Distinction | Pour son ouvrage La prison parisienne au XVIIIe siècle. Formes et réformes
La professeure Sophie Abdela reçoit le prix Criminocorpus
La professeure Sophie Abdela reçoit le prix Criminocorpus - Jean-Claude Vimont pour son ouvrage La prison parisienne au XVIIIe siècle. Formes et réformes. Décerné par l’association Criminocorpus sur l’histoire de la justice, des crimes et des peines, ce prix récompense tous les deux ans une publication hypermédia sur l’histoire de la justice valorisée dans le cadre de la plateforme Criminocorpus (musée, revue). Ce prix est assorti d’un montant de 500 euros.
On sait peu de chose sur la prison d’Ancien Régime. Les historiens, fascinés par le pénitencier, l’ont largement négligée. Cet ouvrage de la professeure Sophie Abdela comble cette lacune en explorant le monde carcéral parisien du XVIIIe siècle, et particulièrement la geôle ordinaire.
La prison doit être abordée comme un objet urbain parfaitement intégré dans les dynamiques et les trajectoires quotidiennes de la capitale. Elle est considérée aussi comme un objet économique, à la fois service essentiel qu’il faut financer et occasion d’affaires pour ceux qui la fournissent en marchandises et denrées de toutes sortes. Finalement, la prison est un objet social : les détenus comme le personnel y tissent des liens – de collaboration ou de concurrence, voire d’opposition – qui contribuent à façonner la prison et à la réformer.
Cet ouvrage a également été sélectionné pour le salon du livre « La justice en ses livres », organisé par le ministère de la Justice de France et l’Association française pour l’histoire de la justice.
À propos de Sophie Abdela
Spécialiste de l’histoire carcérale française, ses recherches portent sur les prisons ordinaires de Paris au XVIIIe siècle. Elle s’intéresse plus particulièrement au caractère urbain de la geôle, à la perméabilité des établissements et aux formes de relations sociales qui s’y construisent. Ses travaux actuels visent à dresser une « écologie carcérale », à comprendre comment la prison pouvait s’insérer dans les dynamiques urbaines environnantes. Sophie Abdela est professeure au Département d'histoire de l'Université de Sherbrooke.