaire, quelle est la réalité du domaine?

Les salaires semblent varier beaucoup selon les agences et fonctionnent par contrat. Lorsque j’ai commencé, mon salaire était aux environs de 35 000 $, mais j’ignore à quoi cela ressemble en ce moment. Certaines agences ont des échelles salariales afin de déterminer les salaires. Je dirais que la fourchette salariale actuelle doit être entre 40 000 $ et 70 000 $.

En terminant, si vous aviez un conseil à donner à une personne étudiante au baccalauréat en traduction professionnelle, que serait-il?

Si vous avez l’occasion de faire des stages dans votre programme, je vous recommande de les faire étant donné que c’est la meilleure façon de se pratiquer et il n’y a rien de mieux pour acquérir de l’expérience dans son domaine!