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10 ans de délocalisation en médecine

Un programme, trois sites

En 2006, le programme de formation délocalisée est lancé à Saguenay et à Moncton. Une riche collaboration depuis 10 ans déjà!
En 2006, le programme de formation délocalisée est lancé à Saguenay et à Moncton. Une riche collaboration depuis 10 ans déjà!
Photo : UdeS

Nous sommes le 28 août 2006 : 48 étudiantes et étudiants entament leurs études à l’Université de Sherbrooke pour devenir médecin. Leur parcours sera bien différent des 146 autres étudiants inscrits en médecine qui arpenteront chaque jour les corridors du Campus de la santé. Ils suivront plutôt leur programme de quatre ans à Saguenay et à Moncton, grâce une formation médicale prédoctorale entièrement délocalisée. Une grande nouveauté! C’est le début d’une longue histoire marquant une riche collaboration entre plusieurs partenaires… dans deux fuseaux horaires.

Retour sur 10 ans

Au début des années 2000, la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) augmentait ses admissions en médecine et poursuivait l’expansion de son réseau universitaire d’institutions de santé contribuant à la formation. Plusieurs actions étaient entreprises pour répondre à l’augmentation de la clientèle : l’objectif était d’accueillir plus du double d’étudiants (90 admissions en 1998 à plus de 200 en 2006 et depuis). L’idée d’un programme de formation délocalisé est alors mise de l’avant par le doyen Réjean Hébert, dès le début de son mandat (2004 à 2010).

Le programme délocalisé s'appuie sur un solide réseau, dont le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick.
Le programme délocalisé s'appuie sur un solide réseau, dont le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick.
Photo : UdeS

Malgré quelques difficultés, la Faculté avait réussi à implanter un solide réseau de formation en région, notamment grâce à sa collaboration fructueuse avec le Nouveau-Brunswick ainsi qu’avec la grande région saguenéenne. «Notre communauté et nos partenaires ont travaillé d’arrache-pied pour concrétiser la délocalisation de la formation médicale et les nouvelles façons de faire à Sherbrooke, précise le Pr Paul Grand’Maison, vice-doyen aux études médicales prédoctorales de 2002 à 2011. Ce double déploiement est le résultat d’un partenariat avec les acteurs du milieu, dont le Pr Aurel Schofield, doyen associé à Moncton de 2004 à 2014, et le Pr Mauril Gaudreault, doyen associé à Saguenay de 2004 à 2013, dans le but d’offrir une formation médicale et une prestation de soins de qualité centrés sur les besoins du patient et de la communauté.»

Le fruit d’efforts soutenus

Bien que le projet ait été accueilli avec enthousiasme, il a tout de même fallu que les équipes en place apprennent à gérer l’impressionnante croissance humaine et territoriale qu’engendrait un tel changement. Le défi était gigantesque, mais faisable. Les importantes modifications aux structures et aux processus auraient pu intimider les gens de Moncton, de Saguenay et de Sherbrooke : il fallait mettre en place rapidement les infrastructures d’enseignement, gérer le développement des effectifs professoraux, établir les ententes de partenariat et déterminer les mécanismes de gestion.

Rapidement, tous ont mis en commun leur expertise et leurs ressources : il était possible d’exporter la formation à Moncton et à Saguenay grâce à la méthode pédagogique innovante basée sur l’apprentissage par problèmes et en petits groupes. Les professeurs ont été recrutés et formés pour qu’ils appliquent la même méthode pédagogique qu’à Sherbrooke, avec la même qualité et les mêmes normes.

En 2010, on célébrait la diplomation de la première cohorte d'étudiants délocalisés. Ici, les finissants de Saguenay.
En 2010, on célébrait la diplomation de la première cohorte d'étudiants délocalisés. Ici, les finissants de Saguenay.
Photo : UdeS

Pas de doute, ce projet a eu une incidence considérable sur la culture de la FMSS. «C’était une période de croissance et de chambardements à Sherbrooke, se souvient la professeure Ève-Reine Gagné, alors responsable de la phase II du programme M.D. et maintenant vice-doyenne aux études prédoctorales depuis 2010. Nous étions dans une période de grands changements avec la réforme de l’externat, entre autres. Et ce projet arrivait : pas un site, mais deux sites qui s’ajoutaient à notre vaste réseau! C’était presque incroyable! Mais fidèles à notre culture, et en se serrant les coudes, nous y sommes parvenus. Nous avons réussi parce que nous avons accepté de partager et de nous ouvrir.»

Aujourd’hui, le plus grand défi est d’adapter la formation médicale aux réalités de la pratique médicale actuelle en tenant compte du déploiement. Comme les réalités socio-économiques et politiques sont différentes pour chaque site, il faut faire preuve de créativité et d’originalité pour assurer la pérennité du programme. Le tout dans un contexte où la croissance est plutôt faible et les budgets de plus en plus limités. «Les retombées m’impressionnent, souligne la professeure Gagné. Je n’aurais jamais soupçonné à quel point ce projet pourrait avoir d’impacts sur la formation, mais aussi sur les régions.»

Les retombées

Saguenay
• De 32 à 34 nouvelles admissions annuellement.
• 152 diplômés formés depuis 2006.
• 56 % des diplômés choisissent la médecine de famille.
• Sur les 48 diplômés ayant débuté leur pratique, 18 exercent actuellement au Saguenay-Lac St-Jean.
• 375 professeurs d’enseignement clinique.
• 26 professeurs réguliers.

Moncton
• De 24 à 27 nouvelles admissions annuellement.
• 132 diplômés formés depuis 2006.
• 52 % des diplômés choisissent la médecine de famille.
• Sur les 45 diplômés ayant débuté leur pratique, 39 exercent actuellement au Nouveau-Brunswick.
• 355 professeurs d’enseignement clinique.
• 8 professeurs réguliers.


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