Priorisons nos actions : gestion des matières résiduelles
Retour sur le 26e Colloque de l'AMEUS 2014
De nos jours, le mode de vie privilégié par plusieurs génère une quantité phénoménale de déchets, sources de problèmes environnementaux de plus en plus importants. Considérant la démographie croissante et l’urbanisation de plusieurs pays, la manière de gérer ces matières résiduelles est un défi majeur. Ainsi, la gestion des matières résiduelles (GMR), thème phare des études en environnement, vise à se questionner sur les initiatives et actions à prioriser afin d’encourager les individus à faire de meilleurs choix, tant à la maison que dans le cadre des activités professionnelles.
C’est donc dans ce contexte que se rencontraient, le 28 février, près de 200 professionnelles et professionnels, étudiantes et étudiants du domaine de l’environnement et du développement durable dans le cadre du 26e Colloque de l’Association des étudiantes et étudiants de la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke (AMEUS), présenté par Recyc-Québec à l’hôtel Chéribourg, à Orford.
Discours inaugural
Quatre personnes ont ouvert le bal par un discours inaugural haut en couleur. D’abord, quelques mots de Marie-Josée Berteau, coordonnatrice du colloque, et du vice-recteur au développement durable et aux affaires gouvernementales de l’Université de Sherbrooke, Alain Webster.
Par la suite, Benoît de Villiers, président-directeur général de Recyc-Québec, a brièvement présenté la vision, la mission ainsi que le mandat de Recyc-Québec, avant de dresser un portrait des grands dossiers de l’heure au sein de la société québécoise, dont l’évolution de la responsabilité élargie des producteurs (REP).
Enfin, Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, a terminé cette introduction par un discours saluant l’initiative de l’AMEUS d’offrir cette occasion de discuter du thème porteur qu’est la GMR. Il a d’ailleurs tenu à rappeler l’importance de changer notre vision du développement durable et des économies dites vertes afin de réduire notre consommation et de mettre fin au gaspillage. Le ministre a également présenté les grandes lignes de la dernière Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, en nous invitant à relever les défis que celle-ci implique.
Huit conférences et un haut niveau de réflexion
Par la suite, un choix de huit conférences s’offrait aux participants, abordant des thématiques des plus variées, de la communication environnementale à l’écologie industrielle en passant par la production de biocarburants.
En matinée, une conférence donnée par Cédric Bourgeois et Myriam Vallières, de Transfert Environnement et Société, abordait l’importance de la communication et de l’implication des parties prenantes dans tout projet pouvant affecter celles-ci ou être influencé par elles, d’où la notion d’acceptabilité sociale. S’ensuivait une conférence de Nathalie Morin, de l’entreprise Enerkem, sur la production de biocarburants et de produits chimiques renouvelables, plus précisément l’idée d’optimisation des matières résiduelles dans un contexte de demande mondiale en énergie toujours plus croissante.
Par ailleurs, certaines conférences ont démontré que la GMR n’est pas toujours associée à la fin de vie des produits ou services. Les conférences de Valérie Bécaert, du CIRAIG, et de Bertrand Derome, de l’IDP, ont mis de l'avant l’importance de considérer toutes les phases du cycle de vie d’un produit ou service, et donc de favoriser une vision plus globale. De cette façon, certaines phases générant plus d’impacts peuvent être ciblées et priorisées. Dans cet ordre d’idées, une conférence de Jennifer Pinna, du CTTÉI, abordait le thème de l’écologie industrielle et des nombreuses possibilités d’échanges entre entreprises et industries, car oui, les matières résiduelles des uns peuvent devenir les intrants et matières premières des autres.
Enfin, les conférences de Jean-François Léonard, d’Enviroscope, et de Christine Fliesen, de la Ville de Sherbrooke, ont abordé la GMR dans le secteur ICI et dans le secteur municipal. La responsabilité élargie des producteurs (REP), des plus innovantes et comprise dans la réglementation québécoise depuis quelques années, impute désormais la responsabilité aux entreprises quant à la disposition finale des produits qu’ils mettent sur le marché. Ce sujet a d’ailleurs été traité par Dominique Potelle, de Recyc-Québec, et a permis d’informer les participants sur les produits inclus dans la règlementation, sur les modalités de récupération de ces produits et sur les pénalités encourues par les entreprises.
Ces conférences ont assurément offert une vision d’ensemble très pertinente des thématiques liées à la GMR. Une table ronde composée de quatre panélistes, soit Karel Ménard, du FCQGED; Patrice Clerc, de Cascades; Frédéric Bouchard, de Second Cycle; et Francis Bérubé, du CETEQ, et animée par Mario Laquerre, de Recyc-Québec, a offert un exposé de haut niveau sur la question de la «barrière verte». Les discours très engagés de Karel Ménard et Patrice Clerc ont donné le ton à cette discussion. Enfin, bien que plusieurs options soient possibles en ce qui concerne la récupération et le recyclage des matières, les panélistes s’entendaient vraisemblablement sur une chose : avant de parler de solutions, il ne faut pas oublier l’importance de réduire notre consommation.
Un événement réussi et écoresponsable!
Afin d’assurer un événement écoresponsable, plusieurs actions ont été mises en place, notamment la présence d’une brigade verte tout au long de la journée, des contenants de compostage bien en évidence, l'impression du recueil sur un papier issu de sources responsables certifié FSC (système international de certification et d’étiquetage dédié à la promotion de l’aménagement responsable des forêts) afin d’assurer une saine continuité du patrimoine forestier, la compensation des GES produits par les déplacements des organisateurs, participants et bénévoles, etc. Tout a été pensé!
Ainsi, l’événement a reçu la classification de niveau 3 de la norme en gestion responsable d’événement (BNQ 9700-253). La journée s’est terminée par une pesée des déchets ultimes avec un résultat de 3,6 g par personne. L’objectif étant initialement de 9 g par personne, on peut dire que l’objectif a été largement atteint! L’AMEUS a décidément de quoi être fière du bilan de ce colloque, au cours duquel quelque 200 personnes ont eu la chance de s’informer, de réfléchir et de discuter de divers enjeux en lien avec la GMR au Québec. C’est un pas énorme sur la route du changement!
Finalement, le résultat de cette journée est très positif et représente une grande fierté pour l’AMEUS. Le discours de fermeture de Samuel Desnoyers, président de l’AMEUS, reflétait bien ce sentiment : «L’AMEUS est fière de l’organisation de son 26e colloque. C’est l’événement le plus exigeant en termes d’implication et de dévouement, et pour avoir vu les organisateurs travailler au courant des derniers mois, je n’ai que du respect pour cette équipe.»
Ce 26e colloque se termine donc sur une excellente note et c’est maintenant un rendez-vous pour une 27e édition l’année prochaine!