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S’adapter à l’impossibilité du retour à la normale

À l'aube du déconfinement, ceux et celles qui souhaitent ardemment un retour à la normale auront probablement à faire face au choc de la réalité d'avoir à vivre avec le virus encore pour un certain temps. Certaines activités reprennent peu à peu, mais tant que nous côtoierons le virus, retrouver sa vie d'avant sera impossible.

Ce sera donc un été d'études à distance sans la proximité physique des collègues, sans rassemblement de masse et sans projet de voyage. Ce qui nous attend n'est pas un retour à la normale, mais plutôt une période d'apprentissage à vivre avec le virus, ce qui est différent. On ne retournera pas à sa routine d'avant puisque le contexte a changé. On doit encore une fois, progressivement, trouver un nouvel équilibre, ce qui exigera de puiser dans notre réserve de capacité d'adaptation déjà rudement mise à profit.

Le défi : l'acceptation

L'être humain est un être de routine et a une tendance naturelle à résister aux changements. Il y a quelque chose de confortable dans cette routine, comme lorsqu'on est dans une vieille paire de jeans. Le problème, c'est que notre vieux jean n'est pas adapté à tous les contextes et qu'il faut parfois faire l'effort de le délaisser pour mettre un nouveau pantalon propre qui ne sera pas confortable au départ, mais qui le deviendra au fil du temps. C'est pareil pour nos habitudes : on les aime et on les conserverait souvent pour toujours, mais les changements de contexte nous amènent à devoir les changer, ce qui est peu confortable au départ, mais auxquelles l'on finit par s'adapter.

Si le courant nous emporte, est-il préférable que nous tentions de nager à contre-courant ou que nous nous laissions flotter jusqu'à ce que nous atteignions un objet qui nous permettra de nous tirer hors de l'eau?

Dans un processus de changement, le premier pas est souvent le plus difficile. Il s'agit de cesser de lutter contre les changements et de les accepter. Si le courant nous emporte, est-il préférable que nous tentions de nager à contre-courant ou que nous nous laissions flotter jusqu'à ce que nous atteignions un objet qui nous permettra de nous tirer hors de l'eau? La deuxième option semble nettement moins énergivore que la première. Cette métaphore illustre bien que l'on perd moins d'énergie à accepter une nouvelle situation qu'à tenter d'y résister. Il est normal qu'une partie de nous refuse les changements associés au virus et s'ennuie fermement de la chaleur des accolades de nos camarades et de l'ambiance festive des rassemblements. Il est cependant crucial qu'une autre partie de nous accepte l'impossibilité actuelle de les retrouver afin d'avoir accès à une certaine capacité d'adaptation. Cela implique de nous ouvrir à apprécier l'idée des 5 à 7 virtuels ou des pique-niques avec une distance de deux mètres entre nous... pour un temps, à tout le moins.

L'adaptation peut demander une part égale de renoncement et de créativité.

Malya Choinière, candidate à la profession de psychologue
Service de psychologie et d'orientation


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