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Quelles traces a laissé l'esclavage racial dans les sociétés modernes?

Quand le passé ne passe pas. Histoires et mémoires de l'esclavage : Québec, États-Unis, France et Afrique

Le Glaunec, Jean-Pierre et Geneviève Piché (dir.), Quand le passé ne passe pas - Histoires et mémoires de l'esclavage : Québec, États-Unis, France et Afrique, Sherbrooke, Éditions GGC, 2010.
Le Glaunec, Jean-Pierre et Geneviève Piché (dir.), Quand le passé ne passe pas - Histoires et mémoires de l'esclavage : Québec, États-Unis, France et Afrique, Sherbrooke, Éditions GGC, 2010.

Même si l'esclavage racial est aboli depuis la fin du 19e siècle, les traces de cette époque ayant marqué les Amériques, l'Europe et l'Afrique pendant près de quatre siècles sont omniprésentes dans nos sociétés. Ce qui n'est plus dans les faits demeure bien présent dans les mémoires, les constructions et les tissus sociaux qui nous entourent.

Afin de permettre au grand public de saisir l'impact de l'esclavage dans les sociétés contemporaines, Jean-Pierre Le Glaunec, professeur au Département d'histoire de l'Université de Sherbrooke, avec l'aide de sa codirectrice Geneviève Piché, offre son tout nouveau livre Quand le passé ne passe pas. Cet ouvrage dresse un portrait général et vulgarisé des impacts et de l'histoire de l'esclavage en présentant cinq articles sur des thèmes variés :

L'enseignement

Dans le premier texte, Louis-Pierre Lauzon offre une réflexion originale et soulève de nombreux questionnements sur la place de l'esclavage dans les manuels scolaires au Québec. Il s'intéresse notamment à la réforme scolaire et aux  changements qui ont été apportés dans l'enseignement de l'histoire.

L'histoire de Margaret Garner

Dans le second article, Élise Giraud et Laetitia Vion traitent de la célèbre histoire de Margaret Garner - 1856. Cette esclave du Kentucky qui a tué son enfant afin de lui épargner de vivre le même sort qu'elle, est devenue le véritable symbole des blessures de l'esclavage. En plus de relater l'histoire de cette femme, les auteures se questionnent sur les raisons qui l'ont rendu célèbre et qui ont fait d'elle un personnage de film, de roman et d'opéra.

Les législateurs

Dans le troisième texte, Geoffroy Bruneau et Philippe-Antoine Demers présentent une réflexion  sur le rôle des législateurs et sur le rapport entre la mémoire et l'histoire de l'esclavage. Ils se penchent particulièrement sur le débat entourant les lois mémorielles françaises, entre autres, la loi de 2001 dite Tauriba, qui fait des traites négrières et de l'esclavage, un crime contre l'humanité.

L'UNESCO

Finalement, Pauline Fougère partage ses conclusions sur le programme  La Route de l'esclave lancé au Bénin par l'UNESCO en 1994 afin de briser le silence qui entourait l'histoire de la traite des Noirs. L'analyse de ce programme, qui a été mise sur pied dans l'un des pays les plus impliqués dans l'histoire de la diaspora africaine, mène à des conclusions marquantes.

L'ouvrage se termine par un court article de Patrick Dramé, professeur d'histoire africaine à l'Université de Sherbrooke, s'intéressant à la signification de l'immense Monument pour la renaissance africaine dévoilé par le président sénégalais à Dakar en 2010, dans le cadre du mouvement de la renaissance. Ce monument controversé rappelle que la mémoire de l'esclavage est toujours très présente dans les sociétés africaines.

Bref, en partageant ces articles de recherche au grand public, Jean-Pierre Le Glaunec et ses collaborateurs permettent d'avoir une meilleure vision de l'esclavage.