Aller au contenu

Journée nationale des peuples autochtones

Des initiatives se déploient à l’UdeS pour mieux comprendre les réalités autochtones

Plusieurs initiatives ont cours à l'UdeS depuis quelques années pour valoriser les savoirs et perspectives autochtones.
Plusieurs initiatives ont cours à l'UdeS depuis quelques années pour valoriser les savoirs et perspectives autochtones.
Photo : Michel Caron - UdeS

Quelque cinq ans après la Commission de vérité et de réconciliation visant à reconnaître les expériences et les traumatismes liés aux pensionnats, la découverte des dépouilles des 215 enfants à Kamloops nous rappelle les préjudices que subissent encore aujourd’hui les peuples autochtones. Affirmant sa volonté de contribuer à la réconciliation et à la guérison, l’UdeS déploie depuis quelques années différentes initiatives conjointes avec des membres des Premiers Peuples, pour mieux comprendre et faire connaître leurs réalités et leur héritage culturel.

L’institution, qui a mis en place un comité institutionnel pour les peuples autochtones, en est d’ailleurs à peaufiner un plan d’actions visant à valoriser les savoirs et les cultures autochtones sur ses campus et au sein de ses missions d’enseignement. Elle souhaite notamment favoriser l’accès et l’inclusion des membres des Premiers Peuples à sa communauté universitaire.

La professeure Christine Hudon, coprésidente du comité institutionnel pour et avec les peuples autochtones, lors d'une activité d'accueil où le sociologue de l’art huron-wendat Guy Sioui Durand était invité.
La professeure Christine Hudon, coprésidente du comité institutionnel pour et avec les peuples autochtones, lors d'une activité d'accueil où le sociologue de l’art huron-wendat Guy Sioui Durand était invité.
Photo : Michel Caron - UdeS

Coprésidé par la professeure Christine Hudon, vice-rectrice aux études, et par madame Suzie O’Bomsawin, directrice du Bureau du Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GCNWA), le comité institutionnel se compose également de membres du corps professoral et du personnel administratif issus de différentes facultés ainsi que de personnes étudiantes membres des Premières Nations.

Une meilleure inclusion des étudiantes et étudiants autochtones ne peut qu’enrichir notre communauté universitaire, et c’est pourquoi nous souhaitons créer un milieu socialement et culturellement sécuritaire, qui comprend les réalités des peuples autochtones. Nous voulons favoriser leur mieux-être, assurer leur plein développement et contribuer à une société plus ouverte et plus juste.

Professeure Christine Hudon, vice-rectrice aux études

Le saviez-vous?
Le Campus principal de l’UdeS est situé sur le territoire ancestral non cédé de la nation W8banaki, le Ndakina. K'wlipaï8ba W8banakiak wdakiw8k (phonétique : kolépaïonba wonbanakiak odakéwonk)

Inclure les perspectives autochtones dans la formation à l’enseignement

L'inclusion des perspectives autochtones dans la formation à l’enseignement s'inscrit dans le nouveau référentiel de compétences en enseignement.
L'inclusion des perspectives autochtones dans la formation à l’enseignement s'inscrit dans le nouveau référentiel de compétences en enseignement.
Photo : Michel Caron - UdeS

Le comité M8wwa ᒪ ᒧ mamu figure parmi les différentes initiatives de sensibilisation et d’inclusion en cours à l’UdeS autour des réalités autochtones. Amorcé en 2019, ce projet réunissant le Grand Conseil de la Nation W8banaki (GCNWA), le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) et la Faculté d’éducation vise une meilleure inclusion des perspectives autochtones dans la formation à l’enseignement. Cette prise en compte fait d’ailleurs désormais partie du nouveau référentiel de compétences en enseignement, le gouvernement du Québec considérant le personnel enseignant comme un acteur incontournable de la réconciliation avec les peuples autochtones.

À l’hiver 2021, le comité M8wwa ᒪ ᒧ mamu lançait une série de six conférences publiques abordant diverses pistes pour penser et mettre en œuvre l'inclusion des savoirs et perspectives autochtones à la formation initiale des futures personnes enseignantes.

