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Subvention majeure du Fonds de recherche du Québec et du MEIE

Technologies quantiques : il est grand temps de se parler

Le professeur Alexandre Blais de l'Institut quantique et la professeure Isabelle Lacroix de la Faculté des lettres et sciences humaines.
Le professeur Alexandre Blais de l'Institut quantique et la professeure Isabelle Lacroix de la Faculté des lettres et sciences humaines.
Photo : Michel Caron - UdeS

Même si l’ordinateur quantique reste une énigme pour la population en général, la professeure Isabelle Lacroix et le professeur Alexandre Blais souhaitent depuis longtemps ouvrir le dialogue autour de son intégration dans nos sociétés. Avec des collègues en sciences humaines, en droit, en génie et à l’Institut quantique, ils répètent qu’il faut «voir venir» les technologies quantiques et rapidement lancer ces travaux fondateurs.

Financé dans le cadre du programme STIMuleS du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), en partenariat avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), à raison 300 000 $ par année durant 3 ans, leur projet de recherche pour développer les bonnes pratiques d’un dialogue social inclusif débute ces jours-ci et arrive à point nommé.

« Tout ce qui se passe autour de l’IA depuis des années nous a encore plus sensibilisés. Dans le cas des technologies quantiques, il est de plus en plus urgent, si on veut que le dialogue soit véritablement précoce, de lancer ces travaux », soutient la professeure Isabelle Lacroix.

La professeure Lacroix qui œuvre à la fois au sein de l’Institut quantique et à la Faculté des lettres et sciences humaines a mis la table depuis un certain temps pour ce dialogue. Le projet de recherche lui permettra de pousser plus loin ses travaux en travaillant directement avec l’ensemble des parties prenantes, de l’industrie de la haute technologie, au milieu académique, en passant par les décideurs, la société civile et les utilisateurs potentiels de technologies.

« Au fil des années, de nombreux témoignages issus de nos pratiques d'enseignement et de recherche ont révélé la nécessité de créer des outils concrets pour faciliter la prise en compte par les chercheurs des impacts sociétaux du développement technologique. Cela pourra se traduire, par exemple par une grille de réflexion éthique ou une formation en ligne autoportante pour un doctorant cherchant à d'anticiper les préoccupations des utilisateurs potentiels », explique la professeure Lacroix.

Les outils d’accompagnement créés durant le projet auront toutes les chances de s’implanter puisqu’ils seront coconstruits à partir des réalités de la recherche universitaire et du développement entrepreneurial, en considérant les impacts sociétaux possibles liés à l’adoption technologique.

L’accélération des découvertes dans notre domaine et les changements qu’elles pourraient provoquer invitent tant la communauté scientifique que les partenaires à intégrer dès maintenant des considérations éthiques dans les recherches et dans les applications potentielles. Ces considérations éthiques nous aideront à faire en sorte que les fruits de nos découvertes soient mis au service du bien commun.

Professeur Alexandre Blais

Une culture de collaboration à entretenir et à faire rayonner

Pour l’heure, les retombées les plus importantes de ce projet se concrétiseront d’abord au sein de la Zone d’innovation de Sherbrooke puisque le dialogue local mis en œuvre devrait assurer la création d’une communauté élargie et le réseautage de pratiques novatrices de développement technologique responsable.

« Le financement de la recherche est la base pour le développement des technologiques quantiques et DistriQ s’assure de créer des ponts entre cette recherche et les entreprises utilisatrices de solutions quantiques, ainsi le développement est encadré de façon éthique pour des innovations socialement responsables » affirme Richard St-Pierre, directeur général, de DistriQ, zone d’innovation quantique.

Un atout précieux pour les personnes diplômées

Si des pratiques responsables de développement technologique sont essentielles pour les milieux de la recherche et les entreprises technologiques, l’équipe de recherche souhaite aussi qu'elles soient intégrées le plus rapidement possible dans les approches de formation. Par exemple, un module de formation sur le développement technologique responsable pour les étudiants de premier cycle sera conçu et intégré dans un cours obligatoire du baccalauréat en sciences de l'information quantique de l'UdeS.

Pour les personnes étudiantes aux cycles supérieurs de l’Institut quantique, elles pourront développer des compétences liées à la mise en œuvre de processus participatifs, ainsi qu’une expertise appliquée au transfert de connaissances par le biais d'outils de sensibilisation et de formation. Elles seront à l'avant-garde des avancées sur les impacts sociétaux des technologies de rupture.

Ce dialogue qu’on veut instaurer au sein de la Zone d’innovation, les professeurs Lacroix et Blais souhaitent surtout qu’il soit pérenne pour que le milieu de la recherche, les entreprises et les représentant de la société puissent le garder vivant et ajuster les pratiques en temps réel, au fur et à mesure que la technologie progresse et que les nouvelles préoccupations apparaissent.

Le projet a été conçu d’abord en fonction des technologies quantiques, mais l’approche de l’équipe de recherche pourrait faire école.

« Est-ce que nos travaux pourront être adaptés et transférés à une autre technologie de rupture éventuellement? Nous le souhaitons et nous allons travailler en gardant cela en tête », avance la professeure Isabelle Lacroix.

Déjà le dialogue instauré par les professeurs Blais et Lacroix réunit plusieurs collaborateurs :

D'autres partenaires devraient s’ajouter au projet.


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