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Recherche interdisciplinaire et partenariale France-Québec

Changements climatiques : mieux écouter la science

La Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique : savoirs, technologies et gouvernance vise à rapprocher savoirs scientifiques et décisions politiques en matière de climat à l'international. 
La Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique : savoirs, technologies et gouvernance vise à rapprocher savoirs scientifiques et décisions politiques en matière de climat à l'international. 
Photo : Michel Caron - UdeS

À l’heure où la météo se dérègle en accéléré aux quatre coins du globe, l’humanité doit plus que jamais se serrer les coudes, sans laisser personne derrière. L’Université de Sherbrooke (UdeS) et l’Université Grenoble Alpes (UGA) s’unissent afin de créer la Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique, qui vise à rapprocher les savoirs scientifiques et les décisions politiques sur la scène internationale.

« On sent en ce moment un désabusement, un désengagement de la part des décideurs, surtout avec le momentum de la politique américaine qui percole jusque chez nous », affirme la professeure Annie Chaloux, cotitulaire de la nouvelle Chaire de recherche en diplomatie scientifique climatique : savoirs, technologies et gouvernance.

Plus que jamais, il est essentiel de renforcer la place des savoirs scientifiques dans la gouvernance internationale du climat. Toutefois, la complexité croissante des données climatiques représente un défi majeur pour leur intégration dans les processus décisionnels.

Accroître les leviers, briser les inégalités

Cette complexité crée une rupture du lien de compréhension entre la sphère politique, la population et le milieu scientifique. Elle creuse aussi un fossé entre les pays riches et les pays en développement, notamment en raison de l’émergence rapide des technologies (intelligence artificielle, plateformes de données climatiques, technologies quantiques) qui façonnent l’accès aux données.

Avec cette chaire, notre ambition est de démocratiser les savoirs scientifiques pour élargir les espaces d’action. Les solutions sont là : en renforçant notre littératie collective, nous pourrons transformer cette connaissance en levier de gouvernance et stimuler des changements à la hauteur des défis climatiques.

Annie Chaloux, cotitulaire de la chaire, Université de Sherbrooke

Annie Chaloux est professeure à l’Université de Sherbrooke, précisément à l’École de politique appliquée de la Faculté des lettres et sciences humaines et au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable. Elle est directrice du Climatoscope 360, un accélérateur des connaissances sur les changements climatiques.
Annie Chaloux est professeure à l’Université de Sherbrooke, précisément à l’École de politique appliquée de la Faculté des lettres et sciences humaines et au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable. Elle est directrice du Climatoscope 360, un accélérateur des connaissances sur les changements climatiques.
Photo : Michel Caron - UdeS

Pour créer ces leviers, Annie Chaloux travaille de concert avec la professeure Amélie Favreau, de l’Université Grenoble Alpes.

Bien que la science joue un rôle clé dans les décisions pour le climat, son influence reste contingente dans un contexte "multicrise" où la priorité climatique est contestée. Elle dépend autant des rapports de force entre acteurs étatiques et internationaux que de la manière dont les connaissances circulent et sont perçues dans l'espace public. Les récits médiatiques, la désinformation et la polarisation façonnent la confiance accordée à l'expertise scientifique. Avec cette chaire, nous pourrons comprendre les mécanismes qui font des technologies à la fois un atout et une menace pour son impact dans la qualité des décisions.  

Amélie Favreau, cotitulaire de la chaire, Université Grenoble Alpes

La professeure Amélie Favreau est professeure en droit privé à l’Université Grenoble Alpes ainsi que directrice de la Fédération de recherche innovation, connaissance et société et duprogramme IDEX TIQuA.
La professeure Amélie Favreau est professeure en droit privé à l’Université Grenoble Alpes ainsi que directrice de la Fédération de recherche innovation, connaissance et société et du
programme IDEX TIQuA.
Photo : Fournie

D’une pertinence sans équivoque, cette chaire reçoit un appui de 250 000 $ du Fonds de recherche du Québec (FRQ) dans le cadre de la création de sept chaires en diplomatie scientifique. Elle bénéficie également d’un financement de 250 000 $ de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA).

Réunir les expertises pour accélérer le pas

Accompagnées d’une équipe interdisciplinaire comptant une vingtaine de chercheuses et chercheurs, les deux cotitulaires tenteront de comprendre comment les savoirs scientifiques sont produits, légitimés et utilisés dans les négociations climatiques internationales.

