Selon une étude dirigée par le professeur-chercheur François Lamontagne
La COVID-19 traitable à l’aide de corticostéroïdes
Un expert de l’Université de Sherbrooke, le professeur-chercheur François Lamontagne, a présidé aux plus récentes recommandations émises par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommande le recours aux corticostéroïdes dans le traitement des formes graves de la COVID-19.
Devant l’urgence de trouver un traitement efficace pour soigner les personnes atteintes de COVID-19, l’OMS a réuni une équipe de spécialistes à l'été 2020 afin d'analyser les résultats de différentes études ayant mesuré les effets des corticostéroïdes, une classe de médicaments peu coûteuse et facile d’accès par la plupart des systèmes de santé à travers le monde.
Pour diriger l’équipe composée d’une trentaine de spécialistes provenant des quatre coins du monde, l’OMS a fait appel à un expert de chez nous, François Lamontagne, intensiviste-interniste au CIUSSS de l’Estrie – CHUS et professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS.
Réduit les risques de décès et le recours au respirateur
Au total, 8 essais cliniques randomisés ont été réalisés, pour lesquels on a recruté 7184 participantes et participants.
Les résultats de la méta-analyse de ces études démontrent que les corticostéroïdes réduisent de 20 % les risques de décès chez les personnes atteintes d’une forme sévère de la COVID-19. Ce médicament aurait un effet bénéfique sur l’inflammation potentiellement mortelle qui sévit au cours du stade avancé de la maladie.
L’étude révèle aussi que les corticostéroïdes diminueraient le besoin de ventilation mécanique invasive, et donc les séquelles physiques pouvant en découler. En revanche, elle montre que les effets de cette médication sont incertains chez les personnes développant la forme bénigne de la COVID-19.
« C’était une entreprise énorme, mais vraiment importante, et le résultat dépasse nos attentes, partage le professeur Lamontagne. C'est la première recommandation de l'OMS qui n’est pas qualifiée “d'intérimaire”. C’est aussi la première fois que l'OMS confie ce genre de responsabilité à des experts externes. Normalement, ça prend beaucoup plus de temps pour faire ce qu'on a fait en un été, mais la situation l'exigeait. Cette réalisation marque une nouvelle culture de collaboration internationale qui fait beaucoup de bien par les temps qui courent. »
Au 1er septembre, plus de 25 millions de personnes dans le monde avaient reçu un diagnostic de COVID-19, selon l’OMS. À cette date, la pandémie avait causé 848 255 décès. Le nombre de cas est en constante augmentation, tant dans les pays à revenu élevé que dans ceux en développement.