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Dix chaires de recherche du Canada à l’Université de Sherbrooke

Un investissement de 10,4 M$ dans la recherche

Jean-Paul Praud, professeur au Département de pédiatrie.
Jean-Paul Praud, professeur au Département de pédiatrie.
Photo : Robert Dumont

L’Université de Sherbrooke entreprend de nouvelles recherches en génie, en sciences ainsi qu’en médecine et sciences de la santé dans le cadre de l’attribution du Programme des chaires de recherche du Canada annoncée le 26 mars. Une somme record de 10,4 M$ permettra à 10 professeurs de déployer de vastes projets et de continuer leurs travaux, tant sur le plan de la recherche appliquée que de la recherche fondamentale. Trois nouvelles chaires voient le jour sous la direction des professeurs Jean-Paul Praud, Raymund Wellinger et Brahim Benmokrane. De plus, le programme renouvelle les mandats de sept chaires de recherche.

Pour que respire le nouveau-né

Au Canada, 85 nourrissons meurent chaque année du syndrome de la mort subite. Presque tous les prématurés nés avant 28 semaines subissent des apnées qui peuvent leur laisser des séquelles neurologiques. Enfin, 1 à 2 % des nourrissons vivent des malaises respiratoires graves. Ces pathologies de la respiration néonatale demeurent largement incomprises. Pour Jean-Paul Praud, du Département de pédiatrie, le contrôle respiratoire du nouveau-né et du nourrisson est un sujet d’intérêt constant. Le pédiatre spécialisé en pneumologie étudiera l’implication du larynx dans les anomalies respiratoires du nouveau-né et l’origine de l’inflammation du cerveau observée dans le syndrome de la mort subite.

Les télomère : le talon d’Achille du cancer?

Raymund Wellinger, professeur au Département de microbiologie et d'infectiologie.
Raymund Wellinger, professeur au Département de microbiologie et d'infectiologie.
Photo : archives

La stabilité des chromosomes du génome joue un rôle primordial dans la prévention du cancer et du vieillissement. Raymund Wellinger, du Département de microbiologie et d’infectiologie, soulève des questions fondamentales concernant la biologie des télomères, ces structures d’ADN situées à l’extrémité des chromosomes. Ses recherches approfondiront les connaissances des mécanismes moléculaires et enzymatiques afin d’élaborer de nouveaux composés pour un possible traitement du cancer.

Prolonger la durée de vie des ponts et des routes

Brahim Benmokrane, professeur au Département de génie civil.
Brahim Benmokrane, professeur au Département de génie civil.

Les infrastructures en béton du Canada sont dans un état de dégradation avancé. Ponts, stationnements étagés et autoroutes nécessitent des réparations dont les coûts sont estimés à des centaines de milliards de dollars. Pour réhabiliter ou construire des infrastructures durables, Brahim Benmokrane s’intéresse aux renforcements et aux structures hybrides en matériaux composites de polymère renforcé de fibre. Légers, résistants et non corrosifs, ces matériaux novateurs offrent des perspectives avantageuses que le professeur du Département de génie civil entend bien exploiter. Il veut développer une nouvelle génération de produits et structures de polymère renforcé de fibre et accroître leur utilisation dans les ouvrages de génie civil.

Quatre chaires renouvelées en génie

Plusieurs recherches prometteuses se poursuivront à la Faculté de génie, notamment en reconstruction du squelette. Le titulaire Gamal Baroud, qui travaille à stabiliser les os affaiblis, a développé un ciment médical pour le renforcement du squelette atteint d’ostéoporose. Cette maladie dégénérative, qui touche près d’un Canadien sur quatre âgé de 60 ans et plus, provoque bien souvent des fractures. Les connaissances du professeur Baroud en génie mécanique ouvrent la voie à de nouvelles technologies en vue de soigner efficacement les os fragilisés.

Patrick Paultre connaît bien les séismes et ses impacts. Ce professeur de génie civil s’y intéresse de près dans le cadre de sa chaire en génie parasismique et en dynamique des structures. Il étudie le comportement des structures soumises à des vibrations importantes causées par la circulation, le vent et les tremblements de terre. Récemment, il s’est déplacé plusieurs fois en Haïti pour s’investir dans les efforts de reconstruction.

Luc Fréchette veut développer des centrales électriques de la taille d’un dix sou. Pour y parvenir, il doit mettre au point des systèmes microélectromécaniques pour la conversion d’énergie. Ces nouvelles sources d’énergie permettront d’élargir les fonctions et d’accroître l’autonomie des appareils électroniques portatifs comme les ordinateurs et les téléphones cellulaires. Elles permettront également de créer des robots pour le sauvetage et la surveillance environnementale ainsi que de produire suffisamment d’énergie pour permettre à de nombreux appareils biomédicaux portatifs de fonctionner.

Nathalie Faucheux cherche à comprendre comment les cellules et les matériaux du corps humain communiquent entre eux. Elle est l’une des rares chercheurs au monde à tenter d’élucider comment les signaux biochimiques, induits par le contact avec le biomatériau, activent la capacité d’une cellule à survivre, à se multiplier et à fonctionner. En perçant ce mystère, elle développera de nouveaux substituts osseux et des systèmes de culture tissulaire favorisant la régénération des os et des cartilages. Une grande progression dans la lutte contre les maladies ostéo-articulaires.

Des maladies coûteuses en dollars… et en vies humaines

Au Canada, les maladies gastro-intestinales représentent la deuxième cause d’hospitalisation et la quatrième cause d’incapacité temporaire. Leur coût direct est évalué à 100 milliards de dollars par année. Jean-François Beaulieu s’intéresse aux mécanismes qui contrôlent le renouvellement des cellules de la paroi intestinale. Ces mécanismes sont extrêmement complexes et mal connus. Ils contribuent au développement de nombreuses maladies d’origine intestinale comme les cancers colorectaux, les maladies inflammatoires intestinales et les ulcères. Déjà, les travaux de Jean-François Beaulieu au Département d’anatomie et biologie cellulaire ont considérablement fait progresser les connaissances du fonctionnement des cellules intestinales.

Martin Lepage veut y voir plus clair dans la détection des tumeurs. Le chercheur tente d’améliorer la capacité de l’imagerie par résonance magnétique à détecter des tumeurs cancéreuses et à mieux suivre leur croissance et leur réponse au traitement. Dans le cadre de sa chaire au Département de médecine nucléaire et radiobiologie, Martin Lepage travaille au développement de nouveaux agents de contraste «intelligents», lesquels sont utilisés en IRM pour obtenir une information plus précise sur les tumeurs.

En sciences : les matériaux du futur

Les matériaux quantiques renferment des propriétés fortement influencées par la nature microscopique de la matière. À l’opposé des matériaux conventionnels comme les métaux, les semiconducteurs et les isolants, les matériaux quantiques ont des comportements qui sortent de l’ordinaire à très basses températures. Découvrir ces comportements et les comprendre, voilà ce qui intéresse Louis Taillefer, de la Faculté des sciences. Pour y parvenir, il met à l’épreuve les théories existantes de façon rigoureuse et révolutionnaire. Ce physicien refroidit ces matériaux dits quantiques à des températures frisant le zéro absolu et il mesure leurs différentes propriétés de transport.