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Quand on veut des relations vraies...

« Jusqu’à récemment, je croyais que pour me faire des amis, c’était gagnant de s’ajuster au style et aux attentes des autres. Pourtant, avec mes amis, je n’avais pas le sentiment de compter réellement pour eux. Le plus souvent, c’est moi qui initiais nos activités ensemble. C’était comme si on ne recherchait pas particulièrement ma compagnie, sans me rejeter non plus. En fait, j’avais plutôt l’impression qu’on ne me voyait pas, que je n’existais pas aux yeux des autres. Moi qui souhaitais vivre des amitiés riches et vraies, je me retrouvais avec des relations interpersonnelles ternes et insatisfaisantes.

Au bout de quelques années de déceptions, j’ai fini par m’écœurer. Je me suis dit que ça ne servait à rien de tant en faire pour les autres puisqu’au bout du compte, je n’étais pas plus apprécié. J’ai donc commencé à me considérer d’abord plutôt que de faire passer les autres en premier. Cette démarche m’a permis de découvrir ce qui me caractérisait, me plaisait, m’intéressait. J’ai découvert aussi mes forces et mes limites. Bref, j’ai appris à me connaître davantage.

Puis je me suis mis à agir selon qui j’étais vraiment. Au début, j’avais peur que ma nouvelle attitude me fasse perdre ceux que je considérais comme mes amis. Pourtant, rien de cela ne se passait. Même au contraire, j’ai senti que je suscitais davantage d’intérêt. On m’invitait plus, on venait vers moi. Cela m’a fait réaliser qu’auparavant, dans ma façon d’être avec eux, ils ne retrouvaient en moi que le pâle reflet de ce qu’ils étaient au lieu de découvrir une personne distincte. Comment pouvaient-ils s’intéresser à moi et avoir le goût de créer un lien s’ils n’avaient aucune idée du gars que j’étais? Depuis, je vis avec les autres des relations vraies, parce que tout simplement, je suis vrai avec les autres. »

  Johanne Bernatchez, psychologue
  Service de psychologie et d’orientation