Aller au contenu

Mémoire - Diane LAFRANCE

Cécile Gagnon : une pionnière méconnue en littérature de jeunesse

Diane LAFRANCE

Ce mémoire fait découvrir Cécile Gagnon en traçant, dans le chapitre 1, un portrait détaillé des différents volets de sa carrière. D’abord illustratrice, Gagnon commence sa carrière d’écrivaine, dès 1961, en publiant son premier album, aux éditions du Pélican. Jusqu’à maintenant, Gagnon a publié 1351 titres, dans 28 maisons d’édition, soit 97 titres au Québec et 38 livres en Europe. En plus de sa carrière d’illustratrice et d’écrivaine, Cécile Gagnon oeuvre aux comités de direction des revues Passe-Partout (1978-1979 et 1985) et Coulicou (1983-1988). Dès 1971, des textes de Gagnon paraissent dans diverses revues québécoises et européennes. Cécile Gagnon enseigne dans le cadre de la formation des maîtres en français, à partir de 1979, à l’Université de Montréal et à l’Université du Québec à Montréal (l’UQAM). De plus, elle anime des ateliers d’écriture au Québec, en France, en Suisse et en Italie. Dès 1986, Gagnon traduit des livres, de l’anglais au français et de l’italien au français et, deux ans plus tard, elle commence l’adaptation, en français, de titres pour les maisons d’édition Héritage, Scholastic et Hurtubise HMH.

Le deuxième chapitre met en relief ses actions et ses gestes posés à titre de pionnière dans le domaine des lettres. Ainsi, Cécile Gagnon dirige les collections « Brindille » (1976), « Libellule » (1987-1997) chez Héritage et, de 1983 à 1986, elle est responsable de la publication des livres pour l’enfance aux éditions Pierre Tisseyre. Cécile Gagnon est membre-fondatrice de Communication-Jeunesse qui voit le jour en 1971. En 1990, Gagnon fonde et anime les Productions Plumeneige, entreprise qui produit des spectacles de conteurs dans diverses bibliothèques. Enfin, dès 1992, Cécile Gagnon crée l’Association des écrivaines et des écrivains québécois pour la jeunesse (AEQJ), organisme qui vise la promotion de la littérature de jeunesse et la représentation des membres auprès de la population, des pouvoirs publics, des médias et de l’ensemble des intervenants du monde de l’édition.

Nous identifions, dans le dernier chapitre, les raisons pour lesquelles Cécile Gagnon demeure méconnue du grand public. Tout d’abord, la littérature de jeunesse, au Québec, est considérée comme une paralittérature par rapport à la littérature générale. De plus, 60 % des oeuvres de Gagnon ont été publiées par des maisons d’édition dites économiques, selon les axes d’Ignace Cau, qui privilégient la production de masse. Par ailleurs, plus de la moitié des livres de Cécile Gagnon sont des contes ou des légendes, forme littéraire traditionnelle peu critiquée dans les revues. Malgré le fait que Gagnon ait remporté six prix, ceux-ci ne lui ont apporté ni prestige ni grande visibilité. Enfin, Cécile Gagnon n’utilise guère les médias pour promouvoir ses oeuvres. Évidemment, en refusant de se prêter au jeu des médias, elle demeure dans l’ombre. Toutefois, nous notons que, depuis quelque temps, Cécile Gagnon travaille avec des éditeurs qui ont à coeur de publier des livres de qualité de sorte qu’elle semble désormais plus visible qu’auparavant.

1 Ce résultat ne tient pas compte des rééditions et des réimpressions. Nous avons recensé les titres jusqu’au 8 août 2002, date du dépôt de notre mémoire.