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Le cours qui a changé mon regard sur le monde

Éveiller la conscience citoyenne grâce à un projet de loi

Guillaume Bourbeau à l'Assemblée nationale, lors du point de presse entourant le dépôt du projet de loi contre l'obsolescence programmée, en avril 2019. (Photo prise avant l'entrée en vigueur des mesures de distanciation.)
Guillaume Bourbeau à l'Assemblée nationale, lors du point de presse entourant le dépôt du projet de loi contre l'obsolescence programmée, en avril 2019. (Photo prise avant l'entrée en vigueur des mesures de distanciation.)
Photo : Michel Caron - UdeS

Au printemps dernier, Guillaume Bourbeau voyait le projet de loi contre l’obsolescence programmée sur lequel ses collègues et lui ont travaillé d’arrache-pied dans le cadre de leur cours en droit être déposé à l’Assemblée nationale. Bien que la motion n’ait pas été acceptée et demeure toujours à l’étude, l’aventure s’est avérée hautement significative pour celui qui a vu à la fois se confirmer son penchant pour le droit… et son désintérêt pour la politique!

À l’origine, le mandat proposé par Jonathan Mayer, en charge du cours Interprétation juridique, ne devait pas se rendre à l’étape du projet de loi. Il s’agissait d’une démarche purement pédagogique, visant à ce que la classe adopte la posture de la législature devant la question concrète de l’obsolescence programmée.

Portés par la volonté d’amener plus loin cette problématique qui concerne tout le monde et d’avoir un impact réel, une dizaine d’étudiantes et d’étudiants, dont Guillaume, choisissent de s’engager à fond de train dans la rédaction d’un projet de loi.

Un cours dans l’action, un possible impact sur le Québec, c’est fascinant et motivant de voir qu’au-delà de la classe, l’idée pouvait rejoindre tout le monde, tous les consommateurs!

Guillaume Bourbeau

Apprendre autrement grâce à l’engagement d’un enseignant

Photo prise avant l'entrée en vigueur des mesures de distanciation, lors d'une présentation réunissant des membres de la classe politique, dans le cadre du cours DRT213.
Photo prise avant l'entrée en vigueur des mesures de distanciation, lors d'une présentation réunissant des membres de la classe politique, dans le cadre du cours DRT213.
Photo : Michel Caron - UdeS

Appuyé par son chargé de cours, le groupe élabore en outre une pétition qui demande au gouvernement de s’attaquer à l’obsolescence programmée, laquelle sera signée par plus de 45 000 personnes.

Guillaume souligne le soutien indéfectible et engagé de Jonathan Mayer tout au long de la démarche :

C’était un projet ambitieux d’apporter ça à l’Assemblée nationale, pour le bénéfice des étudiants et de l’UdeS! Il s’est donné à fond dans le projet avec nous.

S’il reconnaît que tout ce travail a nécessité un degré d’investissement considérable, Guillaume retient que le jeu en valait la chandelle, tant l’expérience fut enrichissante à tous points de vue :

Il y a plein de problèmes dans la société qui pourraient profiter de cette approche pédagogique en contexte réel!

Suivre les traces de son grand-père

La dimension politique que permettait d’aborder le cours est l’un des aspects que Guillaume a particulièrement apprécié. Pas surprenant lorsque l’on sait que son grand-père n’était nul autre que Robert Burns, député et ministre au Parti québécois, dans le gouvernement de René Lévesque. Permettre aux citoyennes et citoyens de pouvoir déposer des projets de lois faisait notamment partie des orientations souhaitées par M. Burns à l’époque, selon ce qu’a découvert son petit-fils au moment de mener à bien le projet avec ses collègues. La pomme n’est ainsi pas tombée loin de l’arbre.

Il faut dire que l’étudiant en droit fait montre d’aptitudes communicationnelles avérées et s’exprime avec éloquence. Il s’est d’ailleurs porté volontaire pour assurer la représentation médiatique du projet, en participant à de nombreuses émissions de radio.

Il a aussi participé à la période de questions à l’Assemblée nationale, aux côtés des ministres chargés de présenter le projet. Néanmoins, l’expérience lui a confirmé qu’il ne souhaitait pas œuvrer en politique.

Tout le monde veut que j’aille en politique dans mon entourage, mais la game parlementaire, la politique, ça ne m’intéresse pas, avoue Guillaume. J’aime le droit, j’aime ce que je fais!

En terminant, même si le projet de loi n’a pas été adopté, l’étudiant est fier de l’impact que la motion a eu sur le plan de la conscience citoyenne. « Plus on en parle, plus l’idée va cheminer, et un jour, ça va marcher! », lance-t-il avec conviction, rappelant que de nombreux pays scandinaves jouissent présentement de meilleures protections pour les consommatrices et consommateurs, notamment en matière de droit à la réparation.

À propos de la série Le cours qui a changé mon regard sur le monde 
Cet article constitue le troisième d'une série destinée à mettre en valeur l'enseignement innovant et l'apprentissage pratique à l'UdeS. Reconnue pour l’originalité de ses programmes, l’institution s’engage avec ses communautés pour former des personnes citoyennes responsables qui changent le monde. Comment cette vision prend-elle racine concrètement dans les cours et activités pédagogiques qui sont particulièrement significatifs pour les étudiantes et étudiants et le personnel enseignant ou autre qui les entoure? C’est ce que décrypteront les productions diffusées dans le cadre de cette série.

Vous avez aussi suivi un cours qui a changé votre regard sur le monde? Faites-nous part de votre histoire, et elle pourrait peut-être faire partie de la série!


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