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Quand l'ombre se fait lumière

Cette histoire s’inspire de faits vécus.

« L’an passé, je ne me reconnaissais plus. Je me sentais sans énergie. Je n’avais plus le goût de rien. Les activités qui, habituellement, me faisaient tripper, m’indifféraient. Sortir avec la gang me pesait. Je me sentais tout le temps fatigué, même si je dormais parfois jusqu’à 14 heures par nuit. J’étais irritable. La moindre contrariété prenait des proportions démesurées. Ou encore, je me sentais abattu sans trop savoir pourquoi. J’avais perdu l’appétit. Je me disais que la vie n’était qu’un long passage rempli d’embûches et je me questionnais sur son sens réel. Je m’absentais de plus en plus de mes cours.

Un jour mon coloc m’a dit qu’il s’inquiétait pour moi. Il trouvait mes comportements de plus en plus étranges. Selon lui je devais faire quelque chose. Il m’a brassé pas mal, ce qui m’a incité à aller voir un médecin. J’ai su alors que je faisais une dépression et que mon état était suffisamment sérieux pour qu’il me recommande de prendre une médication. Il m’a aussi fortement suggéré que je consulte un psychologue afin de m’aider à mon rétablissement.

Mon état dépressif a été déclenché par une série d’évènements qui se sont succédé rapidement, ne me laissant pas de répit pour les assimiler. D’abord la rupture avec ma blonde. Ça m’a fait mal, mais je n’ai rien voulu laisser paraître. Ensuite, l’entrée à l’université, le travail à temps partiel pour aider à payer les études, la session effrénée…  Mon mental ne fournissait plus à rencontrer tout le stress que cela m’occasionnait. La médication m’a aidé au départ. Au bout de 6 semaines, je sentais déjà une amélioration. En thérapie, j’ai pu faire la paix en dedans de moi. Maintenant, je vais bien. Ç’a été une période difficile de ma vie et je ne le souhaite à personne.  Avec du recul cependant, je dois avouer que cette mauvaise passe a eu un effet positif, celui de m’obliger à faire le point sur ma vie. J’ai appris à connaître mes limites et à me voir comme un être humain et non plus comme une machine qui peut tout encaisser sans broncher. »

Johanne Bernatchez, psychologue
Service de psychologie et d’orientation