Aller au contenu

Mémoire - Laure MIRANDA

Anne Hébert à l'épreuve de ses rayons : une étude quantitative de sa bibliothèque

Laure MIRANDA

Le présent mémoire vise à mener une analyse quantitative de la bibliothèque personnelle d’Anne Hébert telle qu’elle a été transmise à l’Université de Sherbrooke entre 1996 et 2001. Cette analyse quantitative est l’une des sources possibles pour donner des indications sur la lectrice Anne Hébert. À ce titre, nous n’avons pas évacué la question de la lectrice qu’elle a pu être.

Après avoir présenté les transformations économiques et sociales et leurs conséquences sur le système éducatif, le premier chapitre propose une description du milieu familial d’Anne Hébert, du rôle des parents, de son père Maurice Hébert, le critique, de son cousin Saint-Denys Garneau, le poète. De la plus tendre enfance à l’âge adulte, le discours d’Anne Hébert sur sa formation et ses pratiques de lecture est reconstitué.

Dans le deuxième chapitre, nous présentons une vue générale de l’ensemble de la bibliothèque afin d’en donner les principales caractéristiques. D’abord, nous analysons la section constituée par les livres dont Anne Hébert est l’auteure. Nous montrons l’existence de deux ensembles : ceux en version originale française et ceux traduits dans de nombreuses langues étrangères. Ensuite, nous nous penchons sur « les autres », ceux dont elle n’est pas l’auteure. Nous proposons de saisir ces derniers à travers certains éléments déterminants (le type d’imprimés, le format et l’état matériel des ouvrages, la langue dans laquelle ils sont disponibles, le moment à partir duquel ils ont pu intégrer cette bibliothèque). Nous soumettons ces imprimés à une analyse en plongée d’abord en les distinguant par type (catalogues d’exposition, revues, autres, livres). Puis en considérant uniquement les livres, nous nous appliquons à une différenciation par nature (livres pratiques, manuels, dictionnaires de langue et grammaire). Nous montrons ainsi la variété de cette bibliothèque qui rend compte de lectures possibles multiples. Enfin, nous considérons les livres de littérature générale en mettant au jour les principaux domaines qu’ils couvrent (beaux-arts, sciences humaines, sciences, religion).

Le troisième chapitre de notre mémoire est consacré aux livres littéraires que nous partageons à des fins d’analyse en deux groupes : l’un rassemblant les œuvres en traduction, l’autre celles en langue française. Les principales caractéristiques sont alors présentées. Certains des principes qui ont pu présider à la formation de cette bibliothèque sont dévoilés : portée des œuvres de certains auteurs des décennies après leur découverte, corrélation entre certains volumes et la sphère professionnelle, souvenirs de familiers et de proches, parenté de son univers fictionnel avec celui de certaines auteures étrangères, signe d’un réseau formé d’auteures concernées par l’écriture au féminin.

Ce mémoire se veut en premier lieu un exercice méthodologique d’étude d’une bibliothèque d’écrivain. Il vise à apporter quelques connaissances quantitatives sur cet ensemble de livres que possédait Anne Hébert. Il soulève également la délicate question de l’interprétation de ces données quantitatives. Aller au-delà de l’inventaire de titres et de volumes nécessite de mettre en relation ces données brutes avec celles issues de sources externes comme de la correspondance, des carnets de travail ou de lecture. Dans le cadre que nous permet le mémoire, nous avons mis en œuvre une telle analyse multidimensionnelle.

Mots-clés : Littérature québécoise, Anne Hébert, bibliothèque, bibliothèque personnelle d’écrivain, lecture, histoire de la lecture.