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Portrait de Marie-Philippe Chouinard, diplômée de la maîtrise en environnement

«L'environnement est transversal à tous les domaines, il suffit de trouver ce qui nous motive»

Marie-Philippe Chouinard est diplômée du CUFE depuis 2018. Au cégep, elle a étudié en sciences de la nature, puis a obtenu un baccalauréat en psychologie de l’Université de Sherbrooke.

Elle travaille pour la Ville de Montréal au Bureau de la transition écologique et de la résilience (BTER). Son titre est Chargée d’expertise en changement comportemental. « Je suis passionnée par la psychologie environnementale, mon rôle consiste principalement à cibler les barrières à l’adoption de nouveaux comportements et à développer des stratégies d’intervention pour les adresser », explique Marie-Philippe Chouinard.

Après l’obtention de son diplôme, elle a dû chercher pendant plusieurs mois avant d’obtenir un emploi dans le domaine de l’environnement. « Il ne faut pas se décourager! Le plus difficile c’est de commencer. » Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement a été son premier employeur. Ce fut une expérience importante et formatrice : « j’ai eu l’occasion de rédiger plusieurs mémoires sur une panoplie de sujets variés pour tenter d’influencer le gouvernement provincial dans ses décisions. »

Le monde du travail et les valeurs

Son plus grand choc quand elle a commencé à travailler était de réaliser à quel point l’environnement est un enjeu politique. « À la maîtrise, nous sommes entourés de personnes qui ont à peu près les mêmes valeurs environnementales, nous allons ensemble dans la même direction et c’est très enthousiasmant de partager ces buts communs et ce sentiment d’appartenance. Dans le monde du travail, la réalité est un peu plus déroutante... J’ai trouvé très difficile de constater que des décisions importantes étaient prises en pleine connaissance des impacts et allaient à l’encontre de tout ce que les experts en environnement pouvaient dire, pour des raisons qui me semblaient triviales. Ça venait me chercher au plus profond de mes valeurs, ça vient encore me chercher. En somme, le plus grand défi est humain. »

Lorsqu’elle ne travaille pas, Marie-Philippe essaie d’être dehors le plus souvent et le plus longtemps possible. Accompagnée des personnes qu’elle aime. « Je suis le rythme des saisons, je prends mon vélo, mes skis, mon SUP ou mes bottes et je pars. »

Un champ de pratique environnementale méconnu

Lorsqu’elle a pris connaissance du poste affiché pour le BTER, elle a eu l’impression que l’offre d’emploi avait été rédigée pour elle. Tout ce qui l’intéressait au niveau professionnel s’y trouvait et son parcours académique correspondait parfaitement aux besoins de cet emploi. Depuis bientôt un an, elle construit ce nouveau poste dans l’administration municipale et met en lumière son nouveau rôle.

Je pense que ce qui me rend fière, et vulnérable à la fois, c’est que j’essaie quotidiennement de faire comprendre toute l’importance de la psychologie environnementale dans la réussite de la transition écologique. Le domaine n’est pas encore très bien compris et le chemin est long à parcourir. Le poste que j’ai actuellement a été inventé, mais j’aimerais qu’il existe partout à travers le Québec et qu’il soit reconnu pour qu’on puisse créer un réseau d’entraide.

Trouver sa voie

Sa formation à la maîtrise l'a préparée à travailler avec des équipes multidisciplinaires et à apprendre comment créer un langage et un but commun, malgré les différentes visions. Cependant, au début de son parcours à la maîtrise, elle s’est demandé plusieurs fois pourquoi elle était passée de la psychologie à l'environnement. Pourquoi elle recommençait à zéro dans un autre domaine complètement. «C'est tardivement que j'ai découvert le domaine de la psychologie environnementale qui a énormément de sens maintenant dans mon quotidien. Je crois que, peu importe la formation initiale, l'environnement est transversal à tous les domaines et qu'il suffit de trouver le canal qui nous motive.»

Une lecture réconfortante pour les personnes travaillant en environnement

« Dernièrement, j’ai lu un livre intitulé Braiding Sweetgrass de Robin Wall Kimmerer qui m’a fait le plus grand bien. Le livre explore la relation entre l’être humain et son environnement à travers les savoirs traditionnels et la science. Nous analysons souvent l’environnement avec notre lunette de réduction des GES ou de quantification monétaire des biens et services écosystémiques; on veut le chiffre, la quantité, le signe de dollar... Ce livre m’a ramené à l’essentiel en abordant l’environnement sous l’angle de la connexion, de la gratitude, de l’amour et de la réciprocité avec ce qui nous entoure. »


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