Un programme de 1,69 million de dollars pour assurer sa conservation
Recherches sur l'avenir du caribou migrateur du Québec-Labrador
Une équipe composée de chercheurs de l'Université Laval (UL), de l'Université de Sherbrooke (UdeS) et du Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec recevra une subvention du Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada et de l'industrie de 1,69 million de dollars sur 5 ans pour la réalisation d'un vaste programme de recherche sur la dynamique des populations et l'utilisation de l'espace du caribou migrateur du Québec-Labrador dans un contexte de changements climatiques.
Impacts sur les troupeaux de caribous
Ce programme de recherche dirigé par Steeve Côté, professeur à l'UL et auquel participe notamment Marco Festa-Bianchet, professeur à la Faculté des sciences de l'UdeS, fait suite à plusieurs préoccupations majeures concernant l'avenir du caribou soulevées, tant par la communauté scientifique que par les industries et les peuples autochtones du Nord québécois et du Labrador. « La plupart des populations de caribou au Canada sont en déclin, parfois pour des raisons inconnues. Avec les changements climatiques et l'intensification des activités industrielles dans le Nord du Québec on peut s'attendre à voir les mêmes effets néfastes qui affectent les grands troupeaux migrateurs de caribou ailleurs au Canada », précise le professeur Festa-Bianchet.
Le caribou migrateur constitue un élément central de l'écologie des milieux nordiques et est au cœur de la culture et de l'économie de cette région. Les variations d'effectifs des populations de caribou au Québec-Labrador pourraient avoir des répercussions néfastes, entre autres pour les peuples autochtones et les pourvoiries du Nord du Québec et du Labrador. À titre d'exemple, au Québec, la chasse sportive au caribou génère des revenus directs de près 20 millions de dollars pour la chasse au caribou au nord du Québec.
De meilleures connaissances pour enrayer le déclin
Le peu de connaissances actuelles sur la dynamique de population du caribou, les effets des changements climatiques de même que les impacts des activités industrielles sur son écologie, notamment le développement hydroélectrique et minier, rend sa gestion problématique. « Une meilleure connaissance de ces impacts sur le caribou et sur les facteurs qui déterminent sa dynamique de population permettrait d'éviter les conséquences négatives », affirme Marco Festa-Bianchet. En collaboration avec les différents partenaires, l'équipe de chercheurs tentera d'identifier les facteurs qui influencent la dynamique et les variations de l'abondance des populations de caribou et les effets des changements climatiques sur son habitat afin d'améliorer sa gestion et ultimement, d'assurer sa conservation.
Ce projet de recherche à long terme permettra notamment d'étudier la dynamique de population des caribous en regard des changements climatiques, des variations de son comportement (localisation des aires de mise bas, chronologie des migrations), des changements en densité de population et en structure (sexe-âge), et des différences en productivité des habitats mesurées tant par satellite que directement. « Pour plusieurs de ces relations, on ne peut avoir qu'une observation par année, souligne le chercheur. Heureusement, le Ministère fait un suivi des deux grands troupeaux depuis plus de 25 ans. »