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23e concours des Octas

Deux projets de l'Université parmi les finalistes

Une démonstration vidéo du projet MuSynth montre l'originalité de l'instrument.
Une démonstration vidéo du projet MuSynth montre l'originalité de l'instrument.

Deux équipes de l'UdeS ont franchi l'étape cruciale de la sélection des finalistes au 23e concours des Octas de la Fédération informatique du Québec. Kolumbo, un outil d'analyse dynamique des logiciels malveillants, et MuSynth, une table de mixage audiovisuel révolutionnaire, se sont démarqués par leur originalité. Ils sont en lice dans la catégorie Relève étudiante – niveau universitaire.

Le concours annuel des Octas vise à reconnaître l'excellence des individus, des entreprises ou des organismes dans le domaine des technologies de l'information au Québec. Les lauréats seront dévoilés lors d'un gala le 23 mai au Palais des congrès de Montréal, au cours duquel près de 1000 personnes seront présentes. Cette soirée de gala, riche en émotions de toutes sortes, se veut l'événement incontournable de l'année dans le secteur des technologies de l'information au Québec.

Kolumbo : analyse dynamique de logiciels malveillants

Réalisé par Justine Dieppedale et Julien Desfossez, tous deux étudiants en informatique à la Faculté des sciences, le projet Kolumbo vise à aider les chercheuses et chercheurs en sécurité informatique à analyser des virus de manière plus efficace.

La sécurité est un problème critique pour le bon fonctionnement de tous les systèmes informatiques. Or, les virus deviennent de plus en plus intelligents. Même si les techniques de protection évoluent, les virus informatiques deviennent de plus en plus résistants et le temps nécessaire pour trouver un remède augmente proportionnellement.

Le projet Kolumbo est un module dans le noyau Linux développé pour que le virus puisse s'exécuter comme s'il était sur une machine «normale» et qu'il ne puisse pas se rendre compte qu'il est en train d'être d'analysé. Ainsi, on s'assure que le virus ne changera pas de comportement en cours d'exécution comme il le fait normalement lorsqu'il détecte la présence d'outils d'analyse.

Ce projet a exigé l'effort de trois personnes sur une période de quatre mois, soit environ 60 jours-personne. Pour parvenir à développer cet outil d'analyse de virus indétectable par ceux-ci et qui permet aussi de rendre les autres outils d'analyse indétectables, il fallait avoir une connaissance approfondie des capacités matérielles et logicielles des systèmes. Le choix s'est porté sur le noyau de Linux puisque les sources étaient disponibles.

A signaler que le module développé dans le projet Kolumbo est autonome et qu'il peut être installé sur une machine sans nécessiter une configuration compliquée. Enfin, ce module est sous licence GPL, permettant aux personnes intéressées par celui-ci de l'utiliser, de le distribuer et de l'adapter à leurs besoins.

MuSynth, table de mixage audiovisuelle

Réalisée comme projet de fin d'études l'an dernier par Benoît Gagnon, Francis Bertrand et Sébastien Bérubé, alors étudiants au baccalauréat en imagerie et médias numériques à la Faculté des sciences, la table MuSynth (µSynth) est un instrument audiovisuel permettant de mixer et de modifier les composantes sonores d'un synthétiseur.

La table comporte une surface translucide sur laquelle le joueur dépose des rondelles représentant les éléments du synthétiseur. Le joueur dispose de plusieurs rondelles associées à des sons (basse, batterie, voix, etc.) ou à des effets sonores (modulation de fréquences, volume, etc.) avec lesquelles il peut créer une trame audio. Lorsque les rondelles sont placées sur la table, un projecteur vidéo situé sous la plaque translucide illumine les rondelles et crée des liaisons entre celles-ci, un peu à la manière d'un circuit électrique. Un module audio mixe en temps réel l'effet sonore associé à chaque rondelle et en fait une bande audio émise par un amplificateur.

Le joueur peut ainsi créer des effets sonores en faisant varier la distance entre les rondelles, en modifiant la fréquence et l'amplitude du signal en faisant pivoter les rondelles ou en ajoutant d'autres extraits sonores. Une caméra située sous la table permet d'analyser la disposition des rondelles.

Pour fonctionner, la table dépend de trois processus effectuant respectivement l'analyse de la vidéo filmée par la caméra, le mixage audio et la projection des effets lumineux. Étant donné que ces processus exigent une grande quantité de mémoire et de lourds calculs, chacun fonctionne sur un ordinateur indépendant et tous s'échangent en temps réel des paquets d'information via un protocole de communication UDP adapté à ce projet.

Lors du gala du 23 mai, la Fédération de l'informatique du Québec remet ses trophées Octas aux lauréats dans 22 catégories. Depuis 1987, le concours des Octas a permis, au fil des ans, à de nombreuses entreprises québécoises de connaître une renommée ou un essor remarquable.


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