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De Sherbrooke à Jinan : une collaboration au-delà des frontières

Le professeur Chang Shu Wang a accompagné le premier ministre Philippe Couillard lors d'une mission diplomatique en Chine, en octobre dernier.

Le professeur Chang Shu Wang a accompagné le premier ministre Philippe Couillard lors d'une mission diplomatique en Chine, en octobre dernier.


Photo : Patrick Lachance, MCE

«Bonjour Pr Wang, ici le cabinet du premier ministre du Québec. Accepteriez-vous d’accompagner M. Philippe Couillard pour une mission diplomatique en Chine? Vous partez dans trois jours.»

Voici un résumé de l’appel qu’a reçu le 23 octobre dernier le Pr Chang Shu Wang du Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la FMSS. Une invitation qu’il pouvait difficilement refuser, mais qui lui laissait peu de temps pour se préparer! Quelque 11 000 km plus tard, le voilà à Jinan, la capitale de la province du Shandong, en compagnie du premier ministre pour la visite diplomatique d’un hôpital.

Pr Wang est l’une des 140 personnes provenant du milieu des affaires, de la recherche, de l’enseignement et de la culture qui ont accompagné M. Couillard lors de ce voyage en Chine.

«Depuis 2011, le Département de médecine nucléaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) entretient un lien étroit avec l’hôpital universitaire Qilu, celui-là même que le premier ministre a visité, explique Pr Wang. Étant donné notre relation de confiance avec l’établissement, son cabinet m’a tout naturellement demandé de l’accompagner lors de sa visite.»

Durant cette mission diplomatique, le Pr Chang Shu Wang s'est joint au premier ministre Couillard pour une visite à l'hôpital universitaire Qilu. Ils ont notamment discuté de la coopération Québec-Shandong en radio-oncologie.
Durant cette mission diplomatique, le Pr Chang Shu Wang s'est joint au premier ministre Couillard pour une visite à l'hôpital universitaire Qilu. Ils ont notamment discuté de la coopération Québec-Shandong en radio-oncologie.

Photo : Patrick Lachance, MCE

Les contacts de Pr Wang avec les intervenants locaux ont permis à M. Couillard d’échanger avec la direction et les médecins de l’hôpital sur la coopération scientifique entre les radio-oncologues du Shandong et ceux du Québec. La direction de l’hôpital a pris bien soin de rappeler au premier ministre les effets bénéfiques de ce partenariat et l’a encouragé à assurer sa pérennité.

L'expertise d'ici au service de la médecine chinoise

«Actuellement, la radio-oncologie chinoise est beaucoup influencée par les Américains, précise Pr Wang. Un jour, je me suis dit que le Québec pourrait aussi contribuer à faire évoluer la pratique des médecins chinois.»

C’est ce qui l’a motivé à déposer une demande dans le cadre du groupe de travail Québec-Shandong mis sur pied par le gouvernement du Québec. Cette initiative visait à intensifier les relations entre les deux provinces sur plusieurs enjeux comme l’éducation, l’environnement, les sciences et la technologie.

Son projet a finalement été retenu et la collaboration entre le Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la FMSS et le Shandong a vu le jour. C’était il y a trois ans.

Depuis, des membres du Département (les Prs Chang Shu Wang, Benoit Paquette, Annie Ebacher et Myriam Bouchard) se sont rendus à l’hôpital Qilu à trois reprises pour tisser les premiers liens avec leurs homologues chinois. Des collaborateurs de l’Université Laval ont aussi participé à l’échange d’expertise avec les collègues du Shandong.

«Ils apprécient et respectent le haut niveau d’expertise de nos spécialistes, souligne Pr Wang. Nous leur avons fait des recommandations pour standardiser leurs protocoles de traitement des patients atteints de cancer, car ils étaient très peu organisés en ce sens. Nous avons aussi échangé sur la recherche, principalement en radio-oncologie et radiobiologie. Ils ont beaucoup appris des façons de faire que nous avons développées à la FMSS.»

Les bénéfices de ce partenariat sont aussi tangibles pour nos professeurs-chercheurs, notamment dans la réalisation d’éventuels protocoles de recherche.

«Pour certains cancers, il y a trop peu de cas au Canada pour mettre en branle un protocole de recherche, mentionne Pr Wang. C’est entre autres le cas du cancer de l’œsophage, pour lequel il y a beaucoup plus de cas en Chine. Il y a donc un potentiel d’unir nos forces pour faire progresser la recherche des deux côtés.»

Le Pr Wang espère éventuellement accueillir des étudiants-chercheurs chinois à la FMSS pour qu’ils côtoient de près nos spécialistes. De cette manière, ils ramèneront chez eux de nouvelles façons de faire et des connaissances à la fine pointe afin d’être plus efficaces dans le traitement du cancer.

«Pour nous, c’est une grande fierté de constater que l’expertise développée à la FMSS influence positivement la pratique médicale à l’autre bout de la planète», conclut Pr Wang.

Photo : Université de Sherbrooke

Chang Shu Wang est professeur adjoint au service de radio-oncologie du Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la FMSS.

Il est également radiooncologue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et chercheur associé de l’axe Cancer : biologie, pronostic et diagnostic au Centre de recherche du CHUS.

L’intérêt du Dr Wang en recherche oncologique concerne en particulier l’identification des facteurs pronostiques permettant de réaliser des modalités thérapeutiques les plus efficaces et les moins toxiques chez les patients souffrant de cancers digestif et ORL soumis à la radiothérapie et la chimiothérapie.