Aller au contenu

Tournée des facultés – Entrevue avec la doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines

Lynda Bellalite : consolider et viser le bien commun de la Faculté

La doyenne de Faculté des lettres et sciences humaines, Lynda Bellalite.
La doyenne de Faculté des lettres et sciences humaines, Lynda Bellalite.
Photo : Michel Caron

Au cours de son premier mandat qui s'est terminé l'an dernier, la doyenne Lynda Bellalite n'a pas chômé en dirigeant les destinées de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH). Sur l'ensemble des facultés de l'UdeS, la FLSH est celle qui compte le plus d'étudiants de 1er et de 3e cycle, et les admissions au 2e cycle sont en forte hausse, grâce au déploiement de nombreux nouveaux programmes. En juin, le Département de philosophie et d'éthique appliquée est revenu dans le giron de la Faculté, devenant son huitième département. La doyenne Bellalite entreprend donc son second mandat sous le signe de la consolidation des activités et des ressources disponibles. Une grande opération d'optimisation des locaux est en branle afin de loger davantage de chercheurs et mieux réunir les équipes départementales de spécialités très diverses. La doyenne prône aussi un virage technologique et international pour la FLSH.

Fort développement

Dressant un bref bilan des dernières années, Lynda Bellalite souligne que les principales réalisations ont été le développement de nouveaux programmes de 2e et 3e cycles. Des 25 programmes récemment mis en place, 24 l'ont été aux cycles supérieurs, et plusieurs sont déployés au Campus de Longueuil. La doyenne cite notamment les programmes de 2e cycle de chant choral, le microprogramme en leadership public, le diplôme d'édition et librairie, le programme en communication appliquée ainsi que le doctorat en psychologie, soit le cheminement en enfance et adolescence.

«Nous avons beaucoup développé les programmes à caractère professionnel, et nous voyons les fruits de ces efforts cette année, dit Lynda Bellalite. Nous connaissons une augmentation de 50 % des effectifs étudiants aux programmes de 2e cycle à temps partiel. Les maîtrises de type recherche sont également en légère hausse, et au 1er cycle, la réputation de qualité de nos programmes de se dément pas avec une augmentation de 10 % de nos admissions.» À la rentrée d'automne, la FLSH comptait 900 nouveaux étudiants inscrits au 1er cycle.

Le fort développement de la FLSH se manifeste également dans les activités de recherche. Plusieurs unités de recherche se renouvellent et l'arrivée de nouveaux effectifs contribue à cet essor. «Plusieurs professeurs récemment embauchés reçoivent des subventions pour jeunes chercheurs, explique la doyenne. Si on additionne la somme des contrats de recherche et les montants accordés par les organismes subventionnaires à la Faculté, nous sommes au 1er rang pour la recherche parmi les facultés du domaine des sciences humaines à l'UdeS.» Toutefois, après des années de croissance, l'heure est à la consolidation.

«La grande vadrouille»

Ces efforts de consolidation passent notamment par une optimisation des locaux disponibles à la FLSH. Une vaste opération, que la doyenne surnomme «la grande vadrouille», a cours actuellement pour loger davantage de professeurs et d'assistants de recherche. «Pendant longtemps, les espaces étaient attribués aléatoirement selon l'arrivée des nouveaux professeurs et les locaux vacants. Cela nous a menés à une situation où plusieurs départements sont éclatés et où la dimension des locaux est très variable.»

Ainsi, le grand déménagement qui s'opère actuellement implique une centaine de personnes. Les objectifs de l'opération sont d'uniformiser la taille des bureaux, de libérer des espaces un peu partout dans la Faculté et de récupérer des salles de classe. Ultimement, cela permettra de reloger des départements entiers dans des espaces contigus. Par exemple, la FLSH a procédé au réaménagement du second étage de l'aile A3. Cela a permis d'ajouter près de 25 bureaux supplémentaires, en plus de rassembler en un lieu unique l'ensemble du personnel du Département des lettres et communications. La doyenne prévoit que l'optimisation des locaux sera terminée l'été prochain, avec l'intégration du Département de philosophie dans les locaux de la FLSH.

La doyenne Bellalite ne cache pas qu'elle a dû composer avec des réticences au début de ce vaste chantier, mais elle se dit satisfaite de la collaboration de la communauté facultaire. «Les efforts que nous avons menés ces dernières années ont toujours visé à privilégier l'esprit collectif plutôt que les intérêts individuels. Je sens que les départements ont bien compris que cette démarche se faisait pour le bien de l'ensemble.»

Innovations pédagogiques

La doyenne est formelle concernant le déploiement de nouveaux programmes. «Suffit le développement, l'heure est à la consolidation de nos programmes actuels», dit-elle. Elle ajoute cependant qu'elle compte profiter des années à venir pour mettre en place de nouvelles approches pédagogiques.

«À cet égard, nous avons raté quelques opportunités ces dernières années, faute de personnel, d'espace et de temps pour élaborer des projets, explique-t-elle. Nous voulons embaucher une personne-ressource spécialisée dans les nouvelles approches pédagogiques et nous souhaitons évaluer des approches hybrides qui combineraient la formation en ligne et en présentiel. Nous constatons que le taux de persévérance des programmes de formation à distance pose problème. Une approche combinée pourrait faire partie de la solution.»

Côté technologie, Lynda Bellalite jongle aussi avec des idées novatrices pour tirer profit des réseaux sans fil à la FLSH. «Nous n'en sommes qu'au stade de la réflexion, mais nous aimerions munir la Faculté d'une plateforme informatique qui rendrait les salles dédiées à l'informatique moins nécessaires. L'objectif serait d'être en mesure de fournir un accès sans fil à des logiciels très avancés ou qui utilisent des ressources matérielles importantes.» En corollaire d'une telle idée, la doyenne aimerait également évaluer différentes options pour que chacun des étudiants dispose d'un ordinateur portable durant sa formation.

Virage international

Renforcer l'ouverture internationale : voilà une autre priorité du second mandat de Lynda Bellalite. Cette orientation se décline de bien des façons. D'une part, la doyenne y voit un intérêt social, à l'aube du déclin démographique qui guette le Québec, ainsi que pour compenser les effets néfastes liés au décrochage scolaire. «Il faut dès maintenant favoriser l'immigration et attirer des cerveaux qui pourront contribuer aux besoins de la société, dit-elle. Sinon cette société risque de régresser à l'échelle internationale. C'est pourquoi il m'apparaît primordial d'ouvrir davantage nos portes aux effectifs qui ne proviennent pas du Québec.»

D'autre part, la FLSH doit faire davantage pour créer des maillages avec des institutions étrangères, que ce soit par des programmes conjoints, ou en adaptant des cursus favorisant la mobilité étudiante. «Nous avons réalisé quelques initiatives, notamment dans le domaine du géodéveloppement durable avec Montpellier. Mais il faut faire plus. Aujourd'hui, les étudiantes et étudiants comptent sur la possibilité d'avoir une expérience internationale. Il faudra donc créer de nouveaux partenariats ou offrir plus de souplesse dans certains programmes», explique la doyenne.

Comme quoi, même à l'enseigne de la consolidation, de vastes chantiers attendent l'équipe de direction de la Faculté des lettres et sciences humaines en 2010.