Aller au contenu

Marie Deschamps

Grande conférence de la rentrée universitaire 2019

« La diversité, une valeur primordiale dans notre monde »

Conférence présentée à l'Agora du Carrefour d’information de l’Université de Sherbrooke,

le mercredi 19 septembre 2019

par HONORABLE MARIE DESCHAMPS,

Juge retraitée de la Cour suprême du Canada

Diplômée des universités de Montréal et McGill, l’honorable Marie Deschamps a exercé comme avocate au sein de plusieurs cabinets, dans les domaines du droit civil, familial, criminel et commercial.  Elle est nommée juge à la Cour supérieure du Québec à l’âge de 38 ans, 2 ans plus tard à la Cour d’appel du Québec, puis à la Cour suprême du Canada où elle siège durant 10 ans. Après sa retraite de la magistrature, Marie Deschamps devient professeure associée aux Universités de Sherbrooke et McGill, donne des cours et conférences, se rapproche de la communauté et des étudiants, dont elle a toujours la formation particulièrement à cœur. Membre de plusieurs conseils d’administration, elle se voit aussi confier des mandats au sein de comités de première importance : Comité canadien d’experts sur l’aide médicale à mourir, Comité externe de l’ONU sur l’exploitation et les atteintes sexuelles commises par les forces internationales de maintien de la paix en Centrafrique, examen des politiques des Forces armées canadiennes en matière de harcèlement et d’inconduite sexuelle, évaluatrice dans le contexte du règlement de l’action collective instituée à la suite de la purge anti-homosexuelle dans les Forces, la GRC, la fonction publique fédérale. Femme et juriste d’exception, l’honorable Marie Deschamps est Compagnon de l’ordre du Canada.

Texte de présentation de Suzanne Philips-Nootens

PRÉSENTATION DE L’HONORABLE MARIE DESCHAMPS

Native de Repentigny, diplômée des universités de Montréal et McGill, Marie Deschamps exerce comme avocate au sein de plusieurs cabinets, dans les domaines du droit civil, familial, criminel et commercial.  Sa carrière judiciaire débute par sa nomination à la Cour supérieure du Québec en 1990, à l’âge de 38 ans. Deux ans plus tard, elle est déjà à la Cour d’appel du Québec,  où elle sert durant dix ans. En 2002, le premier ministre Jean Chrétien la nomme à la Cour suprême du Canada, où elle succède à la juge Claire l’Heureux-Dubé.   Elle est alors la deuxième femme provenant de la Cour d’appel du Québec à être nommée à notre plus haut tribunal. La juge Deschamps y est réputée pour sa sagesse, son intelligence, sa vivacité d’esprit et son énergie débordante, la concision et la perspicacité de ses commentaires. La dissidence éclairée ne lui fait pas peur. Mais elle souligne toujours avec  force le caractère collégial de l’œuvre de la Cour. Déjà alors, elle manifeste son intérêt marqué pour la formation des jeunes professionnels du droit et l’éthique professionnelle.  Elle dirige ainsi durant 8 ans le programme des auxiliaires juridiques à la Cour suprême.  Dix ans jour pour jour après sa nomination, et très loin de l’âge  obligatoire de 75 ans, le 7 août 2012, Marie Deschamps prend sa retraite du plus haut tribunal.  Elle estime le temps venu pour elle d’explorer d’autres façons de rendre service à la société. Le premier ministre Stephen Harper salue alors sa contribution remarquable à l’administration de la justice au Canada  et ajoute : « ses vastes connaissances, sa grande sagesse, son intelligence et sa profonde compassion nous manqueront énormément. »

Marie Deschamps devient professeure associée aux universités de Sherbrooke, en 2006, et McGill, en 2013. Elle donne des cours et conférences, se rapproche de la communauté et des étudiants, dont elle a toujours la formation particulièrement à cœur. Elle milite avec ferveur pour que tous les Canadiens aient accès à la justice. Elle est membre et administratrice de Pro Bono Canada, un organisme national sans but lucratif qui encourage et soutient les programmes provinciaux visant à fournir de l’aide judiciaire gratuite à ceux qui en ont besoin, et soutient également l’organisme  Éducaloi.   Elle encourage les femmes à s’attribuer une plus grande place au sein de la profession.

Membre de plusieurs conseils d’administration, Marie Deschamps se voit aussi confier des mandats au sein de comités de première importance. En 2014, elle est nommée pour mener une enquête indépendante sur l’inconduite sexuelle et le harcèlement sexuel dans les Forces armées canadiennes. Son rapport, l’année suivante, fait grand bruit et amène, comme elle le recommandait, les Forces armées à entreprendre de changer cette culture nocive. En 2015, elle est désignée par le Secrétaire général des Nations Unies pour présider  le Groupe d’enquête externe indépendant chargé d’examiner la réaction des Nations Unies aux allégations d’exploitation et d’atteintes sexuelles commises sur des enfants  par les forces internationales de maintien de la paix en République centrafricaine.

En 2016, Marie Deschamps est membre du Comité de la rémunération des juges provinciaux du Québec, en 2017, présidente du Comité d’experts sur l’aide médicale à mourir du Conseil des académies canadiennes, en 2018, évaluatrice dans le contexte du règlement de l’action collective instituée à la suite de la purge anti-homosexuelle dans les Forces armées, la GRC, la fonction publique fédérale. Et ce 9 septembre 2019, le  premier ministre Justin Trudeau annonce sa nomination à titre de membre de l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement (OSSNR) à compter du 30 septembre 2019.

Titulaire d’un doctorat honorifique en droit des Universités de Montréal (2008) et de Sherbrooke (2014), du prix F.R. Scott de la faculté de droit de l’université McGill (2013), de la distinction d’avocat émérite du Barreau du Québec (2014),  femme et juriste d’exception, l’Honorable Marie Deschamps est Compagnon de l’Ordre du Canada (2013).

Qui de mieux placé qu’elle pour nous entretenir et nous faire réfléchir sur le sujet qu’elle a choisi : « La diversité, une valeur primordiale dans notre monde « ?

Suzanne Philips-Nootens

Présidente du CA