Partenariat entre l'UdeS, l'UQAM et Concordia
Une première mondiale : une chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents
La Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents (Chaire UNESCO-PREV), une première chaire du genre au monde, a été lancée aujourd’hui à l’Université de Sherbrooke, de concert avec l’UQAM et l’Université Concordia, en collaboration avec la Commission canadienne pour l’UNESCO. À cette occasion, plusieurs intervenants du gouvernement du Québec et du Canada étaient réunis afin de souligner l’importance de cette initiative, qui touche de près ou de loin des millions d’individus à l’échelle internationale.
Lors de ce lancement, Jhon Carvajal a offert un témoignage éclairant sur la nécessité de cette nouvelle Chaire. Jhon est l’une des personnes affectées par le phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme violents. Avec sa famille, il fuit la Colombie en 2005, en raison de la guerre y sévissant. Adolescent et réfugié, il vit des premières années difficiles au Québec. Jhon aurait pu s’isoler et choisir une mauvaise voie… mais il en a décidé autrement. Depuis quelques années, Jhon est engagé auprès de Dialogue +, un projet que portent des jeunes et qui propose une multitude d’actions pour prévenir la discrimination face aux préjugés et à la radicalisation.
« Dialogue + est un exemple d’actions concrètes en matière de prévention : il rejoint parfaitement un des volets de la nouvelle Chaire UNESCO-PREV, que nous lançons aujourd’hui », mentionne le professeur de l’Université de Sherbrooke, M. David Morin, également coprésident de Dialogue +. Il a participé activement à la création de cette Chaire et en est maintenant cotitulaire avec deux autres experts reconnus dans le domaine de la prévention : Mme Ghayda Hassan, professeure à l’UQAM, directrice du RPC-PREV (Réseau des praticiens canadiens en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents) et psychologue clinicienne, et M. Vivek Venkatesh, professeur, créateur de projet SOMEONE (Social Media Education Every Day) et directeur du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de l'Université Concordia.
« C’est une retombée concrète de la conférence de l’UNESCO sur la radicalisation que nous avons accueillie en 2016. La création de cette Chaire s’inscrit pleinement dans les priorités énoncées par le gouvernement du Québec dans son Plan d’action gouvernemental de lutte contre la radicalisation. Je suis persuadée que ces recherches contribueront à notre sécurité, au partage de nos valeurs et au développement de notre société », a énoncé la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Mme Christine St-Pierre.
« Nous avons la volonté d’être très concrets dans nos actions. Nous allons mettre sur pied des programmes innovants en recherche-action, fondés sur les meilleures pratiques. Nous offrirons des formations et des ressources diverses à l’intention des intervenants-clés qui travaillent sur le terrain, en particulier dans les milieux des services sociaux, scolaires et communautaires », a mentionné la professeure de l’UQAM et cotitulaire de la Chaire, Mme Ghayda Hassan.
« Nous créerons aussi des outils de mobilisation du public destinés à inviter la population à participer à l’élaboration d’un discours visant à contrer les propos haineux et la radicalisation. Nous travaillons déjà sur le projet SOMEONE, destiné aux jeunes, aux établissements scolaires, aux collectivités et, plus largement, au grand public. Il fait appel à des principes de pédagogie sociale qui encouragent le public à adopter des médias numériques rassembleurs en vue de contrer les discours violents véhiculés par les groupes incitant à la haine », a expliqué le professeur de l’Université Concordia et cotitulaire de la Chaire, M. Vivek Venkatesh.
« Les projets de la Chaire vont avoir une portée pas seulement au Québec et au Canada, mais partout à travers le monde puisque la Chaire repose sur un réseau international de partenaires reconnus et issus de tous les secteurs de la société impliqués dans la prévention de la radicalisation menant à la violence. Nous avons déjà des partenariats étroits en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique, au Proche-Orient et en Amérique latine et d’autres à développer », a fait valoir le professeur Sami Aoun, qui agit à titre de directeur du comité scientifique pour la Chaire.
Pour le secrétaire général de la Commission canadienne pour l'UNESCO, M. Sébastien Goupil : « Les chaires UNESCO sont devenues des acteurs incontournables du système des Nations Unies. Elles apportent une contribution inestimable à la mise en œuvre des objectifs de développement durable et aux réflexions menées sur les enjeux prioritaires de l’UNESCO. Nous sommes fiers d’accueillir dans notre réseau cette nouvelle Chaire au modèle de gouvernance unique réunissant trois grandes universités, une première au Canada et dans le monde. Nous nous réjouissons à l’idée de collaborer avec la Chaire pour contrer la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violents au Canada et dans le monde. »
Représentante du gouvernement du Québec au sein de la Délégation permanente du Canada auprès de l’UNESCO et chercheuse très active dans le domaine de l'engagement des jeunes dans des groupes jihadistes, Mme Maria Mourani s’est réjouie du lancement de cette chaire : « Le Québec a su depuis ces dernières années se positionner sur la scène internationale, et particulièrement à l'UNESCO, sur cet enjeu important de sécurité nationale et internationale. La recherche demeure un outil fondamental pour établir des politiques et des actions qui s'inscrivent dans la science. Il est donc de notre intérêt de développer l'expertise québécoise, non seulement pour approfondir nos connaissances dans ce domaine, mais également pour établir des liens avec d’autres pays qui sont confrontés aux mêmes problèmes que nous. »
« Le gouvernement fédéral est fier d’être un partenaire de cette Chaire et de contribuer au déploiement d’initiatives issues des travaux réalisés. Les titulaires iront au-delà de la recherche : ils collaboreront non seulement avec des experts et des communautés de pratique au Canada, mais aussi à l’échelle internationale. Nous bénéficierons de meilleurs programmes pour renforcer les mesures préventives de l’extrémisme violent », a exprimé avec fierté la ministre du Développement international et de la Francophonie du gouvernement du Canada, l’honorable Marie-Claude Bibeau.
À propos de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents
La Chaire UNESCO-PREV est le fruit d’un partenariat entre l’Université de Sherbrooke, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et l’Université Concordia. La mission principale de la Chaire est d’agir à titre de pôle d’excellence afin de développer, de partager et de valoriser la recherche et les actions en matière de prévention primaire, secondaire et tertiaire de la radicalisation et de l’extrémisme violents. Alors qu’elle compte déjà près d’une quarantaine de partenaires au Canada et dans le monde, la Chaire assurera une collaboration étroite entre les chercheurs et les communautés de pratique dans une perspective comparée, pluridisciplinaire et internationale. Ce pôle de recherche est dirigé par trois experts reconnus dans le domaine : le Pr David Morin de l’Université de Sherbrooke, la Pre Ghayda Hassan de l’UQAM et le Pr Vivek Venkatesh de Concordia. Le Pr Sami Aoun de l’Université de Sherbrooke agit à titre de directeur du comité scientifique de la Chaire.