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Bourse d’études supérieures du Canada Vanier

Recolorer les falaises d’Hawaï

Hughes La Vigne avec le drone échantillonneur.
Hughes La Vigne avec le drone échantillonneur.
Photo : John Bass

La Faculté de génie accueille une fois de plus un boursier Vanier en ses murs! Une bourse qui offre 50 000 $ par année pendant trois ans à un doctorant est digne de mention et témoigne de la vitalité de ses étudiantes et étudiants aux études supérieures. C’est Hughes La Vigne, doctorant en génie électrique au laboratoire de Createk, qui pourra ajouter cette prestigieuse reconnaissance dans la liste déjà nombreuse de ses mentions honorifiques.

Cette bourse d’une valeur totale de 150 000 $ vise à garder au pays les meilleurs doctorants, ceux à qui l’on peut facilement associer à la fois l’excellence universitaire, le potentiel de recherche et les compétences en leadership. Et d’avoir pu garder Hughes pour ses études doctorales est une réelle richesse pour l’UdeS. Après une Bourse Péladeau en 2019 (avec DeLeaves), le Prix Recherche du concours Createk en 2018 (avec DeLeaves), le prix Démarrage du concours entrepreneurial Génies en affaires en 2018 (avec DeLeaves) et une bourse prestigieuse du National Geographic (aussi avec DeLeaves!), voilà que s’ajoute la « Vanier », comme on dit dans les corridors.

Des drones en relation avec leur environnement

Photo : Julie Grégoire-Montpetit

Actuellement en première année de doctorat, Hughes travaille sur un projet qui consiste à récolter des échantillons floraux sur les parois verticales de falaises à l’aide d’un drone. On retrouve une flore unique à flanc de falaise qui a très peu été étudiée jusqu’à maintenant à cause, vous l’avez deviné, des difficultés pour atteindre ces endroits plutôt inhospitaliers. Cependant, les recherches des dernières années dans le domaine dronautique favorisent l'émergence de drones capables d'interagir avec leur environnement.

Plusieurs biologistes ont démontré un intérêt pour l’adaptation de drones afin de pouvoir effectuer de l’échantillonnage de plantes sur des falaises. Actuellement, c’est en faisant du rappel ou avec des hélicoptères qu’ils essaient d’atteindre certaines plantes dans des endroits quasi inaccessibles. En plus d’être dangereux, certains endroits ne pourront jamais être atteints avec ces méthodes. Le drone que l’on veut développer devra être capable de prendre, de saisir délicatement. En plus, il a plusieurs avantages par rapport aux techniques actuelles, par exemple au niveau de la sécurité, des coûts et de l’efficacité, illustre Hughes.

Et pourquoi vouloir aller chercher des échantillons de plantes dans ces endroits si sauvages, si naturels, si reclus ? « C’est une bonne question, d’ajouter le récipiendaire. Le projet s’effectue en partenariat avec le National Tropical Botanical Garden, qui a redécouvert des espèces de plantes considérées disparues sur les falaises d’Hawaï. Le prototype sur lequel on travaille permettra de récolter des fleurs ou des fruits d’environ 240 espèces dont on recense moins de 50 individus sur les falaises d'Hawaï. Les échantillons récoltés seront ensuite utilisés pour effectuer de l’ensemencement ou du bouturage dans les installations de notre partenaire. L’idée, c’est de faciliter leur repopulation. Parfois, ce sont des éboulements qui ont amené la disparition de ces espèces. »

Stabiliser avant de cueillir!

Photo : Julie Grégoire-Montpetit

La difficulté du projet réside dans la stabilisation du drone avant même de penser à cueillir quelque chose.

Cartographier des falaises est difficile, car on n’a plus de données GPS pour guider notre stabilisation à moins de 10 mètres de la paroi, alors que l’opération requiert une précision de l’ordre du centimètre. C’est là le cœur du projet; il va falloir trouver des idées pour arriver à combler ce manque de données, sourit Hughes, sans vouloir aller trop loin dans ses idées. Ce que je peux dire, c’est que l’on aura probablement besoin d’une forme d’assistance pour l’utilisateur pour que l’opération de cueillette soit réalisable.

Ces éléments qui font une différence

Questionné à savoir ce que représente pour lui cette bourse et ce qui l’allume le plus dans son projet, Hughes est affirmatif :

Recevoir cette bourse me permet de me concentrer sur ma recherche. Mon directeur, Alexis Lussier-Desbiens, est passionné, et je peux alors moi aussi dédier toute ma passion au projet, à 100% ! Le fait de travailler avec des ingénieurs de plusieurs disciplines dans l’équipe - mécanique, informatique, électrique - fait aussi toute la différence. On peut se mettre en mode de conception intégrée rapidement. Il y a une salle au 3IT qui nous permet de tester les drones en vol, et on envisage même de peupler ces murs-là de petites fleurs!

Importance des concours entrepreneuriaux

Hughes l’a mentionné à plusieurs reprises dans la conversation, le concours entrepreneurial Createk a tenu une grande importance dans son cheminement. En fait, il a fait toute la différence : sans aucune expérience entrepreneuriale, il est reparti avec le Prix Recherche du concours en 2018 avec Guillaume Charron, son coéquipier de DeLeaves. Cette aventure a d’ailleurs joué un grand rôle dans son choix de poursuivre au doctorat en génie électrique. « Le génie électrique, c’est génial pour ça. On peut travailler dans plein de secteurs, on développe des outils pour les scientifiques et on transforme tout ça en applications réelles et utiles. C’est super gratifiant. »

En plus, le prototype en développement pourra non seulement favoriser la préservation de la biodiversité, mais pourra aussi éventuellement offrir aux scientifiques l’opportunité d’aller plus loin dans le développement de projets de recherche autrefois inimaginables.


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