Soutenance de thèse « Staphylococcus Aureus et résistance aux antibiotiques : source et traitements innovants » - M. Guillaume Millette
- Date :
- Cet événement est passé.
- Type :
- Soutenance de thèse
- Lieu :
- D3-2034, Faculté des sciences ou TEAMS (Lien Teams)
Staphylococcus aureus est une bactérie à Gram positif, opportuniste, et qui peut infecter un large éventail d’hôtes, incluant bien entendu l’humain. Elle infecte notamment les voies respiratoires des patients atteints de la fibrose kystique (FK). Il peut adopter deux phénotypes, soit prototype et SCV (small-colony variant), mais leur rôle respectif dans l’infection n’est pas bien défini. J’ai donc caractérisé des isolats des deux phénotypes provenant de patients atteints de la FK pour leur génotype, production de biofilm, présence d’enzymes de résistance aux antibiotiques et leur susceptibilité à différents antibiotiques. J’ai aussi déterminé que plusieurs SCV et souches prototypes étaient des clones infectant les mêmes patients. Ainsi, en comparant des SCV et prototypes clonaux, j’ai démontré que les SCV étaient plus habiles à acquérir de la résistance aux antibiotiques, suggérant donc qu’ils jouent un rôle dans l’établissement d’infections persistantes et résistantes.
D’autre part, S. aureus est le pathogène prédominant causant des mammites bovines. Peu d’antibiotiques arrivent à le traiter, et ceux qui le peuvent sont maintenant réservés à l’usage exclusif chez l’humain. L’activité et la stabilité chimique de nouveaux antibiotiques de type pyrimidine précédemment étudiés au laboratoire ont donc été optimisées. J’ai ainsi démontré qu’ils étaient efficaces in vitro, en biofilm, et même dans un modèle murin d’infection intra-mammaire. Ils sont aussi tolérés chez la vache, et leur profil pharmacocinétique est approprié pour un usage thérapeutique dans les fermes laitières. De manière inattendue, le mode d’action des nouvelles pyrimidines différait de ce qui avait été jusqu’ici prédit, soit l’interruption de gènes essentiels à la synthèse de guanosine monophosphate en liant un riborégulateur. Le criblage d’une librairie de mutants par transposon de S. aureus a révélé un mutant pour le transport de la thiamine comme étant hypersensible à nos antibiotiques. Différents tests de complémentation de croissance ont démontré l’implication de cette vitamine dans le mode d’action de nos antibiotiques. Ces résultats représentent une avancée dans le développement d’antibiotiques dédiés à l’usage vétérinaire, afin de réduire l’utilisation d’antibiotiques à large spectre et cliniquement importants en production animale.
Voici les membres du jury qui participeront à la soutenance :
- Professeur François Malouin, directeur de recherche, Département de biologie, Université de Sherbrooke
- Professeure Françoise Van Bambeke, évaluatrice externe, Faculté de pharmacie et des sciences biomédicales, Université catholique de Louvain
- Professeure Pascale B. Beauregard, évaluatrice interne, Département de biologie, Université de Sherbrooke
- Professeur Sébastien Rodrigue, évaluateur interne, Département de biologie, Université de Sherbrooke
- Professeur Fabrice Jean Pierre, président-rapporteur, Département de biologie, Université de Sherbrooke