65e Congrès de l'Institut d'histoire de l'Amérique française
200 historiennes et historiens réunis à Sherbrooke
Le Département d’histoire de l’Université de Sherbrooke a été l’hôte du 65e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, du 18 au 20 octobre. Plus de 200 chercheuses et chercheurs en histoire, provenant de tout le Québec et d’ailleurs, se sont réunis à l'hôtel Grand Times pour partager leurs plus récents résultats de recherche en lien avec la thématique du congrès, L’individu face à l’histoire.
«La notion d’individu nous semblait être au cœur des enjeux contemporains lorsque nous avons amorcé l’organisation du congrès, explique le professeur Harold Bérubé, coorganisateur de l’événement. L’actualité nous a rapidement rattrapés sous la forme de mouvements collectifs comme le Printemps arabe et la grève étudiante québécoise. L’événement a donc été l’occasion d’explorer l’importance et la complexité des rapports entre figures individuelles et collectives.»
Regards croisés sur les mobilisations étudiantes
Le congrès a débuté par la tenue d’une table ronde de réflexion sur les mobilisations étudiantes de 1958 à 2012 au Québec. Nicole Neatby, de l'Université Saint Mary’s, Sean Mills, de l’Université de Toronto, et Martin Pâquet, de l’Université Laval, ainsi que l’ancien porte-parole de la CLASSE, Gabriel Nadeau-Dubois, ont participé à cette activité fort courue.
«La salle était pleine à craquer, relate la professeure Louise Bienvenue, animatrice de la table ronde. Bien sûr, la présence de M. Nadeau-Dubois y était pour quelque chose, mais on a senti un véritable besoin de revenir sur les événements du printemps dernier et de comprendre, à la lumière de la perspective historique, le sens de cette mobilisation et son impact. C’était éclairant de dresser des comparaisons avec les mobilisations de 1958 et de 1968. On a vu aussi comment, dans le cadre de la grève, le gouvernement et la partie étudiante ont mobilisé l’histoire à des fins politiques. Les références au rapport Parent et à la Révolution tranquille étaient aussi nombreuses.»
Trente ans d’histoire des femmes au Québec
Le congrès a été l’occasion de souligner le 30e anniversaire d’un ouvrage incontournable, L’histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles, rédigé par le collectif Clio, composé de Micheline Dumont, Michèle Jean, Marie Lavigne et Jennifer Stoddart. Le lancement officiel durant ce congrès de la Brève histoire des femmes au Québec, de Denyse Baillargeon, a complété ce segment important dédié à l’histoire des femmes.
Pour traiter de ce thème, on avait demandé à Dominique Deslandres, de l’Université de Montréal, et à Magda Fahrni, de l’UQAM, d’analyser ces ouvrages en compagnie des auteures Denyse Baillargeon, Micheline Dumont et Marie Lavigne. Cette table ronde, animée par le professeur Benoît Grenier, coorganisateur de l’événement, s’est avérée un temps fort de ce 65e congrès, y réunissant plus de 150 personnes. La période de questions qui a suivi a permis de constater l’actualité des enjeux en histoire des femmes.
Des sujets variés pour traiter de l’individu face à l’histoire
Les participantes et participants ont eu l’occasion, par le biais d'une vingtaine de séances et de tables rondes, de discuter d’une foule de sujets mettant en perspective différentes figures individuelles et collectives. Les sujets traités ont révélé diverses facettes d’un captivant portrait de l’individu face à l’histoire, allant du journalisme aux pratiques muséales en passant par la justice, la religion, l’immigration et le mouvement ouvrier.
«Il n’y a pas de doute que l’événement fut un succès, tant pour ce qui est du nombre de participants que de la qualité des communications présentées. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles prendront la forme d’articles dans la Revue d’histoire de l’Amérique française. L’importante participation des étudiants laisse également à penser que le congrès contribuera à la préparation d’une relève dynamique en histoire», conclut le professeur Bérubé.