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Intervenante et cogestionnaire pour la Maison alternative de développement humain

Entrevue avec Émilie Auclair

Émilie Auclair, intervenante et cogestionnaire pour la Maison alternative de développement humain (MADH), travaille quotidiennement avec des gens pour leur offrir les outils nécessaires à leur plein épanouissement.

Travailleuse sociale de formation, Émilie a travaillé avec des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme, mais elle a aussi effectué des suivis de crises suicidaires et d’évaluation des risques. Elle travaille maintenant chez MADH, où elle offre des suivis individuels, anime des ateliers, représente l’organisme à l’externe et effectue des tâches liées à la gestion de l'organisme.

Pouvez-vous me décrire votre travail et une journée type?

Mes tâches touchent principalement l'intervention avec les personnes résidentes et l'administration de l'organisme.

Volet intervention

Dans mes fonctions d’intervenante, j'effectue des suivis individuels avec les personnes résidentes et je les aide à atteindre leurs objectifs. Celles qui viennent nous consulter souhaitent apporter des changements et des améliorations dans leur vie. Elles traversent généralement des périodes difficiles, donc nous offrons des suivis personnalisés. Mes suivis sont d'une durée d'environ une heure et ont lieu deux fois par semaine. Nous déterminons des objectifs et nous travaillons à établir des moyens pour les réaliser.

J'accompagne aussi les personnes dans l'adoption de saines habitudes de vie et je contribue au développement de certaines compétences qui leur permettra de bien fonctionner en société (ex. : magasiner un appartement, vivre en colocation, payer ses factures, etc.).

J'anime aussi de petits groupes lors d’ateliers portant sur des thématiques particulières. Nous donnons aussi aux personnes résidentes des ateliers qui visent à favoriser la participation sociale.

Volet cogestion

Je m’occupe surtout du secrétariat et des demandes de subvention. Je contribue aussi à la prise de décisions en ce qui a trait à la gestion de l'équipe.

Mon poste me permet aussi de représenter l’organisme auprès des tables de consultation régionale, ce qui me permet d'avoir un impact dans ma ville et d'influencer les décisions relatives à la santé mentale, au logement et à l'itinérance.

Quelles études avez-vous faites pour accéder au titre de travailleuse sociale?
J’ai fait un baccalauréat en travail social à l’UQAM.

L’intervention représente environ 50 % de ma tâche.

Pouvez-vous décrire votre parcours professionnel?

J’ai travaillé en intervention et en animation dans un milieu de vie pour les personnes ayant une déficience intellectuelle et/ou un trouble du spectre de l’autisme. Ensuite, j’ai été responsable des loisirs en déficience intellectuelle, puis j'ai travaillé dans un centre de réadaptation du réseau de la santé où j'effectuais l'évaluation globale des besoins des personnes. Ensuite, j’ai été intervenante dans un organisme pour les personnes ayant un trouble de santé mentale. Je rencontrais les personnes dans leur milieu, puis je les accompagnais à développer leur autonomie et à améliorer leur condition. J’ai aussi travaillé auprès des personnes ayant des crises suicidaire.

Quelle est la différence entre votre milieu et celui de la santé?

Dans le milieu communautaire, nous intervenons plus directement.

En travail social, nous abordons la justice sociale dans le but de conscientiser les personnes. Nous questionnons le système, son fonctionnement et nous le remettons en question.

Nous écoutons les problèmes des gens qui vont au-delà de l'individu et qui relèvent souvent de la société. Nous nous basons sur ces rencontre pour nos revendications lors des tables de concertation. Dans le milieu communautaire, nous avons plus de temps pour jaser avec les gens de manière informelle.

Même si ça semble banal, ça fait du bien au gens de parler de leurs forces et de leurs petits succès.

Nos horaires sont aussi très flexibles. Par contre, les emplois dans le milieu communautaire offrent de moins bonnes conditions de travail.

Qu'est-ce qui distingue votre travail des autres emplois en relation d'aide?

La personne en travail social examine le rapport que la personne a avec son environnement, son lien social. Elle ne se centre pas que sur l’individu. Nous observons le fonctionnement social de la personne, son habileté et sa capacité à utiliser ses propres ressources et celles de sa communauté pour résoudre ses problèmes. La personne en travail social va aussi se penser sur des questions d’ordre social comme la pauvreté, le chômage et la violence conjugale, etc.