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Pandémie de grippe A (H1N1)

Un stagiaire en politique appliquée au cœur des mesures d'urgence

Antoni Daigle, finissant à la maîtrise en politique appliquée
Antoni Daigle, finissant à la maîtrise en politique appliquée
Photo : Michel Caron

Antoni Daigle, finissant à la maîtrise en politique appliquée, souhaitait nourrir sa formation d'expériences sur le terrain. Cet automne, il est bien servi : dans le cadre du cours de gestion de crise, il mène présentement un stage d'observation aux mesures d'urgence liées à l'actuelle pandémie de grippe A (H1N1). Il côtoie de près les décideurs du Centre de santé et des services sociaux de Sherbrooke (CSSS-IUGS), qui voient à informer la population ainsi qu'à déployer la vaccination et les cliniques de grippe.

Au départ, le stage portait sur la préparation du CSSS-IUGS à une «éventuelle» pandémie de grippe. Antoni Daigle a rapidement vu son stage prendre un virage encore plus concret : «Avec la décision de l'Organisation mondiale de la santé de déclarer l'état de pandémie de grippe A (H1N1) et la décision du gouvernement québécois de devancer la vaccination massive, beaucoup de choses ont changé.»

Un contexte intéressant pour un étudiant qui ne souhaite rien de moins qu'être au cœur de l'action. «J'ai la chance d'observer les décisions qui sont prises et de voir concrètement de quelle manière le plan d'urgence est appliqué sur le terrain», explique-t-il.

Un stage enrichissant

Antoni Daigle ne s'attendait pas à ce que son stage se déroule dans un contexte aussi fébrile. Certes, les objectifs du stage demeurent les mêmes, mais les actions déployées en renforcent l'intérêt. «En fait, mon stage tombe bien en quelque sorte, car le contexte actuel me permet de vraiment voir comment se prépare concrètement une gestion de crise dans une organisation comme le CSSS-IUGS», dit-il.

L'objectif du cours Gestion de crise est en quelque sorte d'arriver à comprendre les enjeux auxquels font face les différents acteurs impliqués dans une gestion de crise. «Dans le cadre d'un stage comme le mien, il faut savoir que le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que les agences régionales de santé exercent une certaine pression sur les CSSS locaux, explique l'étudiant. Puis, il faut également évaluer de quelle manière le plan local de lutte contre une pandémie du CSSS-IUGS se met en place et identifier les obstacles et les difficultés rencontrés pour y arriver.»

Les mesures d'urgence ont changé de manière importante à la suite de l'éclosion de la deuxième vague de pandémie. D'une part, Antoni Daigle a remarqué un changement évident du côté des communications du centre : «Il faut savoir que les choses bougent rapidement au niveau communicationnel, les gestionnaires sont débordés et doivent s'assurer d'être à jour afin de bien communiquer l'information dans leur service et à la population.»

Et les choses bougent parfois très rapidement, poursuit-il : «Les différents CSSS de la région avaient fait imprimer un formulaire de consentement pour la population qui serait vaccinée. Durant la matinée, le CSSS-IUGS avait fait imprimer 10 000 copies de ce formulaire. En après-midi, les CSSS ont reçu un avis leur disant que la direction régionale exigeait qu'un autre formulaire soit utilisé.»

La situation a aussi des impacts sur les ressources humaines du CSSS-IUGS. Certaines sont réquisitionnées pour pallier le manque d'employés dans les centres de vaccination et les cliniques de grippe. «Comme l'objectif est de vacciner près de 75 % de la population sherbrookoise, une certaine portion du personnel du CSSS est appelée à contribuer directement à cette vaccination de masse, ce qui a comme impact le ralentissement de certaines activités de l'établissement», affirme l'étudiant, se disant également impressionné de voir de quelle manière le personnel de la santé fait un excellent travail.

Si le contexte de gestion de crise amène des décisions parfois difficiles, des décisions en apparence anodines sont parfois à l'ordre du jour. Par exemple, le CSSS-IUGS a décidé d'annuler son party de Noël. «Dans une rencontre de la cellule de gestion stratégique de crise, des décisions très importantes sont généralement prises. Le contraste était flagrant entre la décision d'ouvrir un centre de grippe et l'annulation d'un party de Noël», relate l'étudiant.