Aller au contenu

Écosse-Québec

Politiques sociales : dialogue progressiste entre deux nations

Le professeur Paul Morin s'intéresse aux politiques sociales de l'Écosse.
Le professeur Paul Morin s'intéresse aux politiques sociales de l'Écosse.

Photo : Michel Caron

Dans le domaine des services sociaux, l’Écosse est aux prises avec les mêmes difficultés que le Québec : une population vieillissante et un difficile financement des services publics. Pourtant, elle a été en mesure de trouver un équilibre entre l’essence même du travail des intervenants – aider les gens à mettre leurs difficultés derrière eux – et les impératifs de performance – intervenir auprès d’un nombre de personnes déterminé dans une année.

«En Écosse, ils ont conçu une approche qui permet de voir la différence qu’apportent les services sociaux dans la vie des personnes et des communautés. On s’attend à ce que les psychologues ou les travailleurs sociaux aident les gens, mais au Québec, on n’est pas encore capable de savoir à quel point ces intervenants font une différence dans leur vie. C’est quelque chose qu’on cherche à développer. Pour l’instant, on évalue seulement les interventions selon le nombre de personnes qu’un intervenant a vues dans l’année», explique le professeur Morin.

L’intérêt entre le Québec et l’Écosse est mutuel. Certes, les Écossais s’intéressent au Québec pour la question indépendantiste, mais ils estiment aussi pouvoir apprendre de notre expérience en santé et services sociaux. «L’Écosse s’intéresse entre autres au dynamisme du mouvement communautaire au Québec. Il y a certainement un dialogue intéressant qui peut se dérouler entre les deux nations en matière de politiques sociales», affirme Paul Morin.

Identité nationale et solidarité sociale

La solidarité sociale est profondément ancrée dans l’identité nationale écossaise. «La population vit très mal le virage conservateur depuis Margaret Thatcher dans les années 80, dit le professeur. En ce moment, le gouvernement conservateur libéral du Royaume-Uni met l’accent sur l’austérité financière.»

Si les Écossais votent «oui» le 18 septembre, cette décision pourrait bien les libérer des coupes imposées par le parlement britannique. «L’Écosse a moins de pouvoirs qu’une province canadienne, rappelle Paul Morin. Les Écossais sont sous-représentés dans une mer de monde qui n’a pas les mêmes valeurs qu’eux. L’indépendance est donc une façon pour eux de mettre plus en pratique leurs valeurs de solidarité sociale.»

Les Québécois pourraient-ils être attirés par l’indépendance pour les mêmes raisons? «Force est de constater que presque 10 ans du gouvernement conservateur n’ont pas contribué à la montée du souverainisme, contrairement à ce qui s’est passé en Écosse. Mais le Québec est un jeune peuple, on ne sait jamais ce qui peut arriver dans le futur…», croit Paul Morin.


Informations complémentaires