Protéger sa bulle
En ces temps de distanciation physique, on entend beaucoup parler de solitude et d'idées originales pour garder le contact malgré le contexte. On entend cependant moins parler des personnes qui souffrent de la proximité forcée qu'impose le confinement.
Pour certaines personnes, l'adaptation à la vie en colocation avec la présence permanente de ses colocataires dans son petit appartement peut être difficile. La proximité peut être d'autant plus ardue que la pandémie apporte pour tout le monde son lot de stress et d'irritabilité, un terreau bien fertile pour les conflits. D'autres peuvent trouver qu'il s'agit d'un défi de retourner vivre chez leurs parents et d'être en permanence avec leur famille. Il y a souvent quelque chose de réconfortant à revenir dans le foyer familial, mais on peut s'ennuyer du sentiment de liberté et d'autonomie qu'on a pu ressentir en prenant un peu nos distances. Le recul du foyer familial peut aussi nous avoir amenés à constater certains aspects de notre dynamique familiale qui nous irritent ou nous blessent davantage aujourd'hui. Tous ces sentiments, et bien d'autres, sont valables et méritent d'être accueillis. Bien que l'être humain soit un être social, il a aussi besoin de sa bulle de solitude.
Pourquoi a-t-on besoin de solitude?
Il est beaucoup plus facile de se recentrer sur soi sans avoir l'autre dans son angle mort qui attire notre regard. Un peu de solitude permet de redevenir sa priorité pour un instant, ce qui est nécessaire pour prendre soin de soi. On peut alors en profiter pour identifier son vécu et définir ses besoins et faire des choix dans le sens de ceux-ci. On peut aussi prendre un pas de recul sur ce qui nous freine à être proche de nous. Par exemple, la crainte de l'opinion des autres ou la perception que nos besoins ne concordent pas avec les leurs nous empêchent peut-être de faire certains choix qui nous feraient du bien.
Des idées pour vous créer des moments de solitude malgré le confinement
- Tenir un journal intime, y noter ses émotions, ses besoins ;
- Identifier les éléments de notre vie qui nous plaisent et ceux à propos desquels nous souhaiterions apporter des changements ;
- Rédiger sa bucket list, soit la liste des expériences que l'on souhaite vivre au cours de sa vie ;
- Faire la liste de ses rêves, que ce soit sur les plans personnel, professionnel ou social ;
- Méditer, aller marcher, écouter de la musique, lire un livre.
L’une des clés pour une saine cohabitation réside dans l’importance d’être à l’écoute de votre ratio « besoin de proximité/besoin de solitude » et du ratio de celui des gens qui vous entourent. Il est normal que ce ratio varie d’une personne à l’autre. L’idée est de trouver un compromis qui permet à chacun de répondre à ses besoins. Si vous avez besoin de solitude et que votre proche a plutôt besoin de proximité, peut-être peut-il se tourner vers quelqu’un d’autre le temps que vous soyez à la rencontre de vous-même ou pouvez-vous convenir de répondre à son besoin après votre moment de solitude?
Si vous souhaitez avoir davantage d'informations sur la solitude, le document thématique Apprivoiser la solitude aborde autant les aspects plus douloureux que bénéfiques de la solitude.
En vous souhaitant de beaux moments de rencontre avec vous-même,
Malya Choinière, candidate à la profession de psychologue
Service de psychologie et d’orientation