« Le manque de formation des personnes enseignantes sur les perspectives autochtones, une préoccupation qui ressort des récentes commissions d’enquête, est aussi souligné par le GCNWA et le CEPN », explique la doctorante et chargée de cours Patricia-Anne Blanchet, coordonnatrice du comité M8wwa ᒪ ᒧ mamu. Par ses travaux, le comité entend pérenniser une collaboration empreinte de confiance et de réciprocité avec le GCNWA autour de cet objectif commun de bonification de la formation à l’enseignement.

Documenter les langues et les cultures autochtones

La signalisation routière inclut la langue abénakise, sur le territoire d'Odanak, au centre-du-Québec.
La signalisation routière inclut la langue abénakise, sur le territoire d'Odanak, au centre-du-Québec.
Photo : Fournie

La sensibilisation aux langues et aux cultures autochtones constitue la pierre angulaire du projet Awikhiganisaskak, un mot abénakis qui désigne un espace où sont conservés des livres, comme une armoire ou une bibliothèque, par exemple. L’étude de la mise sur pied d’un centre de documentation sur les langues et cultures autochtones, qui serait une première dans une université québécoise, représente l’une des principales visées de ce projet.

Soutenu par le Pôle régional en enseignement supérieur de l’Estrie (PRESE), le projet Awikhiganisaskak compte des membres de plusieurs institutions de la région (UdeS, Université Bishop's, Collège Champlain, Cégep de Sherbrooke), ainsi que du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki et de l'Institution Kiuna, un centre d'études collégiales consacré à l'éducation des Autochtones du Québec.

Philippe Charland enseigne la langue abénakise dans le cadre d'un cours offert par le Centre de langues.
Philippe Charland enseigne la langue abénakise dans le cadre d'un cours offert par le Centre de langues.
Photo : Fournie

Le professeur René Lemieux et la professeure Patricia Godbout, du Département des arts, langues et littératures de la Faculté des lettres et sciences humaines, sont engagés dans ce projet, avec Philippe Charland, responsable du cours ABK101 - Langue et culture abénakises, offert au Centre de langues de l’UdeS depuis 2019.

Le professeur Lemieux dirige par ailleurs le Centre de recherche collaborative autochtone-Atalwijokadimek, un centre interdisciplinaire qui vise à développer et à diffuser, conjointement avec les communautés autochtones, la recherche sur les enjeux autochtones, à la fois à l’UdeS, et plus largement dans la région de l’Estrie. Basé à la Faculté des lettres et sciences humaines, le centre regroupe des chercheuses et chercheurs provenant en majorité de l’UdeS, mais également de l’Université Bishop’s et de l’Institution Kiuna.

Découvrir les lieux de mémoire autochtones

Une application Web a été développée au printemps 2021 pour faire connaître l’histoire autochtone et les lieux qui en sont témoins encore aujourd’hui. Ce projet, intitulé UIESH, est l'œuvre des étudiantes et étudiants en histoire et de leur professeur Tristan Landry, en collaboration avec le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GCNWA) et son Bureau du Ndakina.

Un atelier de cuisine autochtone s'est tenu dans le cadre d'un cours en histoire du professeur Tristan Landry.
Un atelier de cuisine autochtone s'est tenu dans le cadre d'un cours en histoire du professeur Tristan Landry.
Photo : Michel Caron - UdeS

« Avec UIESH, nous rendons visibles et accessibles en ligne des lieux qui témoignent de la présence des peuples autochtones sur le territoire », explique le professeur Tristan Landry. Ce dernier est aussi à l’origine, avec ses étudiantes et étudiants, de l’implantation d’un jardin ancestral sur le Campus principal, et de l’organisation de différentes activités de valorisation des savoirs autochtones, comme l’inauguration de la nouvelle section herboristerie du jardin et un atelier de cuisine autochtone.

La santé autochtone à la FMSS

La Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) reconnaît l’effet délétère de l’historique de colonisation et de discrimination sur les problématiques actuelles psychosociales et de santé des personnes et des communautés autochtones au Québec et au Canada.

