Aller au contenu

Nouvelle création | Stéphane Martelly

Imaginaires souverains

Effondrements, Stéphane Martelly
Effondrements, Stéphane Martelly

Photo : Paul Litherland

La professeure Stéphane Martelly participe à l’exposition collective Imaginaires souverains, qui rassemble dans deux lieux, la Maison de la culture Janine-Sutto et la Galerie Hugues Charbonneau, les œuvres de quinze artistes québécois et canadiens originaires d’Haïti. Du 17 novembre 2022 au 15 janvier 2023.

Avec les œuvres de Oski Awoyo, Esther Calixte-Bea, Marie-Hélène Cauvin, Natacha Clitandre, Clovis-Alexandre Desvarieux, Stanley Février, Laurena Finéus, Frantz Patrick  Henry, Manuel Mathieu, Ésery Mondésir, Nou (Stéphane Martelly), Michaëlle Sergile,  Carl-Philippe Simonise, Pascal Smarth et Gelsy Verna.

Commissaire : Dominique Fontaine

La professeure Stéphane Martelly, artiste et spécialiste de la littérature haïtienne.
La professeure Stéphane Martelly, artiste et spécialiste de la littérature haïtienne.

Photo : Fournie

Bien que la présence de la population haïtienne au Québec et au Canada remonte aux années 1950, nous n’avons pas de statistiques sur l’activité des artistes en arts visuels originaires d’Haïti au sein des institutions muséales ou de diffusion. Bien entendu, des organismes communautaires ou parallèles, depuis les années 1970, ont tenu des événements culturels et artistiques ayant eu pour objet les arts visuels; Imaginaires souverains n’est donc pas la première, et ne sera certainement  pas la dernière exposition regroupant des artistes visuels d’origine haïtienne.

Nous assistons en effet, depuis les trois dernières années, à un phénomène nouveau : des institutions établies – musées, galeries, grandes collections privées – qui ont longtemps défini ce qui est officiel et célébré par l’establishment culturel, exposent et collectionnent les œuvres des artistes dits issus de la diversité culturelle. Cette exposition, nous la voulons toutefois différente, par ce regard renouvelé qu’elle jette sur l’effervescence de la créativité des artistes qui ont une origine haïtienne.

On observe chez les artistes que réunit cette exposition une imagination qui résiste,  déstabilise et transforme le statut du milieu de l’art en lui insufflant une énergie audacieuse.  On voit se définir une pratique vivante, riche et éclatée, reflétant le dynamisme de la  créativité et l’évolution marquante de l’art contemporain ici, à Montréal, et ailleurs au  Canada. C’est là une marque de souveraineté artistique – soit, par l’artiste, la libre définition  et l’articulation de son expression, quelle que soit l’intensité des contraintes extérieures.

À l’instar des écrivains québécois d’origine haïtienne, le travail de cette nouvelle génération d’artistes visuels, qui ont été élevés ou qui sont nés ici, imprime une facture singulière au champ artistique québécois. Moins pensée comme une exposition thématique, Imaginaires souverains s’attarde à présenter et à saluer cette vitalité de la scène artistique locale d’influences haïtienne et québécoise. Cette exposition accueille ainsi, sans hiérarchie aucune, toutes les pratiques et toutes les écritures plastiques, de la peinture à la sculpture, du dessin à la vidéo, en passant par la photographie.