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Portrait de l’enseignante Marlène Hutchinson

« Il est important de s’intéresser à ce qui nous entoure afin de mieux comprendre d’où l’on vient »

Marlène Hutchinson enseigne au CUFE depuis 2005. Son expertise est mise à profit dans les cours qu’elle donne, soit Enjeux collectifs et développement durable au bac en études de l’environnement et Gestion des matières résiduelles à la maîtrise en environnement. Elle dirige des étudiants et étudiantes de la maîtrise dans l’élaboration de leurs productions de fin d’études.

Portrait d’une femme impliquée dans sa communauté, aimant transmettre et partager son savoir tout en dirigeant son entreprise en écofiscalité.

Quel est votre domaine d’expertise?

En 2005, seulement une année après ma maîtrise en environnement, j’ai fondé mon entreprise, Evnia, une firme-conseil en écofiscalité (anciennement Cycle environnement). Initialement, j’accompagnais les municipalités dans l’élaboration et la mise en œuvre de services en lien avec la gestion des matières résiduelles (PGMR, récupération, compostage, plan de communication, conférence, etc.).

Depuis une dizaine d’années, la firme s’est spécialisée en écofiscalité. Evnia est maintenant une référence en Amérique du Nord quant à la responsabilité élargie des producteurs (REP) et à la déclaration des écofrais. Nous aidons les entreprises œuvrant dans les industries automobile, agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique et du commerce de détail à simplifier la gestion de leurs obligations environnementales et à assurer la conformité de leurs déclarations.

Avez-vous une réalisation personnelle ou professionnelle dont vous êtes particulièrement fière?

Possédant une capacité hors pair à vulgariser les concepts liés à mon domaine d’expertise, je me suis consacrée à l’écriture de trois livres : Objectif zéro déchet : un projet collectif (2017); Vice caché, les effets sournois de la surconsommation sur la santé et l’environnement (2012) et Vos déchets et vous, un guide pour comprendre et agir (2007), tous publiés aux éditions MultiMondes. Ce dernier livre s’est vendu à ce jour à près de 2 000 exemplaires et plusieurs sections du livre sont couramment utilisées par les institutions scolaires.

Ce guide a pour objectif d’aider la population québécoise à mieux gérer ses matières résiduelles, tant à la maison qu’au travail ou à l’école. Il vulgarise le monde des matières résiduelles, notamment par des tableaux éloquents accompagnés d’explications. À la suite de la sortie de ce livre, j’ai donné plusieurs entrevues à RDI, Radio-Canada, CKOI et autres médias. En raison de mes connaissances et ma facilité de vulgarisation, je suis régulièrement appelée à commenter l’actualité et à participer à des entrevues pour des émissions télévisées qui discutent de sujets environnementaux.

Quelle est votre formation, quel est votre parcours professionnel?

Je suis détentrice d’une maîtrise en environnement de type recherche et bachelière en psychologie. Bien avant d'entreprendre ma présente carrière, j’ai évolué durant près de dix ans dans le secteur du transport aérien et maritime. Alors chargée de projets, j’ai assuré le transport de divers objets, dont de la machinerie lourde, vers l’Amérique du Sud. J’étais responsable de tous les détails des opérations de transport, incluant la documentation requise et les suivis, pour divers clients d’envergure. En plus du service à la clientèle, j’ai également supervisé une équipe de travail.

Ma maîtrise de type recherche – Analyse de la perception des résidants de multilogements à Montréal quant à la mise en place de stratégies visant l’augmentation de leur participation à la collecte sélective – est un portrait des solutions à mettre en place afin de favoriser la participation des citoyens à la gestion des matières résiduelles. Cette recherche m’a demandé d’élaborer les scénarios à étudier, ainsi que de recueillir et d’analyser plusieurs données tant quantitatives que qualitatives. De plus, j’ai étudié le logiciel d’analyse, choisi les variables à étudier, réalisé l’entrée de données.

Quand j’ai fondé Evnia, j’avais une connaissance très pointue de la gestion des matières résiduelles et du développement durable, tant au niveau municipal qu’au niveau des industries, des commerces et des institutions, je me suis forgé une solide réputation dans ce secteur d’activités.

Lorsqu'elle n'enseigne pas, Marlène Hutchinson est une personne qui a beaucoup d’activités dans la vie!

Au niveau professionnel, en plus de diriger mon entreprise qui a maintenant une dizaine d’employés, elle est présidente régionale des Laurentides pour le Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ). Elle est également vice-présidente du conseil d’administration de Laurentides International. « Au niveau personnel, je fais de la peinture, de la lecture de romans, de la plongée sous-marine, des voyages, du camping, en plus d’être en couple et mère d’une magnifique fille de 14 ans. »

Comment le goût d’enseigner est-il arrivé dans votre parcours?

L’enseignement est arrivé très tôt dans ma vie. J’aime transférer mes connaissances et aider les autres personnes à mieux comprendre les concepts. Au secondaire, je travaillais chez McDonald où l’on m’a rapidement mis à la formation des nouveaux employés. Ensuite, à l’université, je faisais de l’aide aux devoirs pour les jeunes du primaire. Durant mon premier travail en environnement, dès la fin de ma maîtrise, j’enseignais aux enseignants (!) comment intégrer les changements climatiques dans leur enseignement. Lorsque le CUFE m’a approchée pour enseigner, je n’ai pas hésité une seconde!

Que souhaitez-vous transmettre à vos étudiants?

Le goût d’apprendre, la curiosité et la passion. Il existe tellement de notions à apprendre dans n’importe quel domaine, je crois qu’en tant qu’être humain, nous devons constamment apprendre de nouvelles notions afin d’être meilleurs. Il est important de s’intéresser à ce qui nous entoure afin de mieux comprendre d’où l’on vient, ce que l’on vit. Il est aussi primordial d’avoir un travail qui nous passionne. Au-delà de l’argent, il faut qu’on ait un travail qui nous apporte un sentiment d’accomplissement et de fierté. Sinon, la vie sera longue.

Quelle est, selon vous, la compétence que doivent développer les futurs professionnels en environnement?

Le sens critique. C’est tellement important, surtout aujourd’hui avec les nouvelles rapides et les médias sociaux. Il y a énormément de désinformation dans tous les domaines, dont l’environnement et le développement durable. Nous devons nous questionner sur les informations que l’on reçoit et nous assurer qu’elles sont complètes et proviennent de sources fiables.

Un document que vous jugez incontournable à la compréhension des défis actuels en environnement?

Le documentaire DEMAIN, sorti en 2015. Au-delà des défis environnementaux que nous avons, ce documentaire démontre qu’il est possible de trouver des solutions. En parcourant plusieurs pays, les auteurs font la rencontre de gens ayant mis en place des initiatives pour assurer le futur de l’être humain. Contrairement à plusieurs documentaires, celui-ci est optimiste.

Une maxime que vous aimeriez partager avec nos lecteurs?
« Vise la lune, même si tu la rates, tu atterriras parmi les étoiles. »


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