Différentes actions sont menées par la FMSS, très engagée sur le plan de la santé autochtone.
Différentes actions sont menées par la FMSS, très engagée sur le plan de la santé autochtone.
Photo : Martin Blache - UdeS

Par des approches fondées sur la cocréation et la sécurité culturelle, tant en contexte clinique, en enseignement et en recherche, la FMSS s’engage à développer et à approfondir des relations de partenariat significatives avec les personnes et les communautés autochtones.

Présente dans plusieurs régions et sites facultaires au Québec et au Nouveau-Brunswick, la FMSS déploie sur le terrain différents projets pilotes avec les communautés autochtones avoisinantes. À titre d’exemple, la clinique Miro Matisiwin du Centre d’amitié autochtone du Saguenay (CAAS), en collaboration avec des médecins professeurs de la FMSS, offre des soins culturellement adaptés aux membres des Premières Nations en milieu urbain à Saguenay.

Depuis 2007, la FMSS participe au Programme des facultés de médecine pour les Premières Nations et les Inuits au Québec (PFMPNIQ), qui permet notamment l’admission d’un contingent annuel de 6 étudiants autochtones en médecine dans la province.

Les étudiantes et étudiants au doctorat en médecine ont aussi mis sur pied un comité de leur propre chef, le Groupe d’intérêt en santé autochtone de l’UdeS, pour sensibiliser la communauté étudiante facultaire aux différents enjeux de santé des Premières Nations et des Inuits, par l’entremise d’activités et de conférences.

Des initiatives porteuses en droit

La Faculté de droit organise régulièrement des activités visant à créer des ponts entre Autochtones et allochtones, comme la cérémonie d'accueil des étudiants autochtones, animée en 2018 par Me Pascale O'Bomsawin.
La Faculté de droit organise régulièrement des activités visant à créer des ponts entre Autochtones et allochtones, comme la cérémonie d'accueil des étudiants autochtones, animée en 2018 par Me Pascale O'Bomsawin.
Photo : Michel Caron - UdeS

En 2017, la Faculté de droit modifiait sa politique d’admission pour favoriser l’accès aux études pour les candidatures autochtones. Le comité étudiant Droit autochtone était fondé la même année, avec comme mandat de sensibiliser la communauté étudiante aux enjeux juridiques, historiques et sociaux autochtones.

Comptant sur l’appui d’un coordonnateur au recrutement et aux affaires autochtones, Jean-Simon Paradis Charlebois, la Faculté met en place chaque année bon nombre d’initiatives destinées à créer des ponts entre allochtones et Autochtones.

En 2021, des activités ont été ajoutées pour permettre à des étudiantes et étudiants d’offrir de l’information et des services juridiques directement sur le terrain, auprès de communautés autochtones. La Tente juridique, un projet du comité pro bono de la Faculté, a permis à un étudiant d’offrir des services auprès de la communauté d’Odanak. Par l’entremise de la Clé de vos droits, des conseils juridiques ont aussi pu être fournis aux membres du Regroupement des centres d'amitié autochtone du Québec (RCAAQ).

L’UdeS appuie par ailleurs les activités du Comité Kassiwi, un regroupement interfacultaire étudiant, qui vise à promouvoir et à sensibiliser les étudiantes et étudiants ainsi que le personnel de l'Université sur la diversité des cultures autochtones.

Forte de toutes ces initiatives visant une meilleure compréhension de l’ensemble des membres de la communauté universitaire autour des enjeux autochtones, l’UdeS peut en outre compter sur une importante subvention gouvernementale de près de 400 000 $ obtenue en février 2021, destinée à favoriser la réussite et l’inclusion des étudiantes et étudiants issus des Premiers Peuples.

Des bourses à l'intention des étudiantes et étudiants autochtones
L'UdeS propose plusieurs bourses à l'intention étudiantes et étudiants membres des Premiers Peuples. Des donatrices et donateurs de La Fondation de l'UdeS, qui ont à cœur leur bien-être et leur réussite, ont aussi créé des bourses sur mesure pour favoriser leur inclusion. 
Bourse du Juge Mark Philippe
Bourse de la Juge Julie Philippe 
Bourse Natacha Racicot et Daena Audet-Racicot
Bourse de persévérance pour personne autochtone
Bourse d'admission pour étudiante ou étudiant autochtone
Bourses pour la diversité 


Informations complémentaires