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Jérémie Roberge : le parcours singulier d’un étudiant en Inde

Photo : Jérémie Roberge

En Inde, «il faut se battre pour faire sa place et chaque parcelle de cette place est un combat. Note explicative : un milliard de personnes, c’est une réalité qui a un fort impact sur le concept des opportunités. Vous devez travailler pour chacune des opportunités que vous désirez saisir.»

Tel est l’un des constats tirés du blogue de Jérémie Roberge, étudiant à la maitrise à l’École de politique appliquée, qui effectue actuellement un séjour à Delhi.

Un sentier tortueux

Après son baccalauréat en études politiques appliquées, l’étudiant souhaitait ajouter une plus value à son parcours académique. Il a songé entreprendre une maîtrise en environnement ou en administration, mais a finalement décidé d’approfondir ses connaissances en politique internationale. Alors que plusieurs optent pour analyser une problématique latino-américaine, ou chinoise, Jérémie Roberge a choisi de prendre un sentier moins fréquenté et de s’intéresser à l’Inde. C’était le début d’un parcours formateur, certes, mais quelque peu tortueux, ne serait-ce qu’au plan administratif.

Idée folle

Photo : Jérémie Roberge

«L’idée folle, c’est d’être pionnier», explique l’étudiant, lorsqu’il parle de son projet d’étudier en Inde. Au moment où il préparait son dossier, aucun département de science politique au Québec n’avait d’entente d’échange étudiant avec une université indienne, ce qui donnait un «côté casse-cou au projet», dit-il. L’étudiant a néanmoins obtenu le soutien de la Faculté des lettres et sciences humaines. Mais, c’était sans compter le difficile arrimage avec le système universitaire indien et les lacunes à communiquer avec un décalage horaire de 9h30. Alors que son plan initial était de s’inscrire en bonne et due forme à la Jawaharlal Nehru University de Delhi, puis de voir ses cours crédités à Sherbrooke, l’étudiant a dû se rabattre en toute hâte sur un plan B, après que sa demande d’admission eût été rejetée.

Plan B

Parti du Québec le 19 août, Jérémie effectue ses trois derniers cours de maîtrise en tutorat avec le professeur Serge Granger, qui a supervisé ses démarches durant plus d’un an. «J’ai décidé de partir à titre d’agent libre, afin de faire la recherche et la collecte d’information de première main pour la rédaction de mon essai sur la politique étrangère indienne et son volet "d’aide extérieure". Si l’essai s’inscrivait en arrière-plan dans le plan A et que mes trois derniers cours de maîtrise était à l’avant. Le plan B est venu inverser le scénario», poursuit-il, expliquant qu’en deux semaines, il a dû remanier une année de travail.

Au cours de son séjour, Jérémie Roberge réalise aussi un contrat de recherche attribué par le professeur Granger aux Archives Nationales de l’Inde à Delhi. «Je me familiarise de plus en plus avec le système de classement de l’ancienne colonie britannique», ajoute-t-il.

Inde, et pendant…

Photo : Jérémie Roberge

Depuis août, «j’habite Delhi, j’effectue des lectures, je défriche le terrain sur mon sujet et je découvre la culture de ce pays émergent. J’ai rencontré les gens de l’administration de JNU ainsi qu’un professeur de cette université que j’avais eu la chance de rencontrer l’an dernier, lorsqu’il était venu donner une conférence à l’UdeS. Je planifie présentement des entrevues qui se dérouleront lorsque j’aurai reçu le certificat du comité de recherche et d’éthique.»

Jérémie Roberge partage ses expériences sur le blogue nommé Inde, et pendant, où il s’attache à éviter les clichés et la carte postale. On découvre comment se déroule les repas, ce qui rythme la vie quotidienne, comment on constate le choc des iniquités sociales, et comment se déroule la recherche d’un appartement.

«Sans cadre, dans l’immensité de ce pays, le défi est de taille, mais je garde le sourire aux lèvres, bien content d’avoir été assez téméraire pour ne pas me laisser abattre si près du but.», conclut Jérémie Roberge.


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