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Portrait d'un diplômé 2020

L'implication : la clé de la réussite?

Photo : Ming Zhao Du

On le sait, l’arrivée de la pandémie en mars dernier a chamboulé la fin des études d’une cohorte entière. Les derniers mois du parcours universitaire de Ming Zhao Du, diplômé en physiothérapie, n’y font pas exception.

Les étudiantes et étudiants de ce programme suivent une formation intégrée baccalauréat – maîtrise. En temps normal, la quatrième année est composée à 90% de stages, et se clôt avec l’examen terminal, un passage obligé pour l’obtention du diplôme et la pratique du métier de physiothérapeute. La crise sanitaire a forcé les finissantes et finissants à terminer leur formation en ligne, sans dernier contact avec leurs pairs. « Le plus décevant, c’est l’annulation de toutes nos célébrations de fin d’études, explique Ming Zhao, impliqué dans son comité de promotion. On avait travaillé très fort pendant quatre ans pour organiser diverses activités de financement, et on était super fiers du montant amassé. Maintenant, tout est sur pause… Même si un jour les restrictions sont levées et qu’on peut célébrer, ça va être difficile de rejoindre tout le monde parce qu’on est tous éparpillés au Québec. »

Diplômé en mai dernier, Ming Zhao est quant à lui resté en Estrie et travaille à temps plein chez Physio Extra Magog, une clinique privée.

L’université, bien plus qu’un lieu d’apprentissage

Lors de son passage à l’Université de Sherbrooke, Ming Zhao a cumulé les implications. En plus de faire partie de son comité de promotion, il a occupé différents postes dans son association étudiante, a organisé les activités d’intégration du programme de réadaptation et a fait partie de la comédie musicale UdeS. Passionné par la thérapie sportive depuis le secondaire, il s’est aussi impliqué au sein des équipes de football et de soccer féminin du Vert & Or. Finalement, durant six mois, il a accompagné bénévolement une personne âgée avec une déficience visuelle. L’objectif était de trouver, avec elle, des projets qu’elle aimait faire afin de briser son isolement.

Petit, je faisais plusieurs sports de contact et j’étais souvent la personne malchanceuse qui se blessait… mes amis aimaient dire que j’étais fait en bois! À force de passer beaucoup de temps en physiothérapie, j’ai commencé à m’intéresser à cette carrière.

Pour Ming Zhao, l’implication parascolaire est primordiale, car elle permet d’aller chercher une expertise complémentaire à la formation académique. « L’université nous aide à devenir un bon physiothérapeute compétent, mais l’apprentissage qu’on fait dans une salle de classe est limité, puisque la matière est donnée dans un cadre procédural et magistral. Mes implications m’ont permis de développer davantage mon intelligence sociale et émotionnelle, qui m’aident aujourd’hui en tant que professionnel. Je ne dis pas que ceux qui ne s’impliquent pas pendant leur cheminement sont moins bons, mais pour moi, c’était important d’aller apprendre sur le terrain. En plus, c’est en m’impliquant dans l’association étudiante que j’ai rencontré mon employeur actuel : comme quoi il ne faut pas négliger l’importance d’avoir un bon réseau de contacts », soutient-il.

Être au bon endroit au bon moment

L’Université de Sherbrooke n’était pas son premier choix, mais Ming Zhao ne changerait son parcours pour rien au monde. Au départ, il voulait étudier à Montréal puisqu’il vient de cette région, mais il a été accepté à l’Université de Sherbrooke en premier et ne voulait pas prendre de risques. « Comme les cours débutent plus tôt à l’UdeS, j’ai dû faire mon choix rapidement. Je n’étais pas certain d’être accepté ailleurs, alors je me suis lancé, et c’est la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie. Sherbrooke m’a permis d’apprendre à mieux me connaître et à devenir plus autonome. »

Photo : Ming Zhao Du

Décidément, le Sherbylove l’aura suffisamment charmé car il a décidé de rester dans la région pour travailler dans une clinique de physiothérapie à Magog. « Au départ, en faisant son entrée sur le marché du travail, on a tous un moment d’adaptation pendant lequel on se demande si on est vraiment au bon endroit, si c’est vraiment ça qu’on veut faire comme métier. Mais plus le temps passe, plus on gagne en confiance. Ce qui rend mon expérience encore meilleure, c’est que mon employeur partage les mêmes valeurs que moi, soit l’importance du lien thérapeute-patient. Qu’en fait, notre attitude et notre bien-être transparaissent dans la relation avec notre patient. » Le curieux de nature adore aussi la possibilité de formation continue qui vient avec son emploi. Pour lui, la beauté de son métier est le constant apprentissage qu’il fait, puisque chaque corps est différent.

Tant qu’à travailler, il faut trouver un endroit où il y a une ambiance positive, qui te permet de t’épanouir. Plus je gagne en expérience, plus je me sens compétent et confiant.

Créer ses propres opportunités

Le jeune professionnel explique l’importance de saisir toutes les occasions qui se présentent : « Un jour, on a reçu un courriel mentionnant que le Vert & Or cherchait des étudiantes et étudiants en physiothérapie pour donner un coup de main dans l’équipe de football. Pendant un an, j’ai donc assisté bénévolement les thérapeutes du sport. C’est grâce à cette implication que j’ai obtenu un poste permanent avec l’équipe de soccer féminin. J’ai saisi une opportunité qui a mené vers un emploi, qui est malheureusement sur pause en raison de la COVID. »

En plus de sa carrière de physiothérapeute, Ming Zhao caresse le rêve d’être un gestionnaire. « Mon objectif, c’est d’être un bon physio, mais aussi d’embarquer dans des projets, par exemple des coopérations avec des médecins. À long terme, j’aimerais aussi être directeur ou propriétaire de ma propre clinique. » Humblement, il explique toutefois que sa priorité pour l’instant est de prendre le plus de temps possible pour continuer d’expérimenter et d’apprendre.

Quand l’opportunité arrivera, je tenterai ma chance.