En réunissant leurs expertises en sciences politiques et en droit, les deux chercheuses visent à promouvoir une diplomatie scientifique plus inclusive et efficace, capable d'intégrer une pluralité de savoirs et de favoriser un usage responsable des innovations technologiques dans les processus diplomatiques.

Une des particularités du programme est qu’il se positionne dans le créneau de la recherche en français :

Pour les pays francophones les plus vulnérables aux changements climatiques, l’intégration des connaissances scientifiques est d’autant plus complexe que tout se fait en anglais, explique la professeure Chaloux. Il y a tellement de choses à savoir, à comprendre, à maîtriser; nous avons ce souci de le faire dans la langue de Molière pour nous assurer qu’il y a une meilleure passation du savoir et une mobilisation dans ces communautés.

L’équipe de la chaire aspire à devenir un pôle de référence francophone en diplomatie scientifique climatique.

Solide partenariat France-Québec

L’annonce de cette chaire a eu lieu le 6 octobre dans le cadre des Entretiens Jacques Cartier 2025, tenus en Auvergne-Rhône-Alpes, en présence du professeur Jean-Pierre Perreault, recteur de l’Université de Sherbrooke, et de Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes.

L’UdeS prend une part active au rayonnement de la recherche en français, notamment à travers divers partenariats de recherche avec la France, dont une collaboration de longue date avec le Centre national de recherche scientifique (CNRS). Ces collaborations nous permettent de renforcer la mise en commun des ressources, des expertises et des infrastructures de recherche. Cette chaire est un autre bel exemple de coopération réussie entre le Québec et la France en recherche interdisciplinaire portant sur des enjeux sociaux de première importance.

Professeur Jean-Pierre Perreault, recteur de l’Université de Sherbrooke

Lors des Entretiens Jacques Cartier 2025, en Auvergne-Rhône-Alpes. De la gauche : Mathias Bernard, président, Université Clermont Auvergne; Nathalie Dompnier, présidente, Université Lyon; Jean-Pierre Perreault, recteur, Université de Sherbrooke; Catherine Staron, vice-présidente déléguée aux Lycées, à l’Enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. (Absent de la photo : Yassine Lakhnech, président, Université Grenoble-Alpes)
Lors des Entretiens Jacques Cartier 2025, en Auvergne-Rhône-Alpes. De la gauche : Mathias Bernard, président, Université Clermont Auvergne; Nathalie Dompnier, présidente, Université Lyon; Jean-Pierre Perreault, recteur, Université de Sherbrooke; Catherine Staron, vice-présidente déléguée aux Lycées, à l’Enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. (Absent de la photo : Yassine Lakhnech, président, Université Grenoble-Alpes)
Photo : Fournie

La chaire est financée pour une période de cinq ans. Son calendrier d’activités comprend entre autres de la vulgarisation de contenus en collaboration avec le Climatoscope 360 et Innovacs, à destination de publics variés (jeunes, diplomates, journalistes et organisations non gouvernementales).

À propos de la Chaire en diplomatie scientifique climatique
- Cotitulaires : Annie Chaloux (UdeS) et Amélie Favreau (UGA)
- Partenaires : OuranosClimatoscope 360Frontline AssociatesInnovacs, le Groupe d’étude et de recherche sur l’international et le Québec et COPTICOM
- Spécialités : (UdeS) gouvernance climatique, communication, droit, éthique, science politique, économie, gestion et philosophie; (UGA) IA, droit international, communication scientifique, technologies numériques, philosophie politique, climatologie
- Comité scientifique avec les personnalités extérieures : P. Criqui, P. Lemonde, A. Marchildon
- Équipe (entre autres) : Olivier Champagne Poirier, Marie-Luc Arpin, Marie-Eve Carignan
François Claveau, Hugo Séguin, Adib Bencherif, Géraud De Lassus St-Genies, Marie-Claude Desjardins, Charles-Etienne Daniel, Sofiane Baba, Hugo Loiseau, Stéphane Paquin, Claude Bruderlein, Thierry Ménissier, Sihem Amer-Yahia, Céline Cholez, Isabelle Ruin, Olivier Kraif, Jean-Marc Francony, Marie Thevenon, Karine Bannelier, François Viangalli, Lim-Thang Nguyen, Denis Trystram, Peter Sturm, Céline Verchères, Nicolas Lesca, Nicolas Kada et plusieurs autres.


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